Cameroun, Libération des leaders anglophones : Serai-je enfin entendu et écouté ?
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Cameroun, Libération des leaders anglophones : Serai-je enfin entendu et écouté ? :: CAMEROON

Aussitôt les prisonniers libérés, la crasse de la prison est léchée par des vautours au détriment du pays et du vivre ensemble dont la fracture a conduit à ces arrestations dont il était difficile de justifier même dans un soliloque. Les plateaux de télévision se sont remplis toute la fin de semaine de toutes les expertises en conclusions et non en analyse alors que le jeudi au tribunal militaire, il n’y avait pas foule pour attendre pendant 9 h d’horloge l’arrivée du commissaire du gouvernement pour enfin signer deux, puis 23 puis 53 « levée d’écrou » afin de permettre à ces prisonniers d’un autre genre de retrouver la liberté après 8 mois de détention ! Pour bon nombre de nos spécialistes en conclusion, quand vous échappez à toutes les balles du peloton d'exécution, vous pouvez remercier le chef du peloton. Voilà pourquoi même en se trompant parfois volontairement sur le texte du Chef de l’État, ils vous invitent à lui dire merci mais surtout vous invitent à s’allier à leur logique de démission de l’ensemble du gouvernement. Ce qui n’est évidemment que sinécure dans la mesure où le gouvernement Yang a montré et multiplié des maladresses sur le dossier de la crise anglophone qui malheureusement, elle même cache une crise plus profonde, la crise du vivre ensemble dans notre pays avec son cortège de malheurs. Les accidents de la route, la profanation de la cathédrale saint Sébastien de Bafia, le sépulcre de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, le manque d’eau et d’électricité, la liste n’est certes pas exhaustive mais elle montre l’ampleur du problème. Enfin doit-on oublier que la libération de 53 détenus jeudi dernier signifie aussi que reste en détention 47 autres leaders ? Et que par ce fait le problème reste entier ?

Mais devrais-je être pendu au croc d’un bouger, si aujourd’hui je renvois dos à dos le gouvernement et la pseudo opposition sur les plateaux de télévision, sans oublier les analystes qui est accompagnent ?

Je dis que cette génération aux affaires depuis trop longtemps déjà est aujourd'hui un des problèmes du Cameroun sinon le majeur. Elle est aussi parmi les principaux problèmes qu'il faut régler et qu'il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 1982 soit refermée. Il faut des hommes politiques nouveaux, ce qui veut dire une opposition nouvelle avec une vision et une pratique, c’est l’assemblage du dire et du faire qui construisent un pays. Il nous faut des bâtisseurs et nous n’en avons pas. Il n’est pas besoin d’un grand débat sur l’identité nationale aujourd’hui, ni d’un bilinguisme de façade. Il est simplement nécessaire de faire vivre les principes qui sont les nôtres : Paix, Travail, Patrie. Pour y arriver il est nécessaire de reconnaître que nous avons une double culture administrative, une double culture linguistique qui vient se superposer à ce que nous

sommes fondamentalement. C’est l’assemblage de toutes ces cultures qui doit être codifier par la loi fondamentale et non le contraire ou alors une invention sur la base de l’héritage des autres. La crise anglophone doit nous ouvrir le chemin de la construction du Cameroun, nous devons sortir des gloussements signes d’un manque de maturité politique. La question est : serai-je entendu et écouté ? Si oui alors il est temps de mettre sur pied une plate-forme de concertation qui elle même travaillera à l’instauration du dialogue nécessaire pour l’unité de notre pays. A ceux qui continuent à brandir armes et ou volonté sécessionniste, un seul conseil et je suis bien placé pour le donner : L’entêtement, n’est pas toujours de bon conseil.

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