L’après 1er octobre, c’est maintenant
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Elle était redoutée de tous, compte tenu des rebondissements de la crise anglophone. La journée du 1er octobre 2017 marquant le 56e anniversaire de la Réunification du Cameroun, qui n’est pas allée sans casses ici et là, est aujourd’hui derrière nous. Mais les enjeux et problématiques que cette journée a charriés n’ont pas été emportés par son torrent.

Les questions du vivre ensemble, d’attachement à la paix et la patrie, d’unité nationale, de gouvernance et de justice sociale résonnent encore en creux de cette journée. La parade, la propagande, la militarisation, l’exhibition et l’émotion ont visiblement ravi la vedette à l’exégèse du passé de la nation, l’analyse du présent du pays et la nécessaire prospective sur l’Etat du Cameroun.

L’urgence de sauver la paix et l’unité ont relégué au second plan la réflexion autour de cette question, la seule qui vaille véritablement : de quoi demain sera fait pour le Cameroun et les Camerounais ? Il est donc absolument important de ne pas procéder à une lecture étriquée ou sélective de la plupart des déclarations faites par les leaders politiques, de la société civile et de la communauté internationale autour de la date du 1er octobre. Au-delà de l’opposition catégorique de tous à la partition du Cameroun, les différents intervenants appellent au dialogue et à la mise en oeuvre effective de la décentralisation.

Des voix insistent, en outre, sur  le rôle que doit personnellement jouer le chef de l’Etat, curieusement absent du Cameroun hier au moment de la célébration de la Réunification, pour la résolution de crise anglophone. La vérité qui se dégage dans la gestion du malaise anglophone, comme dans les crises sociales ou politiques précédentes au Cameroun, c’est que le diagnostic est généralement vite et bien fait, mais, hélas, la thérapie attendue prend du temps à être administrée.

On a même le sentiment que la stratégie du pourrissement prospère allègrement où le peuple attend réactivité et pragmatisme. On a la nette impression que le dilatoire est préféré à l’action. L’action pour la paix et la prospérité du Cameroun. Qu’on ne s’y trompe pas : les activistes qui font du bruit au sujet d’une improbable sécession du Cameroun ne vont pas battre en retraite après le 1er octobre. Avec leurs soutiens, relais et adeptes au Cameroun et à l’étranger, ils vont poursuivre leurs menées pour espérer renverser le rapport de force.

Le Cameroun ne peut pas prendre le risque de fonctionner au gré de l’agenda et des fantasmes d’aventuriers. Le pays a un agenda national connu : il doit veiller sur sa sécurité et son intégrité territoriale, relancer sa croissance pour assurer le bien-être de ses citoyens, préparer un cycle électoral qui devrait s’enclencher par l’élection présidentielle et boucler les préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations 2019.

Le pouvoir doit donc prendre ses responsabilités et ouvrant rapidement le dialogue. Devront y prendre part, les représentants des enseignants, des avocats et d’autres corps socio-professionnels, des partis politiques représentés au Parlement, des chefs traditionnels, etc.

Notre propos, à ce  stade, consiste à dire que le prétexte de l’absence d’interlocuteurs pour le dialogue ne tient pas la route. Chaque composante invitée à la table des discussions devra mandater des gens en tenant compte (pour les avocats et enseignants) du consortium qui a été dissout, mais davantage en faisant peser sur la balance la construction de la nation et de son destin.

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