DROGUE ET SEXE : Les vacances infernales des adolescents
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Entre l’alcool, le cannabis ou la cocaïne, une intense activité sexuelle non protégée, les jeunes camerounais s’occupent dans la dépravation.

Lundi 14 août 2017, 19 heures au quartier Essos de Yaoundé. Rien ici ne laisse croire que c’est une soirée de début de semaine. «La rue de la joie» est bondée, illuminée par les multiples snacks bars qui jonchent les trottoirs. Les noms des enseignes se veulent attrayants et attractifs, les jeux de lumière sont aussi fantaisistes les uns que les autres. Les clients sont à vue d’œil des adolescents. Sur les tables, tout type d’alcool : bières, whiskies, et autre. La nouvelle tendance aussi, la shishia. 

Ces sortes de grande pipe à eau utilisée principalement dans les pays arabes pour consommer du tabac. Sauf qu’ici ce n’est pas vraiment du tabac, apprend-on. «Nous mettons juste des capsules pour parfumer la vapeur d’eau. Il n’y a pas de tabac dedans, encore moins de la drogue», explique le gérant d’un snack bar. Même si l’attitude de certains clients laisse penser le contraire. Des transactions se font sous cape, des commandes de cannabis à voix basse. 

Aucun gérant ne regarde si son client est majeur ou pas. «Je n’ai pas appelé l’enfant de quelqu’un ici, tant que mes factures sont payées tout va bien. Je ne vais pas commencer à demander à chacun de me montrer sa carte d’identité. Je n’ai ni le temps, ni le personnel pour ça. Ça me ferait des dépenses supplémentaires. Nous assurons déjà la sécurité avec nos videurs. Les bagarres ne sont pas tolérées. Chacun gère la quantité d’alcool qu’il peut boire», souligne le gérant. 

Les jeunes filles très excitées sont légèrement vêtues, à croire qu’il manque du tissu sous leurs jupes et leurs culottes. Sur les vêtements des jeunes garçons aussi, on pourrait croire qu’il manque du tissu. Les jeans trop serrés sont déchirés et portés à taille basse. C’est tendance paraît-il. Les t-shirts aussi sont très près du torse, les chaussures ont des clous ou des bandes fluorescentes, les talons compensés de façon extravagante. Tout ce qui brille, tout ce qui est transparent et tout ce qui est percé est de bon goût ici. Tout cet alcool dans l’air, les danses qui s’apparenteraient à de l’érotisme, aboutissent vraisemblablement au sexe. 

«Je suis venue  ici avec mon gars. Il m’a invité à boire un verre. Je bois juste la «Ice» c’est comme le jus», se défend Annie Laure, 16 ans. Elle est en classe de Seconde. Vêtue de sa robe moulante rouge vif, elle se trémousse sur le jeune homme. Ses compagnons font des vidéos qu’ils partagent instantanément sur les réseaux sociaux. 

VÊTEMENTS

«Aujourd’hui, tout est banalisé. Peut-être à l’époque certains parents le faisaient en cachette vu que tout est presque tabou dans nos pays africains. Aujourd’hui il n’y a qu’à voir comment on s’habille. Si les parties intimes ne sont pas visibles, une fille se sent laide. Si ses vêtements ne sont pas trop serrés, elle se sent mal aimée », déplore une mère célibataire de 40 ans autochtone d’Essos, visiblement agacée par le bruit. 

En cette période de vacances, les jeunes se livrent de moins en moins au sport, à la danse, encore moins à la lecture. Mais à la drogue et à l’alcool pour la plupart, ce qui logiquement finit par le sexe. «Après, vous allez voir les ventres pousser avec les grossesses. Elles sont d’abord bêtes à l’école. Parce qu’une fille intelligente ne se laisse pas aller de la sorte. J’en suis la preuve vivante. J’ai conçu ma fille à 15 ans, c’était pendant les vacances», se plaint le jeune Alice N. 19 ans, sous scolarisée et gérante d’un call box. 

Et de poursuivre : «Mes parents allaient au travail et je restais seule à la maison. Mon copain venait passer la journée avec moi. On s’amusait même dans la chambre de mes parents. Mais au deuxième trimestre, il m’était impossible de cacher ma grossesse. J’ai été renvoyée du lycée. Mon copain a refusé de reconnaitre son enfant. Mes parents m’ont chassé. Aujourd’hui je suis ici devant ce call box je regrette ma vie ». 

« Nous vivons dans un siècle où tout est banalisé, le sexe comme l’alcool. Le sexe encore plus. Ils sont même arrivés à nous faire croire que coucher avec une personne de même genre est tendance et normal. La morale a foutue le camp. Sexe drogue et alcool minent au quotidien la vie de ces jeunes. A mon humble avis, je pense que cela est le résultat des inconvénients de la mondialisation. Sans doute les fruits l’inconscience et de l’immoralité. A ce rythme, je me demande si dans dix ans les générations atteindront une espérance de vie de 40 ans sur terre. Il faut trouver des solutions », indique Roland Fouda, inspecteur de Police.

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