Félix Mbetbo : "le sexe reste un sujet tabou au Cameroun"
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Félix Mbetbo : "le sexe reste un sujet tabou au Cameroun" :: CAMEROON

L’auteur du livre intitulé la « République du piment », soutient que le sexe doit être débattu dans des réflexions intellectuelles.

« République du piment », le livre dont vous êtes l’auteur parle de sexe et décrit des scènes des ébats sexuels assez torrides. Et avec des mots crus. Pourquoi avoir choisi d’écrire un livre qu’on peut qualifier de pornographique ?

(Rire). C’est vrai que d’habitude, on dit que lorsqu’un auteur écrit un livre, il ne lui appartient plus. Ce qui amène les lecteurs à qualifier ce livre de pornographique, c’est peut-être au regard de sa première de couverture ou de son sujet. Mais l’ouvrage n’utilise peut-être pas l’expression pornographique dans son contenu. C’est difficile de pouvoir juger une lettre dans son enveloppe. Donc il faut ouvrir le livre, le lire. Je conseille cet exercice à tout le monde, avant de pouvoir donner les impressions à la fin de la lecture.

Quel objectif recherchez- vous à travers ce livre ?

Je voulais écrire un livre sur un sujet qui m’a passionné, qui m’a intrigué et en plus atteindre un objectif que Michel Foucault avait dit dans son ouvrage intitulé « L’histoire de la sexualité », de la mise en discours du sexe. Au Cameroun, le sexe n’est pas assez mis en discours, c’est-à-dire questionné dans les lieux savants, intellectuels et mis à la disposition du public. On laisse le sexe s’exprimer dans les musiques populaires, sans que cela ne soit intellectualisé. Mon objectif était cette mise en discours du sexe, de le sortir de la rue et de le mettre quand même dans la réflexion intellectuelle, pour pouvoir dénicher son apport positif ou négatif dans notre société.

Quelle est votre source d’inspiration ?

Ma première source d’inspiration a été le mot « Piment ». Ce mot m’a inspiré, parce que l’année dernière, on a constaté que la majorité des musiques populaires au Cameroun ne traitait que du sujet lié au piment. Ceci m’a intrigué, parce que même dans le langage populaire, les gens passaient leur temps à employer le mot piment dans leurs conversations. En plus, il y a une relation entre le manger, le boire et le faire, que je qualifie de devise de la république du piment, qui semble régir la majorité de nos activités au quotidien. J’ai mené des recherches afin de connaitre ce qui se cache derrière le mot. C’est ce qui a donné lieu à ce travail qu’est la « République du piment ».

Ce livre peut –il être conseillé à la jeunesse ?

J’ai l’impression. Puisque le livre est écrit par un jeune qui est à son deuxième ouvrage. Je crois que les jeunes doivent s’approprier cet ouvrage parce que non seulement, ça invite à la lecture. Mais il traite également d’un sujet clair et net. Nous savons bien que les jeunes ne lisent plus. Or, la lecture est une activité louable et à encourager. C’est pour cela que je termine le livre en disant que l’homme n’est pas que le ventre et le bas- ventre. Je pense également que l’homme est aussi esprit et âme. Pour nourrir l’esprit et l’âme, il faut s’habituer aux choses intellectuelles.

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