Cameroun, Manœuvres de succession à la chefferie Bamougoum: Elan de vassalisation et de banalisation à l’ordre du jour
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Cameroun, Manœuvres de succession à la chefferie Bamougoum: Elan de vassalisation et de banalisation à l’ordre du jour :: CAMEROON

Le milliardaire Sylvestre Ngouchinghé, promoteur de la société Congelcam Sa, officie comme maitre des cérémonies. Et l’on redoute que les institutions traditionnelles habilitées à designer le successeur de Jacques Fotso Kankeu à la tête du village Bamougoum ne soient sous sa botte.

Le 12 juillet 2017, la place du marché de la chefferie supérieure Bamougoum sera bondée de monde. Des invités viendront des quatre coins de la République, et même hors du triangle national pour assister aux obsèques du Fo’o Jacques Fotso Kankeu de Bamougoum décédé au petit matin du 26 juillet dernier à Yaoundé. Au-delà de l’hommage qui sera rendu à l’ancien président du conseil d’administration de l’Union centrale des coopératives agricoles de l’Ouest (Uccao), les uns et les autres verront qui succédera au défunt chef. Et s’apprêtent via leur téléphone androïde à balancer sa photo sur les réseaux sociaux avant son intronisation au noviciat du Laakam.

Une manière de brandir cette pratique du journalisme citoyen qui se manifeste au fil des jours, sans respect des principes et de l’éthique qui gouvernent la profession de journaliste. Et on pourra s’attendre à toute forme dérive, même celles liées à des images tronquées ou à une identification faussées de l’élue qui sera choisie certainement par les institutions traditionnelle habilitée à révéler le successeur du chef à Bamougoum, tout ceci sous le regard de Fo’o Jean De Dieu Tchinda, chef supérieur des Bansoa.

Des noms des protagonistes protégés

Reste que pour l’instant, tout le monde est convaincu que le côté festif de cette manifestation sera particulier et coloré. Car il se susurre que le milliardaire Sylvestre

Ngouchinghé a décidé de mettre de lourds moyens à la disposition du comité d’organisation de cette cérémonie d’obsèques officiels.

Surtout que le défunt né en 1931 et devenu chef supérieur en 1981 ; officiait aussi comme membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et adjoint au maire à la commune de Bafoussam IIe à Bamougoum. Seulement, l’on redoute que suivant une logique de banalisation et de vassalisation des chefferies traditionnelles à l’Ouest par certains cadets sociaux devenus milliardaire que le spectre de l’imposition d’un chef supérieur aux ordres du magnat financier ne se produisent pas à Bamougoum. Des noms des protagonistes protégés par le milliardaire circulent dans certains restreints. Mais par décence ou pour ne pas être accusé de manipulation, nous ne sauront les annoncés ici. Nous attendons que les rites traditionnels soient juste bien agencés. Nonobstant le fait que des notables Bamougoum font savoir que la date du 12 aout choisi par le poissonnier et son clan ne corresponde pas au calendrier traditionnel Nguemba. Ces dignitaires font savoir que c’est le 17 aout qui correspond au jour du début de l’initiation d’un nouveau chef à Laakam. 

Mais que faire ? Puisque le « dépérissement des chefferies traditionnelles », tel systématisé par le politologue Jacques Philibert Nguemegne, est à l’ordre du jour à l’Ouest Cameroun. Où l’ethos social d’accumulation fait des milliardaires des nouveaux rois ou des maitres des chefs installés sur les trônes traditionnels.

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