Cameroun: Fotsing Flaurent : « Un docteur vétérinaire doit vendre son lit »
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Cameroun: Fotsing Flaurent : « Un docteur vétérinaire doit vendre son lit » :: CAMEROON

Camer.be est allé vers ce jeune camerounais qui ose et impressionne. Du haut de son diplôme de médecin vétérinaire, obtenu honorablement à l'Université des Montagnes, il mène sa vie autrement. En attendant d’être reconnu par l’ordre des vétérinaires du Cameroun, sa brillante formation sur la montagne lui a permis de s’installer à son propre compte. Il est co-promoteur des Ets Agro-industriel d'Afrique situés à Bangangté où il emploie d’autres jeunes. Dans son laboratoire, il produit et commercialise des chiens de race, des poulets de chair, et bien d’autres animaux prisés. Pourvoyeur de protéine, il est de fait très convoité. Il n’est pas riche, mais il n’y est plus loin. Des fois, il s’attèle à la transmission du savoir, en enseignant les métiers d’agriculture dans les instituts privés supérieurs. A la solde des paysans, il est sublimé grâce à ses états de services dans leurs exploitations familiales.

Dr, il y a 2 ans, vous avez manifesté après que les portes de l’Onvc (Ordre national des vétérinaires du Cameroun) vous soient fermées. Quelle est la situation actuelle ?

J’assimile cette question à un sérieux rebondissement, et dont l’intérêt général n’est plus à démontrer. La situation avec l'Ordre des vétérinaires du Cameroun est perçue de nos jours à 03 niveaux: - (1) au niveau de l'Ordre, le désordre continu de régner puisque jusqu’à présent, aucune assemblée élective en vue, plus grave, l’ordre n’est pas visible sur le terrain; - (2) au niveau de l'UdM, les diplômes de docteurs en médecine vétérinaire sont disponibles. Il faut préciser que nos diplômes sont cosignés par l'UdM, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et l’école vetagro-sup de Lyon (En France) qui est notre tutelle académique. C'est dire que l'UdM a respecté ses engagement et nous attendons que l'Onvc respecte les leurs en nous admettant dans l’ordre, dès lors que nos diplômes sont authentifiés, - (3) au niveau de la profession en elle même, nous continuons à nous déployer sur le terrain même sans être assistés par l'ordre des vétérinaires.

Installé à votre compte, peut-on avoir une idée de vos prestations ?

Nous sommes en train de nous installer à Bangangté et nous entendons être plus proche possible des petits éleveurs où qu'ils se trouvent en zone rurale. Déjà signalons que l’alimentation des animaux contribuant à près de 75% de l’investissement, nous aidons les petits éleveurs dans la formulation des aliments à moindre coût et à rentabilité optimale ; aussi pour ceux qui pratiquent l’aviculture villageoise, nous faisons incuber leur œufs fécondés et leur remettons les poussins, non sans nous engager également dans le suivi. Tout ceci n’étant que quelques activités parmi tant d’autres que nous présentons afin de contribuer de manière efficiente et efficace à la réussite de l’élevage en zone rurale. Pour des pathologies qui sont récurrentes dans leurs exploitations, ils nous contactent, et nous faisons des diagnostics avant de donner le ou les traitements appropriés. Il serait aberrant que nous soyons formés et que des producteurs installés autour de nous, n’exploitent pas nos expertises.

La production porcine et avicole traverse une grave crise en sourdine, mais qui fait des ravages: peste porcine, inflation du prix des poussins d’un jour. Quelles pourraient être les causes ?

En ce qui concerne la production porcine, elle souffre, elle aussi d'une assistance technique limitée ce qui ouvre les portes à diverses maladies dont fait partie celle que vous avez cité, dont nous praticiens du monde rural en collaboration avec le ministère de tutelle, avons le devoir de nous rapprocher des éleveurs pour limiter au maximum ces pertes qui affectent grandement notre économie et fragilisent les éleveurs.

Pour l’achat des poussins d’un jour, nous sommes passés de 475 à 750 Fcfa l’unité, une inflation exponentielle qui décourage nombre de petits producteurs. Si rien n’est fait, le prix va davantage grimper. Ceci est liée à la récente épizootie de la grippe aviaire, qui faut dire n’est pas totalement éradiquée. Par ailleurs, les accouveurs ont sorti brusquement leurs parentaux pendant la crise, afin de repeupler plus tard, ce qui a naturellement crée un vide de production du poussin d'un jour. Au-delà des problèmes purement techniques, il y a la loi du marché qui voudrait que quand la demande est supérieure à l'offre alors il y'a inflation des prix.

Que faites-vous pour aider les producteurs de la Région de l’Ouest ?

Nos compétences sont mises au service des producteurs de la région de l'Ouest et même du Cameroun. Comme je l’ai plus haut, nous les assistons dans la formulation des aliments, dans des soins médicaux, dans l’éducation de masse et même dans des communications ponctuelles. Nos actions ne profitent pas encore à tous, mais progressivement, nous couvrirons toute la région. Un docteur vétérinaire doit vendre son lit, car il doit intervenir à temps et à contretemps là où besoin se fait ressentir. C’est un devoir de conscience professionnelle, que nous promouvons avec volonté et dévouement.

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