Libération des leaders anglophones : L’équation d’un gouvernement de consolidation de la sérénité
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La question du remaniement ministériel revient sur la sellette, à la faveur des rumeurs qui affolent le sérail, depuis que le chef de l’Etat a choisi de désavouer certains de ses conseillers, sur la conduite à tenir face à la persévérance de la crise anglophone, en optant de libérer certains activistes contre leur avis. Dans la logique de la recherche de solutions définitives à cette crise de confiance entre Paul Biya et les régions anglophones frondeuses, le chef de l’Etat devrait dans les jours qui viennent procéder au renouvellement de son équipe gouvernementale, selon des sources bien introduites dans les hautes sphères du pouvoir.

A en croire ces sources, ce remaniement ministériel ne serait plus qu’une question de jours, voire d’heures. Les plus introduits croient savoir qu’il aurait même pu déjà intervenir, n’eut été la rentrée scolaire prévue ce lundi 4 septembre 2017, qui ne s’accommoderait pas d’un chamboulement aussi inattendu. Ce qui laisse subodorer que le changement qu’il induira, touchera au secteur de l’éducation. Toutefois, pour les sources du sérail qui l’évoquent sous cape, il s’agira pour le chef de l’Etat de poursuivre la recherche de solutions définitives à ce qui est trivialement appelé « la crise anglophone », qui perturbe la stabilité sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis le mois de novembre 2016.

En clair, il sera question pour Paul Biya de continuer à satisfaire quelques exigences formulées par les ressortissants anglophones. Il se situera dès lors dans la continuité de la création d’une section de la Common law à la Cour suprême, de l’organisation d’un concours spécial pour le recrutement des auditeurs de justices et greffiers anglophones à l’Enam - l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, et bien d’autres mesures à l’instar de la nomination des ressortissants des régions anglophones à la tête certaines structures créées telles que la Commission nationale de promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, l’Académie nationale de football, etc…

Chungong Ayafor

« Le remaniement projeté devrait voir des ressortissants anglophones occuper des postes ministériels de premier plan, des ministères dits de souveraineté », préviennent nos sources. Le président de la République n’aurait pas oublié que cette exigence faisait partie des revendications souterraines de la crise anglophone, dont certains acteurs estimaient que les Anglophones sont marginalisés dans la répartition du «gâteau national».

Et si à l’état actuel de nos recoupements, nous ne pouvons pas dire exactement quels postes ils occuperont dans la future équipe, il n’est pas à exclure qu’on retrouve un Anglophone à la tête des ministères dits de souveraineté, à l’instar de la Justice ou de l’Education - ancienne formule, voire de l’Enseignement supérieur.

Même si les mêmes sources s’empressent de reconnaître qu’il serait difficile d’imaginer l’un d’eux au ministère de la Défense. Seule certitude qu’avancent ceux qui prophétisent ce gouvernement, il sera encore conduit par un ressortissant anglophone, et plus précisément originaire comme l’actuel chef, de la région du Nord-ouest. Dans certains milieux introduits de la République, son nom et son visage sont même déjà connus.

On évoque de plus en plus le nom de Martin Chungong Ayafor - diplomate de formation et de carrière, ancien ambassadeur du Cameroun en RDC - République démocratique du Congo, pour remplacer Philemon Yang Yundji. Ce n’est pas la première fois que le nom de ce haut commis de l’Etat, qu’on dit sans casserole connu, est avancé comme locataire de l’immeuble Etoile. Déjà en 2014, après les élections générales de 2013, son dossier était sur la table du chef de l’Etat, à en croire quelques sources qui côtoient les cimes du pouvoir.

Actuel secrétaire général de l’Uip - l’Union interparlementaire, Martin Chungong Ayafor a vu son mandat reconduit à la tête l’Uip pour 4 ans le 13 avril 2017. Ce qui traduit la confiance dont il bénéficie de la part du pouvoir de Yaoundé. Et déjà pour les analystes au faîte de cette consécration à venir,  le choix de Martin Chungong Ayafor est loin d’être anodin. Jouissant d’une bonne audience auprès de la communauté internationale, par l’entregent de l’Uip, il serait question pour lui de convaincre certains pays partenaires étrangers, qu’on présente, à tort ou à raison, comme étant des bras séculiers des partisans de la sécession du Cameroun et des sécessionnistes anglophones, de ne pas tourner le dos au régime de Yaoundé.

Gouvernement sanction

Une mission qui est loin d’être une sinécure, et qui doit commencer en interne, au sein même de la communauté des anglophones, où dit-on, Chungong Ayafor jouit d’une certaine respectabilité, selon certains observateurs. L’autre atout du futur potentiel Premier ministre, il ne se serait pas compromis tout au long de la crise que tente de résoudre ce gouvernement en gestation, au contraire de nombreux autres originaires des régions anglophones dont les sorties épistolaires ou les tentatives de négociation, ponctuées par des échecs, ont contribué à exacerber la crise de confiance entre ces régions et le régime de Yaoundé.

Suffisant pour les observateurs qui en parlent pour ne plus revoir au sein de la future équipe quelques fils des régions anglophones en rupture avec les revendicateurs anglophones. A commencer par le premier ministre, Philemon Yang, dont la caravane avait été «caillaissée» lors d’une tentative de conciliation à Bamenda en décembre 2016, et bien d’autres. Et du coup, d’aucuns prédisent un gouvernement sanction, qui, au-delà des ressortissants anglophones, pourrait ouvrir la porte de sortie à tous les intervenants qui n’avaient pas réussi à trouver les solutions idoines durant la crise anglophone, au point de conduire à une année scolaire semi-morte, et à des boycotts des prétoires en zone anglophone par les avocats éponymes.

En plus du premier ministre, des spéculations vont bon train sur la liste des entrants, qui pourrait contenir des personnalités très insoupçonnées, certaines ayant même été au-devant de la revendication de la cause anglophone. Toutefois, à en croire des sources du sérail, cette sanction ne devrait pas s’arrêter à la gestion de la crise anglophone, et devrait s’étendre au secteur du sport, et plus particulièrement à celui du football où la confiance entre le Cameroun et les organisations internationales en la matière, sont également très embrumée.

Car en définitive, et selon nos sources, le chef de l’Etat voudrait tout mettre en œuvre pour que le calendrier des élections de l’année prochaine, l’autre agenda caché qu’on prête aux manifestations hostiles à Yaoundé, ne soit pas perturbé. Ce qui constituerait l’enjeu majeur de ce remaniement ministériel tant scandé, et aujourd’hui plus que nécessaire aux yeux du détenteur du pouvoir politique du Cameroun.

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