Ahmad Ahmad réveille l’orgueil patriotique camerounais au sujet de l’enjeu stratégique de la CAN 2019
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AFRIQUE :: Ahmad Ahmad réveille l’orgueil patriotique camerounais au sujet de l’enjeu stratégique de la CAN 2019 :: AFRICA

De passage à Ouagadougou la semaine dernière, le successeur d’Issa Hayatou ,Ahmad Ahmad n’est pas passé par quatre chemins pour tancer le Cameroun sur l’organisation de la future CAN 2019 Octroyée depuis 2014 .Selon le numéro un du football africain, « Même à quatre équipes, le Cameroun n’est pas prêt », a déclaré Ahmad à la presse burkinabè, avant d’annoncer avoir fait appel à un comité d’experts en santé, hôtellerie, sports, etc… ,commission indépendante non issu de la CAF) pour juger de la capacité du Cameroun à organiser la prochaine édition de la CAN.

Véritable déclaration de guerre, les propos du président de la CAF vont susciter une réaction immédiate de la diplomatie camerounaise, le Ministre délégué auprès du Ministre des Relations Extérieures chargé des relations avec le Monde Islamique, S.E. ADOUM GARGOUM, a reçu en audience, le mardi 08 aout 2017, tour à tour, les chefs des missions diplomatiques du Maroc, de l'Egypte et de l'Algérie à Yaoundé. ’Le but de ces rencontres était de réfuter avec vigueur la déclaration de M. Ahmad Ahmad, sur la non-préparation du gouvernement pour accueillir la prochaine compétition de football à venir et effacer toutes les rumeurs faisant état du possible transfert de l'organisation de cette compétition à un autre pays. Ce fut également l'occasion de rassurer lesdits Chefs de missions diplomatiques, de la détermination et de l'engagement total du Gouvernement du Cameroun à la réalisation de ce projet, avec l'aide de ses partenaires, notamment l'Italie, la Chine, le Royaume-Uni, la Turquie, le Canada, les États-Unis, la France...etc.’’ Précisait le communiqué du Minrex

Le président de la Fecafoot prenant acte des déclarations du patron de la CAF, a rappelé les exploits de son pays pendant l’organisation de la CAN Féminine de 2016.

Issa Hayatou sortira de ses réserves pour exprimer sa consternation suite aux propos de son successeur à la tête de la CAF’’ Mais je regrette ce qui a été dit ... Il faut d’abord venir constater avant de sortir ce qu’il a sorti.’’ Issa Hayatou avant de préciser ‘’A l’heure actuelle, le Cameroun a déjà cinq stades. On ne parle pas de ceux que nous sommes en train de construire. On peut organiser cette CAN 2019 avec ces cinq stades ; ils sont là, physiques.

Nous avons trois stades ultra neufs et deux à réfectionner dont ceux de la Réunification de Douala et de Garoua. Les autres, que ce soit Limbe, Bafoussam ou le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, ce sont des stades neufs. Personne ne peut dire que le Cameroun n’a rien. Ce n’est pas possible. On peut compter combien de pays en Afrique qui possèdent de telles infrastructures ? Nous sommes en avance.’’

«Je suis convaincu que le Cameroun va organiser avec succès la CAN 2019 »,cette déclaration est de S.E Wei Wenhua, ambassadeur de Chine au Cameroun, lors d’une audience hier à Yaoundé avec le ministre des Sports et de l’Education physique, Bidoung Mkpatt aura le même jour un entretien avec Alcor Equipement, une entreprise française engagée dans la construction des stades d’entraînement de Bonamoussadi et Mbappe Leppe à Douala .Une rencontre au lendemain de la sortie du gouvernement par des déclarations du ministre camerounais de la communication.

Les camerounais divisés

En attendant la visite d’inspection qui aura lieu du 20 au 28 Aout prochain, les déclarations d’Hamed Ahmed ont retenti comme un tsunami au sein d’une population camerounaise divisée. D’un côté ceux qui au vu de l’état d’avancement des travaux sur les infrastructures dédiées à la CAN estiment que ce serait une honte pour le Cameroun, d’autres par contre qui pense que les sceptiques sont victimes de propagandes entretenues par la presse Camerounaise.

En Juillet dernier, Patrick Mboma va exprimer son inquiétude quant à la capacité du Cameroun à organiser la CAN2019 .Au micro de RFI il va déclarer ‘’parce qu’il faut des infrastructures hôtelière, des terrains, revoir l’état de certaines routes. Le constat est que l’on traîne. ..Lorsque je discute avec les gens au Cameroun au sujet de la construction du stade à Douala, de l’état des routes et du stade à Bafoussam, du grand stade Paul Biya, rien n’avance ou presque. Pas suffisamment vite en tout cas.’’ .A la suite de Patrick Mboma, l’ancien chef du service des sports du quotidien Le Jour aujourd’hui Directeur Adjoint de Canal 2 internationale, la première télévision privée du Cameroun va affirmer : le Cameroun n’est pas prêt.

La presse camerounaise

Elle sera pointée du doigt par l’émissaire du président de la CAF après avoir reconnu l’absence d’objectivité dans ses propos, « Les informations du président étaient fondées sur certaines informations à nous parvenues par une certaine presse camerounaise », a déclaré Constant Omari, 2è vice-président de l’instance africaine du football.

En effet, depuis plusieurs mois, la presse camerounais accuse le Cameroun de prendre du retard dans la construction des infrastructures sportives qui pourraient abriter la compétition, à tort ou à raison ?

Las d’attendre de voir démarrer les travaux de construction des stades de Douala Japoma et de Yaoundé (Olembe) ,la presse a lancé des mécanismes de pressions sur les entreprises Turcs et italiennes, Piccini fera une sortie pour annoncer l’arrivée dans les jours prochains des préfabriqués , ce qui sonnera dans la tête des camerounais comme un aveux d’échec ,ignorant que le préfabriqué fut utilisé dans la construction des grandes infrastructures sportives, notamment le stade de Gerland retransformé en France.

Apres sa tournée européenne en 2016, la Fécafoot a choisi l’entreprise New-Yorkaise Prime Potomac Group pour gérer l’ensemble du portefeuille relatif à la construction des stades dans les villes de Bamenda (Nord-Ouest), Bangangté (Ouest), Bafia (Centre) et Sangmélima (Sud),le contrat aurait été octroyé de gré à gré, pour un montant de 3,5 milliards de FCFA .

Face à la pression de la presse, le 14 Juillet à Yaoundé, le comité exécutif de la fédération camerounaise de football (Fecafoot) a annoncé la résiliation de plein droit des conventions de partenariat la liant à l’entreprise de droit américain Prime Potomac, en charge de la construction des infrastructures sus citées .

Dans une lette datant du 08 Aout 2017, et signée par le secrétariat général de la présidence de la république, l’entreprise Prime Protomac a été désignée pour les travaux de réhabilitation des stades d’entrainement Cenajes, Poumpoumre, gendamerie et Sodecoton, de l’hôtel Benoue et l’hôtel 4 Etoiles de Garoua.

Can 2019, enjeu stratégique pour le président Biya

Les retombées de la CAN sont immenses, tourisme, activités économiques, elle est favorable favorables pour l’image d’un pays qui peut, grâce à la publicité faite avant, pendant et après cette période attirer plus d’investisseurs étrangers qui participeront à l’essor de l’économie locale.

En 2012, le président Paul Biya a lancé de gigantesques projets d’infrastructure, des projets contenus dans le plan d’urgence triennal et le DSCE (document stratégique pour la croissance et l’emploi), son ministre de l’économie Louis Paul Motaze va annoncer le ralentissement des grands travaux pour 2020, c’est dire qu’a la CAN 2019, à l’image de la CAN 2010 en Angola, cet évènement servirait d’enjeux stratégique économique ,occasion de présenter ses nouvelles infrastructures au monde entier et attirer les investisseurs.

Après 27 années de guerre civile (1975-2002), l’Angola a amorcé avec un vaste développement des infrastructures, ayant profité de la manne pétrolière, le Pays a profité de la CAN 2010 du 10 janvier au 31 janvier pour montrer la nouvelle image du pays.

Au-delà des infrastructures existantes, le président Paul Biya va lancer les travaux de deux nouveaux stade, défiant le cahier des charges de la CAF, c’est dire la dimension prestigieuse que le président souhaite donner à cette compétition.

La sortie d’Ahmad Ahmad viendra sonner comme un coup de pieds dans la fourmilière de l’inertie, le gouverneur de la région de l’ouest va convoquer une réunion à Bafoussam pour la construction des infrastructures sportives de la troisième ville du pays.

Il y a quelques mois, le ministre de l’urbanisme et de l’habitat accusait le délégué du gouvernement de la ville de Bafoussam de ne rien faire pour entretenir les infrastructures existantes, la ville aujourd’hui est comparable à un vieux village abandonné.

Une visite d’inspection va avoir lieu du 20 au 28 août prochains. Une chose est certaine, le Cameroun organisera la CAN, et comme disait un analyste socio politiste camerounais, il faudra construire une nouvelle prison, l’organisation de cette compétition va révéler la gloutonnerie et la corruption de certains cadres d’administrations, sans oublier ceux qui veulent faire de la CAN, une occasion pour s’en mettre plein les poches.

Ahmad Ahmad pouvait-il retirer la CAN au Cameroun ?

Une chose est certaine, ce n’est pas à l’issue de la première visite d’inspection a deux ans de la compétition que la CAF pouvait décider de retirer l’organisation au Cameroun, explique un analyste camerounais qui pense que cette sortie visait plus à mettre en garde les autorités camerounaise sur les défis de la CAN après les multiples critiques par les Camerounais, certains évoquant des mécanismes internes pour torpiller l’organisation par le Cameroun. ‘’Le Cameroun c’est le pays de Issa Hayatou qui bénéficie encore d’allies solides au sein de l’instance suprême du football africain a l’instar de Danny Jordaan, stratège organisateur du mondial 2010, fidèle allié du Camerounais, membre de la commission d’organisation de la CAN au sein de la caf.’’ Précise notre analyste

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