Félix Tshiskedi : "au 1er octobre, nous lançons la désobéissance"
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Félix Tshisekedi, président du Rassemblement de l’opposition congolaise (Rassop) et secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), annonce, dans une interview à VOA Afrique, que sa famille politique appellera à la désobéissance civique à partir du 1er octobre pour exiger les élections avant la fin de l’année.
Le fils du défunt opposant historique congolais Etienne Tshisekedi séjourne aux Etats-Unis depuis quelques jours pour des contacts.

Il prévient que le Rassop, principale plateforme de l’opposition qu’il dirige, n’attendre pas le 31 décembre 2017, échéance fixée par l’accord issu du dialogue politique, pour commencer à agir.

"Je crois qu’il faudra attendre le 30 septembre, c’est là qu’on aura la certitude officielle qu’on n’aura pas d’élections. S’il n’y a rien… à partir du 1er octobre nous lançons la désobéissance et pour nous, Joseph Kabila, ne sera plus rien, il sera qu’un simple citoyen qui ne pourra même plus représenter et ou parler au nom de la RDC. Il faudra que ça soit clair ", affirme-t-il.

Par rapport aux recommandations faites lors du 37eme sommet de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), le fils Tshisekedi veut éviter toute manipulation par le gouvernement congolais. Il s’interroge cependant sur les éléments qui ont motivé la demande de la SADC à l’endroit de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de publier un "calendrier révisé" au motif "qu’il ne serait pas possible d’organiser les élections en RDC avant fin 2017" bien que le l’accord obtenu sous la médiation de la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) prévoit.

Contrairement à la SADC, Félix Tshiskedi pense qu’il est encore possible d’organiser les élections cette année. "Ne fût-ce que l’élection présidentielle qui est la clé pour toutes les autres, " insiste.

Il préfère, sur ce point, mettre en garde la Céni à qui la SADC a fait la recommandation et qui doit publier le calendrier électoral.

"Donc, nous mettons en garde cette Céni, à propos du calendrier électoral qui sera publié et qui tarde toujours à venir d’ailleurs, sur le fait que Coreneille Naanga (NDRL, le président la Céni) -parce que ça viendra de lui- a intérêt à ce que le calendrier soit respectueux des termes de l’accord de la Saint-Sylvestre. Sinon, nous prendrons nos responsabilités et advienne que pourra, " menace-t-il.

Cet accord a été signé dans le cadre des négociations pour éviter une explosion dans la crise née de la non-tenue d’élections en 2016. Toutes les parties au dialogue -opposition comme majorité- avaient accepté que les élections soient renvoyées à avant fin 2017.

Dans le communiqué final de son 37eme sommet clôturé dimanche dernier en Afrique du Sud, la SADC évoque, elle, un nombre des défis auxquels fait face la RDC pour dire qu’il ne serait pas possible que les élections se tiennent avant cette échéance.

La SADC a même adopté l’envoi en RDC d’un émissaire spécial pour suivre le processus en cours.

"Nous accepterons tout ce qui ira dans le sens de raisonner M. Joseph Kabila sur les enjeux réels du pays. C’est-à-dire l’alternance. S’ils viennent pour le convaincre de partir dans le calme, dans la paix, avec les honneurs, on ne peut que souhaiter ça. Nous ne sommes pas des va-t-en guerre qui cherchions forcément un affrontement, un bain de sang. Si on peut nous trouver solution pacifique, nous signons dès demain. Mais ce que nous disons à cet émissaire qui est le bienvenu, c’est qu’il n’y a pas de quartiers à faire à Kabila. Il a eu l’occasion d’organiser les élections en 2016 et de partir avec les honneurs, il ne l’a pas fait. Il a réussi à sauver sa tête grâce à l’intervention de la Cenco qui a voulu éviter un bain de sang, et grâce à l’intervention du défunt notre leader Etienne Tshisekedi. Il a encore gaspillé cette chance. Maintenant, nous disons ça suffi. On ne peut pas continuellement donner tout le temps des occasions comme ça à quelqu’un qui est manifestement de mauvaise foi pour qu’il continue à prendre le peuple en otage. C’est inacceptable. Pour nous, la limite, c’est le 31 décembre et bien avant ça nous allons commencer à monter en puissance avec la pression pour que le 31 décembre nous n’ayons plus Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo," réagit Félix Tshisekedi.

Le leader du Rassop refuse cependant que la mission de l’émissaire que la SADC ne transforme en dialogue.

Pour lui, "aucun autre dialogue ne sera accepté car celui tenu sous la médiation des évêques a tout réglé,".

"Le dialogue est permanent mais que le dialogue ne soit pas l’occasion de fuir ses responsabilités. Il y a des engagements que Joseph Kabila n’a pas respectés et nous ne pouvons pas continuer à dialoguer avec quelqu’un qui se moque du monde entier. Le dialogue est permanent entre gens respectueux des termes convenus, " répond-t-il à une question évoquant une déclaration du président Kabila.

Félix dément tout contact à l’heure actuelle avec la majorité présidentielle en vue d’être nommé Premier ministre en lieu et place de Bruno Tshibala comme l’annonce la presse en RDC.

"Je ne suis ni demandeur ni preneur," souligne-t-il reprenant un message qu’il a tweeté, relayé également par les médias congolais.

Il estime qu’en quatre mois de fin 2017, "aucun Premier ministre aussi bon pourrait-il être ne pourra résoudre la crise politique et socio-économique dans laquelle la RDC est actuellement plongée".

"Je préfèrerai obtenir, par les élections, une légitimité qui me mettrait à n’importe quelle position : Premier ministre, député ou président de la République. Je n’en fais vraiment pas une histoire personnelle. C’est pour cela d’ailleurs que je suis sourd à tous ces champs de sirènes parce que je suis maintenant focalisé sur les élections. La tenue d’élections crédibles et le départ de Joseph Kabila, c’est ce qui m’importe au-delà de tout. Les postes et autres viendront plus tard," argumente-t-il.

"Que M. Kabila continue avec ces pantins collaborateurs serviles qu’il a nommés comme Premier ou président du CANSA (Conseil national pour le suivi de l’accord) ," tranche-t-il.

Quant au rapatriement de la dépouille de son père dont le corps est toujours à Bruxelles depuis son décès le 1er février 2017, Félix Tshisekedi continue à accuser le gouvernement de faire obstacle "par des manœuvres subtiles", souligne-t-il.

Car, selon lui, le gouvernement a été forcé par la pression de signer le document prévu mais ne répond plus depuis.

Félix Tshiskedi annonce que son parti a lancé une collecte des fonds pour ne pas compter sur le gouvernement. Il estime que ce rapatriement pourra plutôt se faire d’ici décembre et non plus en septembre comme annoncé auparavant.

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