EGLISE ÉVANGÉLIQUE DU CAMEROUN : Sud, Est et Grand Nord excluent de la présidence
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Eglise Évangélique Du Cameroun : Sud, Est Et Grand Nord Excluent De La Présidence :: Cameroon

Après 60 ans d’existence, la montée fulgurante du tribalisme s’observe dans l’Eglise évangélique. Et les faits sont visibles.

Le 8 mars 2009 à Yabassi, le 53ème Synode excluait les originaires du Centre, du Sud, de l’Est et du Grand Nord de la présidence de l’Eglise évangélique du Cameroun (EEC). D’ailleurs, à ce sujet, le communiqué du 14 avril 2017 des chefs Sawa est très explicite : «La direction de l’église sera collégiale et rotative entre les trois grandes entités qui la compose (Bamoum,Bamiléké et Sawa, ndlr)».

Une   déclaration qui vient nettement contredire les paroles du pasteur Isaac Batomen qui, du temps de sa présidence, appelait l’Eglise à «prôner la promotion de toutes ses composantes». L’EEC perd à ce jour ses idéaux de départ, à savoir l’universalité et son ouverture à toutes les cultures. Ces pasteurs supposés prêcher la parole de Dieu offrent à leurs fidèles et à toute l’opinion publique un spectacle désolant dans lequel le bon sens est curieusement absent. Le Pasteur Henje Toya, président contesté de l’EEC rejette toute cette forme de gestion de l’Eglise, estimant que «cette décision prise au synode de 2009 était dénuée de bon sens», confortant ainsi la thèse de la présence d’une véritable foire d’empoigne qui règne dans l’église.

C’est fort de ce constat que l’on peut justifier la bataille actuelle. Pour le Professeur Toya, l’on ne doit pas priver à tout autre fils de se présenter sous prétexte d’une entente qui laisse fondre les principes de cette congrégation. Une attitude qui d’ailleurs oppose actuellement les cercles culturels «Nga N‘Kam» et «Ngondo» dont sont originaires les deux protagonistes principaux, les pasteurs Toya et Priso Mongolé.

Le Ngondo est donc à l’église pour manifester sa colère contre le non-respect des valeurs traditionnelles. Le Ngondo ayant perdu la face et son honneur devant ce gros camouflet a rendu public un communiqué dont la teneur rappelle les heures noires du tribalisme, question de se faire primer sa notoriété. Un homme d’Eglise rencontré appelle les uns et les autres à laver l’image de l’EEC en acceptant que «Henje Toya a gagné un point c’est tout, car ce conflit laisse penser qu’il y a une guerre entre les Yabassi et les Douala».

Lesquelles s’accusent mutuellement. Car ayant pris le  devant de la scène à ce jour, et se muant comme «avocat» de Priso Mongolé, les rois Sawa précisent que le pasteur Hendje Toya joue un double jeu. Car, en 2009, il avait été décidé que «le pasteur Batomen qui devenait président passera la main au pasteur Richard Priso Moungole en 2017 au prochain Synode à N’Gaoundéré».

Un conflit aujourd’hui porté devant les tribunaux et qui trouble le calme de l’église. Désormais, c’est le règne du tribalisme, du chantage et des menaces de mort. Cette réaction surprenante des hommes supposés servir Dieu. Le Dr Tedongmo, sociologue à l’université de Yaoundé I a une autre lecture de cette situation. Pour lui, «cette attitude n’est pas novice dans l’église. Car, depuis toujours, les intérêts ont été au centre de sa gestion, animés par des personnes qui appartiennent à des  forces occultes».

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