Cameroun: Pr.Vincent Sosthène Fouda " Les revendications des zones anglophones sont fondées socialement mais fausses sur le plan historique"
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Cameroun: Pr.vincent Sosthène Fouda " Les Revendications Des Zones Anglophones Sont Fondées Socialement Mais Fausses Sur Le Plan Historique" :: Cameroon

Les revendications anglophones sont socialement légitime au regard des injustices que nous constatons dans notre espace public. Plus on s'éloigne du centre c'est à dire du coeur de prise de décision dans notre pays, plus on constate qu'on n'est plus au Cameroun. 

L'absence d'histoire construite dans notre pays est à l'origine de ce que nous vivons aujourd'hui. L'Etat de manière institutionnelle déconstruit notre vivre ensemble au quotidien. Dans un passage à la matinale de la CRTV avec Gisèle Nnémi Nga, le professeur Vincent-Sosthène FOUDA revient sur le Cameroun historique et moderne - Quelles sont ses frontières? Quel était le projet allemand sur le Cameroun? Pourquoi avoir voulu faire de nos régions actuelles de länders à la manière allemande avec quatre langues enseignées dans les écoles? Pour le président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD), il est important ici, de rappeler que le Cameroun dès 1884, le Cameroun sous l’impulsion de l’Allemagne va se construire suivant un model germanique où c’est la Nation qui fonde l’Etat sur la base de l’unicité de la culture et ou de la religion, c’est ce que le politologue Benedict Anderson appelle « l’imaginaire collectif », il explique dans son ouvrage « l’imaginaire national: réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme » 1983. (traduction française 1996, Paris, La Découverte) que cet imaginaire national se forge à travers un cortège de symboles, de héros nationaux, de récits quasi mythiques reconstruits et recomposés à posteriori .Tout cela façonne donc une représentation mythique voire mystique et mythologique de la nation. L’Allemagne avait réussi à construire un Cameroun ayant la même superficie que celle de l’Allemagne. Ainsi donc, en 1911 la superficie du Cameroun est de 495 000 km² après le traité de Fès cette superficie passe à 790 000km². Nous remarquerons que la superficie de l’Allemagne en 1910 est de 495 000km² c’est le Royaume de Prusse. 

L’Allemagne aura du 1er novembre 1917 au 30 septembre 1918 une superficie de 790 000km². Les trois critères fondamentaux de l’État-nation : tout État-nation repose sur trois critères, qui doivent être réunis :
 1) Un critère ethnoculturel (un peuple doté d’une langue, d’une religion et d’une histoire partagée) ;
 2) Un critère géopolitique (le territoire) ; 
3) Un critère sociopolitique (la citoyenneté) s’appliquant à un peuple. 

Ces trois critères sont organisés par l'État. L’ordre dans lequel l'État et la nation apparaissent importe peu, car les deux concepts sont dans une perpétuelle relation dialectique, comme l’a montré Fichte avec sa notion de « matériaux primitifs » et d’« État primitif ». Toutefois, ces critères ne sont pas suffisants. La culture est nécessaire, mais non suffisante. La nation suppose la culture et implique l'État. La culture forme le soubassement spirituel de la nation. C'est ce que le Ministre Laurent Esso a oublié dans sa communication à Bruxelles. Pour le politologue camerounais, la culturee est aux nations ce que les gènes sont aux individus. Mais ces nations, pour véritablement parvenir à l’âge adulte, ont besoin de naître à la vie et de grandir. C’est le rôle de l'État que de favoriser leur naissance et leur croissance, en leur donnant des frontières et une administration, sources de leur souveraineté, interne (administration) et externe (frontières défendues par une force militaire), et en les faisant reconnaître par la communauté internationale, c'est-à-dire par les autres États-nations. La culture prépare donc les nations à l’existence nationale mais ne suffit pas à faire d’un peuple une nation. Pour qu’un peuple devienne nation, il faut l’intervention politique d’un pouvoir spirituel et matériel. Le territoire est indispensable. 

Le Cameroun, conclut le professeur Vincent-Sosthène FOUDA connait aujourd'hui sa crise de la quarantaine, quarante ans de présence allemande, quarante ans de présence franco-britannique, quarante ans de réunification, quarante ans de présence du président Biya aux affaire, de cette crise il doit naître quelque chose de beau et de grand.

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