La mobilisation anglophone n’est pas morte
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: La mobilisation anglophone n’est pas morte :: CAMEROON

Des groupes de radicaux continuent de faire respecter les journées " ville morte" malgré le calme apparent.

La répression du régime a ouvert la boîte de Pandore ». Les mots sont ceux d’un leader du Consortium, l’organisation illégale qui coordonne la mobilisation contre le pouvoir central dans les ré- gions anglophones du Cameroun. Pour ce dernier, comme pour beaucoup d’observateurs étrangers, la page est loin de s’être tournée sur cette crise politique.

L’International Crisis Group partage aussi cette position. Dans son dernier rapport sur le Cameroun, l’ONG relève que « De janvier à juin 2017, des dizaines de boutiques dans des marchés à Bamenda, Buea et Limbé, une quinzaine de bâtiments et véhicules administratifs et une douzaine d’écoles ont été incendiés pour n’avoir pas respecté le Country sunday ». A titre de rappel, le Country sunday ou ville morte est respecté dans les villes des régions anglophones tous les lundis et toutes les fêtes étatiques. Il est contrôlé par des groupes de pression qui sont restés actifs jusqu’à présent.

Mais c’est sur les réseaux sociaux que la mobilisation est visible loin des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. A cet effet, International Crisis Group rappelle que « la mobilisation anglophone se poursuit. Depuis le rétablissement d’Internet, elle est à nouveau largement organisée via WhatsApp, tandis que les SMS et les appels téléphoniques avaient pris le relai pendant la coupure ».

Mais toutefois, la mobilisation anglophone a aussi subi l’épreuve du temps. Des informations récentes indiquent que cette mobilisation a faibli dans la région du Sud-Ouest à cause des conséquences économiques devenues intenables pour les populations. Sans oublier les pressions du gouvernement. Des groupes formés de radicaux existent néanmoins jusqu’aujourd’hui. Ces derniers n’hésitent pas à faire respecter le Country Sunday par la force.

Les guerres intestines au sein du Consortium ont aussi participé affaiblir la mobilisation. En réalité, ces guerres sont dictées par les divergences idéologiques entre les leaders qui demandent l’indépendance des régions anglophones et ceux qui demandent des réformes structurelles pour une meilleure intégration des anglophones. International Crisis Group souligne donc à cet effet que

« Certains responsables du Consortium comme Wilfred Tassang et Harmony Bobga, respectivement en exil au Nigéria et aux Etats-Unis, se sont désolidarisés de la ligne officielle fédéraliste et ont formé le Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (Scacuf) qui prône la sécession. Même les dirigeants intérimaires du Consortium au sein de la diaspora, comme Mark Bareta et Tapang Ivo, soutiennent aujourd’hui la sécession ».

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo