Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala : “ Qu’on résolve le problème Camerounais ”
CAMEROUN :: POLITIQUE

Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala : “ Qu’on résolve le problème Camerounais ” :: CAMEROON

En ce qui nous regarde, l’Eglise catholique, nous avons dit dès le début que dans cette crise-là, la première des choses c’est le dialogue. Que les parties s’asseyent à la même table, posent clairement tous les problèmes et cherchent maintenant à résoudre ces problèmes-là, parce que tout problème doit se résoudre par le dialogue.

Et, quand on dit dialogue, on doit écouter chacun et, au terme de ce débat, on arrive à des conclusions. L’autre chose, en tant qu’Eglise catholique, nous sommes pour la paix, nous prions pour la paix et nous avons plusieurs fois invité les Camerounais à prier pour que la paix revienne dans notre pays. C’est important à l’heure où nous sommes.

La violence, en fait, n’engendre que la violence. Quand on prend les armes, ce n’est plus cela. Déjà nous avons fait également d’autres propositions au terme de notre dernière assemblée plénière du mois d’avril. Nous avons clairement fait des propositions, parce qu’il y a un problème d’injustice réelle. Les gens souffrent dans toutes les régions, pas seulement dans l’une d’elles. A l’heure où nous sommes, notre premier ennemi c’est l’injustice.

Voilà pourquoi nous avons demandé que la décentralisation, pour le développement de nos régions, soit vraiment appliquée. Ce qui fait que toutes les régions pourront évoluer normalement. Si réellement la décentralisation est appliquée, le problème anglophone ne se poserait pas aujourd’hui de la même manière.

Donc nous avons demandé la décentralisation totale, c’est très important. Les textes disent bien que la  décentralisation permettrait l’application de la démocratie, qu’on vivra en démocratie. Quand nous parlons en fait de paix, il n’existe pas de paix sans justice. Voilà pourquoi, quand quelqu’un est pauvre, vit dans la misère, il y a quelque chose qui blesse sa dignité et on doit tout faire pour résoudre ce problème-là.

Nous n’allons donc pas continuer à nous haïr les uns les autres. Je crois que ce n’est pas la solution. Il faut qu’on dialogue. Pour moi c’est très important et nous prions pour que dans tout ce que nous entreprenons, qu’il y ait la vérité, qu’on dise la vérité.

Qu’on dise X c’est X. quand on travaille en utilisant le mensonge, on n’arrive pas à une bonne solution. Aujourd’hui, quand on dialogue, il faut que la vérité soit respectée, qu’on agisse selon la vérité et en son nom. Ça c’est un point très important. Maintenant, en ce qui concerne les libérations, un pas a été fait. Qu’on continue dans ce sens et que tous les Camerounais, nous nous sentions comme des frères. Moi je ne voudrais qu’on ne fasse pas une fixation sur le problème de langue. Ce n’est pas un problème de langue. Quelqu’un ne peut pas prendre des armes parce qu’on ne le laisse pas parler sa langue, ou bien parce que l’autre parle mal sa langue.

Il faut qu’on résolve le problème camerounais à l’heure où nous sommes. Cela est pour moi est très important. Pour ma part, comme pasteur, je demande aux Camerounais de ne pas prendre les armes pour s’entretuer, de dire non à la violence.

La violence ne peut pas être une quelconque solution, parce que si on commence la violence maintenant, on ne s’arrêtera plus jamais. Qu’on renonce aux armes et à la violence, d’où qu’elle vienne, et qu’on revienne au dialogue. Que personne, même en position de force, ne dise jamais ‘‘c’est par la violence que nous allons vaincre’’.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo