GOUVERNANCE PUBLIQUE : Comment le mensonge éloigne Paul Biya de la réalité
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Depuis pratiquement deux ans, différents épisodes de la vie nationale ont été l’objet de manipulations de la part des collaborateurs du chef de l’Etat qui n’a pu prendre des mesures idoines. Au risque d’un retour de bâton.

Le président de la République est attendu sur de nombreux dossiers qui font actuellement la une de l’actualité brulante. C’est notamment le cas de l’avènement en cours d’un comité de normalisation à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). En effet, la Fédération internationale de football association (FIFA) a rendu public, le 23 août 2017, un communiqué de presse mettant fin au mandat de l’exécutif jusque-là en fonction à la Fecafoot. Le document disponible sur son site fait état de la nomination d’un Comité de normalisation au sein de la Fédération camerounaise de football.

Cette décision, explique le communiqué, «est liée d’une part à la confirmation par le Tribunal arbitral du sport du jugement de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun, laquelle a annulé la procédure électorale ayant mené à l’élection en 2015 de l’actuel comité exécutif de la Fecafoot, et d’autre part aux récentes tentatives infructueuses de la FIFA visant à rapprocher les différentes parties prenantes du football camerounais et ainsi sortir de l’impasse». Une situation qui n’avait que trop duré.

D’après la FIFA, il reviendra au Comité de normalisation nouvellement de «gérer les affaires courantes; élaborer en consultation avec toutes les parties prenantes, de nouveaux statuts qui soient en conformité avec les statuts et standards de la Fifa ainsi qu’avec la législation nationale obligatoire en vigueur ; réviser les statuts des ligues régionales et départementales et s’assurer de leur conformité vis-à-vis des statuts de la Fecafoot; identifier les délégués de l’assemblée générale de la Fecafoot ainsi que des ligues régionales et départementales».

Le Comité de normalisation qui voit ainsi le jour devra «organiser les élections d’un nouveau comité exécutif de la Fecafoot» avant le 28 février 2018, date d’expiration du mandat de cet organe transitoire.

SENTENCE CONNUE

Traduction, il est mis fin aux fonctions du Bureau exécutif de la Fecafoot en place. Au départ de cette crise, de nombreux mensonges aussi bien des dirigeants de la normalisation de l’époque, avec à leur tête Joseph Owona et Adolphe Minkoa Shey. Mais aussi au cours de la phase contentieuse, le flou, l’instrumentalisation et le durcissement du ministre des Sports et de l’Education physique, Bidoung Mpkatt, qui eut le génie de dédire la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun à travers un simple communiqué.

C’est  ainsi que le litige né de la qualification de certains candidats dont Tombi à Roko, va se transporter devant le Tribunal arbitral du sport en Suisse. La sentence est connue. Au point qu’aujourd’hui elle met en difficulté tout le pays et surtout le président de la République qui vient de s’engager pour des préparatifs sereins et studieux de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 2019 au Cameroun. Le ministre des Sports et de l’Education physique a beau afficher la sérénité face à cette évolution fâcheuse de cette crise qui aurait pu être évitée, rien n’y fait : l’image du pays est trainée dans la boue.

Notamment parce que la question a souvent été abordée sous l’angle de l’arrogance et de la condescendance. Des attitudes qui ont poussé la partie d’en face constituée principalement d’Abdouramane, Joseph Antoine Bell et Nkou Mvondo à la radicalisation. Cette attitude a déjà été observée dans d’autres dossiers. La crise anglophone devenue une véritable spirale dont on ne sort plus, fait partie des dossiers souvent mal gérés par certains proches collaborateurs du chef de l’Etat.

Au départ, ce mouvement qui n’a rien de politique est mal pris en charge au sein de certaines administrations. Les silences, les atermoiements, les évitements et autres refus d’examiner en profondeur le problème vont finir par exacerber les revendications. Plus tard, au sein de l’appareil étatique, y compris ressortissants des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest diront qu’il « n’existe pas de problème anglophone».

Mais en se penchant sur la situation, Paul Biya découvre qu’elle charrie de véritables revendications datant parfois de très longtemps et auxquelles il s’emploie depuis lors à apporter des solutions.

DEMI-VÉRITÉS ET CERTITUDES NÉGATIVES

Un peu comme dans le cas de la lutte contre Boko Haram. Alors même que des membres du gouvernement et autres élus au niveau le plus élevé de l’Assemblée nationale savent exactement ce qu’il en est, ils font croire au président de la République que les enlèvements sont uniquement le fait d’un projet de déstabilisation du Cameroun par des puissances étrangères. Demi-vérité et certitudes négatives!

D’abord, des dénonciations de complicité. Puis des faits bouleversants vont se confirmer. Et plus tard, l’on apprendra que des affaires sont organisées autour des enlèvements, attaques et la guerre que mène Boko Haram aux forces de défense du Cameroun. Des rançons seront détournées et des noms de certains dignitaires de la République cités. De nombreuses contre-vérités sont également entretenues autour de certains projets.

Des initiatives plus ou moins fictives sont attribuées au chef de l’Etat. Par souci de positionnement personnel de certains ou de récolte des retombées politiques par d’autres. Il en est ainsi de la récente affaire Ahmad Ahmad sur l’organisation de la CAN 2019 comme de certains grands chantiers parmi les projets structurants dont la conduite pose problème, qu’on prend le soin de cacher au président de la République.

Des réalités, faits et initiatives aussi cafouilleuses les unes que les autres qui poussent des observateurs dans l’opinion à s’interroger sur les desseins de ceux qui, par ces méthodes, contribuent à freiner l’action de Paul Biya.

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