FÉCAFOOT : L’opinion prise à contre-pied
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Pourquoi Joseph Antoine Bell, donné favori, n’a pas été porté à la tête du Comité de normalisation de l’instance faîtière du football national.

La nouvelle est tombée vendredi dernier en fin d’après-midi au cours d’une conférence de presse à Yaoundé. Me Dieudonné Happi, 66 ans, est celui qui présidera pour une période de six mois aux destinées du Comité de normalisation de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football). Dans cette tâche que vient de lui confier la mission conjointe Fifa/Caf, l’avocat au barreau du Cameroun sera assisté de Marcelle Denise Ambono (comme vice-présidente), de Maurice Samuel Bellet Edimo, d’Abdou Oumerou et de Kevin Njomo Kamdem (membres). 

«Ces personnes cumulent de remarquables bilans dans divers secteurs d’activités. Notre délégation est persuadée qu’ils sauront utiliser leurs compétences complémentaires pour servir la gestion du football camerounais, afin de sortir des graves difficultés dans lesquelles il se perd depuis trop longtemps», a aussitôt déclaré Veron Mosengo-Omba (porteparole de la délégation Caf/Fifa), peu après l’annonce officielle.

De source digne de foi, les ultimes arbitrages avant la désignation de Me Happi ont permis d’écarter quelques noms, Gilbert Kadji et Joseph Antoine Bell notamment. Ce dernier avait été annoncé avec insistance dans les chaumières, comme le futur président du Comité de normalisation. A en croire nos sources, deux arguments auraient conforté la mission Fifa/Caf à invalider la désignation de l’ancien international camerounais. 

Le premier, c’est qu’au cours de la réunion de conciliation convoquée en août dernier à Conakry (Guinée) par la Fifa, les différentes parties présentes à cette assise se sont accordées sur le fait qu’aucune personnalité parmi elles ne devrait faire partie du futur Comité de normalisation. Or, Joseph Antoine Bell a bel et bien pris part à cette réunion. Le deuxième argument est que, selon toute vraisemblance, l’ancien gardien de buts des Lions Indomptables devrait encore se porter candidat à la présidence de l’instance camerounaise de football. Or, selon la décision de la Fifa qui nomme le Comité de normalisation, aucun de ses membres ne peut être éligible.

Leçons

Avec ce réaménagement Tombi A Roko et son équipe, mis en touche depuis le 23 août 2017 (soit deux ans après l’invalidation de leur élection) par la Fifa, cèdent la place à un nouveau dispositif humain. Le nouveau patron du football national a deux chantiers majeurs: la rédaction de nouveaux statuts (en conformité avec les statuts et standards de la Fifa ainsi qu’avec la législation nationale) et le pilotage de nouvelles élections d’un bureau exécutif à la Fécafoot. 

Dans un contexte grave, Me Dieudonné Happi s’arroge ainsi le beau rôle. Celui de servir comme un appoint circonstanciel capable de bousculer les routines. «Il fallait cela dans un environnement marqué par des possibilités de corruption, de décadence des valeurs sportives, d'abus de pouvoir des oligarchies, de monopolisation de la parole par des coquins, de captations de rentes de situation par des profiteurs», a analysé Michel Kamdem à la fin des tractations. Pour cet observateur du football national, «le mensonge, la dissimulation et le refus des faits ont longtemps été comme une seconde nature à Tsinga. Il fallait un peu d’ordre». 

Loin de cette posture, Emilien Moneyong, un proche de l’ancien exécutif de la Fécafoot, trouve que «la Fifa est venue faire la leçon dans une maison en proie aux faux-débats certes, mais, ajoute-t-il, la grande leçon est que nous avons été incapables de nous prendre en charge nous-mêmes. Il n’y a qu’à écouter Veron Mosengo-Omba qui nous demande de prendre soin de  notre football».

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