Les vestiges du passé : Irène, Can, tribalisme et deuil en mots-clés des derniers jours
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29 juillet 1992 disparaissait Jeanne-Irène Biya. Les publications d’hommages autour de la première épouse de l’homme du Renouveau ont fleuri sur la toile. La une de Cameroon Tribune paru à l’époque, « Madame est morte », a été exhumée, tout comme les rares clichés où l’on peut revoir la soeur ainée de Robert Nkili. Si les plus jeunes ne connaissent pas vraiment Jeanne-Irène Biya, ils n’ont pas manqué de glisser un discret Rip (rest in peace en anglais) suites aux témoignages pour la plupart mélioratifs des ainés.

« C’était  une dame de coeur » est l’ensemble de mots le plus relayé au sujet de la native de Monegombo. J. Rémy Ngono est toutefois venue perturber le requiem en soulevant une polémique pimentée par ses soins. Il a affirmé que la mort de « Madame » n’était pas causée par « une maladie » et que « Jamais une messe de commémoration n'a été organisée. » La sortie du polémiste a engendré des pugilats. Si les fans du trublion scandentl’infaillibilité de leur idole, un internaute très courroucé ne s’est pas retenu. Il a piquéNgonoavec un proverbe : «’’Si tu es dernier de la classe, ce n'est pas en frappant sur le maître que tu seras premier’’. Laissez Biya tranquille, il n'est pas la cause de vos échecs et de vos exils "politiques". »

Les utilisateurs des réseaux sociaux moins habitués aux pullulements de jurons ont préféré aller se recueillir sur la page Wikipédia de Jeanne-Irène Biya. Le portail du Cameroun sur Wikipédia admet une donnée étrange sur le volet consacré à la Can 2019. A première vue, la compétition est présentée sans couacs. Un détail blesse toutefois la vue. Dans la rubrique « généralités » de la Can, l’organisation est confiée à l’Algérie, alternativement avec le Maroc. Des visiteurs de la page préfèrent mettre cette « erreur » dans le panier de la manipulation. Wikipédia ne professe pas des vérités d’évangiles mais fonctionne selon le principe des contributions. Un contributeur peut donc insérer des informations erronées.

La page de Cabral Libii elle prend progressivement corps. On y apprend que le promoteur de l’opération « 11 millions d'inscrits » jouit « d'une forte popularité dans les réseaux sociaux, se positionne comme candidat à l'élection présidentielle camerounaise de 2018. » De retour d’un périple américain, Libii a appris son éviction de Radio  campus où il officiait comme directeur adjoint. La décision d’Adolphe Minkoa She a été perçue par certains internautes comme la preuve de ce que la figure montante du Landerneau politique fait peurau pouvoir. C’est la thèse partagée par David Atemkeng : « On n’arrête pas le vent (…) il est brillant, éloquent, cultivé, iconoclaste, libre, pas compromis à ce que je sache, pondéré, courageux, engagé et j’en oublie. »

Cabral Libii est au centre des commentaires sur le net et incarne pour des jeunes androïdes la possibilité d’un changement « à la Macron. » Mais, la décision de Libii de se lancer dans l’arène fait jaser et l’un de ses mentors, Mila Assouté, doute de ses intentions réelles. Dans une publication sibylline, Mathias Eric Owona Nguini parle de « ces Opposants d'Opérette gouvernés par l'Égocentrisme, l'Ethnocentrisme et l'Opportunisme. L'Expérience du Temps et la Sagesse qui viennent avec le Temps, me montrent à moi autrefois mû par l'Intelligence Fougueuse (du)Jeune, que la Problématique du Changement Démocratique au Cameroun est plus complexe que je ne pensais. »

L’enseignant d’université insiste dans sa sortie sur l’inflation du tribalisme. Marlène Caddy Emvoutou a été taxée ce week-end d’en être l’une des chantres. Suite au clash entre Boris Bertolt et Ernest Obama, l’ancienne candidate à la présidence de la Fecafoot a pris la défense du journaliste de Vision 4 : « Sur Facebook, les bamilékés ont décidé de faire la loi, ils ont le droit de trainer tout le monde dans la boue, mais si un Béti essaie de répondre, on voit intervenir toute la meute. »

Dans une autre sortie, celle qui se présente aussi comme la fille du Pr. Mend oZé assène : « Le mal est profond, nous devons réfléchir à des solutions plus efficientes, concrètes voire radicales ...L’on ne peut traîner un pays dans la boue et aspirer à le diriger un jour.Ces gens n’aiment pas ceux qui ne mangent les bananes cuites .Ils disent que leur tour est arrivé pour accéder à la mangeoire .Ils crachent sur tout, Ces porcs, ils n’ont de respect pour rien ni pour personne .A moins que le Cameroun change de capitale d’ici2018, tant que Yaoundé sera le siège des institutions du Cameroun, nous défendrons avec force et convictions les valeurs de notre pays. Le Cameroun ne deviendra jamais la porcherie des youmbi. »

A côté de cette jungle où les « Biyaistes », « Kamtoistes » et « Cabralistes » s’étripent, Olivier Mbelle, le directeur de publication du journal Le Courrier, a vogué vers les rives des eaux où les militaires du « Mundemba » ont rejoint l’éternité en publiant une présumée photo des corps entassés sommairement. Un voyeurisme critiqué, surtout quele décor mis en scène est étonnement désertique pour une région humide comme celle où est survenu le naufrage.

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