La Corruption, une contrainte forte pour l’émergence du Cameroun.
CAMEROUN :: POINT DE VUE

La Corruption, Une Contrainte Forte Pour L’émergence Du Cameroun. :: Cameroon

S.E le Président Paul Biya disait en juin 2016, je cite : "Servir son pays en qualité de membre du gouvernement est un honneur. Mais c’est aussi et surtout une responsabilité. Une lourde responsabilité. Je vous invite donc à l’assumer pleinement et à donner à l’action gouvernementale davantage de force et d’efficacité. Je l’ai dit et le répète aujourd’hui, nous avons une vision à long terme qui doit nous conduire à l’émergence à l’horizon 2035. Nous avons une stratégie pour la croissance et l’emploi qui vise à moderniser notre pays et à améliorer les conditions de vie du peuple camerounais. Nous avons enfin un plan d’urgence pour répondre aux besoins qui ne peuvent attendre".

Ces propos du Président de la République rappellent la tâche impliquant de lourdes responsabilités qui incombe aux membres du gouvernement et aux fonctionnaires, mais malheureusement nombre de membres du gouvernement et fonctionnaires n'ont pas conscience de cela, c'est pourquoi toute indélicatesse de la part d'un membre du gouvernement voire d'un fonctionnaire doit être lourdement punie par l'infliction des sanctions lourdes. En 2016 on accusait certains personnels du MINFI d'avoir détournés les deniers publics à hauteur de 1,3 milliards via le système informatique, voilà qu'en 2017, les mêmes pratiques continuent (Personnels fictifs, avancements des proches, démultiplication des salaires des agents publics, etc.). C'est l'impunité qui est la source de tels actes, si en 2016 on avait puni sévèrement et lourdement les concernés, cela aurait dissuadé les autres de se livrer à des telles pratiques. Si le Rwanda est aujourd'hui sur la voie de l'émergence, c'est parce le Président Paul Kagame a adopté "La Tolérance Zéro à la Corruption", autrement dit, tous les actes de corruption sont lourdement punis au Rwanda.

Au Cameroun, la pratique de la corruption à savoir le détournements des derniers publics, le trafic d'influence et la pratique du népotisme qui consiste à recruter les membres de famille ou proche et amis de la famille pour les postes de responsabilité auxquels ils sont dépourvus de la compétence nécessaire sont devenues la règle. Certes depuis 2006, le gouvernement camerounais a procédé à la mise en place de la CONAC, du contrôle supérieur de l'Etat, de l'ANIF et bien d'autres. Malgré ce foisonnement

d'organismes de contrôle et répressifs, la corruption continue, mais pourquoi cela ? Eh bien !, la réponse est la suivante : les sanctions sont moins que proportionnelles aux délits commis, c'est dire que les sanctions sont très légères d'où une situation d'impunité qui encourage ceux qui sont en poste de détourner les fonds publics. Par exemple, on vous dit ce qui suit : si vous retournez le corps du délit (c'est à dire l'argent détourné) alors on lève la charge dudit délit, autrement dit vous êtes désormais libre, cette mesure est tout sauf une sanction et ce n'est nulle part inscrit dans notre code pénal, voici ce que notre code pénal prévoit pour le détournement des fonds publics en son article 184 :

*** Valeur des biens détournés inférieure ou égale à 100 000F : emprisonnement de 5 à 10 ans et une amende de 50 000F à 100 000F

*** Valeur des biens détournés supérieure à 100 000F et inférieure à 500 000F : emprisonnement de 15 à 20 ans

*** Valeur des biens détournés supérieure à 500 000F : emprisonnement à vie. Voilà les sanctions que l'on doit appliquer pour dissuader les futurs voleurs

(Si on tient compte de la réévaluation de ces sommes compte tenu de la dévaluation de 1994 du FCFA en fonction du FF, il faut tout simplement multiplier les montants par 2, mais les peines demeurent).

En chine Monsieur Zhang Xinhua, âgé de 52 ans, directeur général de la Baiyun Industrial and Agricultural Corporation à Guangzhou fut condamné en 2014 à la peine de mort pour avoir détourné les fonds publics; d'autres grands comme Zhou Yongkang et Bo Xilai, les "grands tigres" sont tombés. Ces exemples doivent nous servir de leçons, il faut frapper fort toute personne qui se permettrait de détourner à son profit l'argent de l’État afin d'en dissuader les futurs voleurs. Pour le bien de la nation il faut faire disparaitre à tout jamais les expressions suivantes : "le Cameroun c'est le Cameroun"; "Vous savez qui je suis"; "celui qui était là avant moi faisait la même chose"; "Vous voulez nous montrez quoi"; "j'ai des relations"; etc. Il faut promouvoir la bonne gouvernance, non pas en tenant de beaux discours mais en frappant fort les directeurs généraux qui gèrent mal les entreprises étatiques, voire les fonctionnaires qui détournent les deniers publics. Nous devons montrer aux bailleurs de fonds (Banque Mondiale, FMI, La Chine

...) que nous n'accordons aucune tolérance à la Corruption en appliquant les sanctions prévues dans notre Code Pénal.

Prenons l'exemple de CAMTEL (Cameroon Telecommunications), cette société en tant que grand fournisseur de la téléphonie et de l'internet, et en tant qu'opérateur de la téléphonie et de l'internet doit en principe engranger les profits énormes, mais rien n'explique sa sous-performance à part la mauvaise gouvernance, comment comprendre les piètres résultats (pertes) de la CAMTEL (Rapport du FMI, mars 2016), tandis-que MTN Cameroon et Orange Cameroun engrangent des profits énormes, c'est inexplicable et inacceptable. En Chine, China Mobile, une entreprise étatique est le premier opérateur au monde en termes d'abonnés.

Il y a là une nécessité impérieuse de procéder à la réforme économique de nos entreprises publiques, non pas dans le sens de la privatisation comme le souhaite le FMI, mais dans le sens d'amélioration de la structure de gouvernance en donnant plus de pouvoir au Conseil d’administration ; tout en infligeant de lourdes sanctions aux directeurs généraux, aux cadres administratifs et aux fonctionnaires indélicats voire malveillants. Sur ce, la CORRUPTION demeure une contrainte forte pour l'émergence du Cameroun, car on peut initier des bonnes politiques économiques, mais si les "policymakers" (décideurs politiques) sont corrompus, les résultats seront mauvais.

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