Vincent Bolloré prend le contrôle des infrastructures portuaires du Cameroun, après Douala, cap sur Kribi
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Vincent Bolloré Prend Le Contrôle Des Infrastructures Portuaires Du Cameroun, Après Douala, Cap Sur Kribi :: Cameroon

Juillet 2017, un évènement et pas de moindre se produit au Gabon, le panier de la ménagère va enfin gonfler. Et pour cause, le Groupe Bolloré qui gère le port d’Owendo vient de baisser ses prestations de 40%.

Loin d’être un coup de pousse dans la lutte contre la vie cher dans un pays en pleine crise économique, le groupe français est contraint de s’aligner sur les prix pratiqués par le nouveau concurrent ,le groupe singapourien Olam de la Gabon spécial economic zone ports S.A (GSEZ Ports),qui facture ses prestations à 25%.Pour se rattraper, Bolloré va déposer une plainte à Paris contre l’état gabonais accusé par le groupe français de non-respect et violation des termes des conventions de concessions signés en 2007 ,il devait selon ses propos bénéficier d’une exclusivité sur la gestion de ce port pendant 20 ans.

Les gabonais depuis 10 ans, soit depuis 2007 ont payé cher pour avoir confié au groupe français la gestion du terminal de son port, l’Organisation non gouvernementale ‘’Time’’ vient de déposer une plainte contre Bolloré pour préjudices suite aux tarifs très élevés.

En Avril 2017, la Banque mondiale a rendu public son rapport dénommé Cameroon Economic Memorandum (CEM) qui évalue les performances à réaliser par l’économie camerounaise pour atteindre ses objectifs d’émergence. Dans ce document, la Banque dénonce le monopole de Bolloré sur la gestion portuaire au Cameroun et pense que cela pourrait être une entrave à l’émergence du en 2035.Present à Douala depuis le début des années 2000, Bolloré en 2015 a décrocher un accord pour la gestion du port de Kribi.

Dans l’histoire entre Bolloré et l’état du Cameroun, c’est pour la deuxième fois que la Banque Mondiale se prononce sur les contrats signés entre les deux parties .Remontons en 2003, la Banque mondiale s’opposait fermement aux closes de concessions signées entre le groupe Bolloré et le port de Douala. Le contrat finalement signé, le groupe français faisait perdre près de 600 millions par mois à l’état du Cameroun, le vieillissement des infrastructures portuaires avait contraint les autorités à pratiquer des prix les plus bas pour attirer les armateurs.

Le port de Kribi

Le port de Kribi a été inauguré, c’est un hub de transbordement au même titre que Rotterdam, Anvers, Hambourg, Le Havre ou les navires viendront décharger des conteneurs en transit, le plus gros avantage du port de Kribi c’est sa position face au golf de panama. Son terminal hydrocarbure dont les travaux vont bientôt démarrer, exécutés par la SCDP et la canadienne Blaze Energy sera le point de départ du pétrole et gaz du Niger, Tchad, Cameroun et probablement la RCA. L’evolution des travaux de construction de l’autoroute Kribi –Lolabe est évalué à 60%,Lolale est le site qui héberge le futur terminal minéralier du port, notons que c’est via ce terminal que transitera le fer de Mbalam et de Nebala du Congo Brazza. Ce terminal minéralier présenté comme le saint Graal du port de Kribi sera relié à une ligne de chemin de fer dont le cout est de 2,7 milliards de dollar, toute cette logistique permettra d’acheminer le Cobalt, la Bauxite, le Fer, et autres minerais. Le port de Kribi c’est le complexe industriel qui veut attirer les usines du monde, l’italien Ferero, le sud-coréen Posco, l’indien Jindal et bien d’autres, sans oublier les délocalisations annoncées de la Chine.

Ce qui fait dire par certains observateurs qu’il s’agirait du plus important port d’Afrique Sub-saharienne après Durban.

Bolloré au port de Kribi

Contre les mises en garde de la banque mondiale, une fois de plus, le contrat entre Bolloré et le gouvernement Camerounais sur la gestion du terminal à conteneur du port de Kribi a été signe ce Mardi 25.07.2017 .Vincent Bolloré ne compte pas s’arrêter au terminal a conteneur, l’homme d’affaire français voit plus grand.

Exclus du consortium d’entreprises pour la gestion du terminal polyvalent du port de Kribi, le gouvernement n’avait plus autre choix que celui de retirer Necotrans en faillite pour permettre le démarrage du site. Depuis la descente aux enfers de son concurrent français, Bolloré Logistique espérait récupérer les clients de Necotrans jusqu’au jour où un troisième acteur, CMA-CGM s’est prononcé pour son rachat, ce qui va aiguiser les appétits du groupe français. Si Bolloré parvenait à renflouer les caisses de Necotrans , ceci donnerait peut-être

une nouvelle chance à Necotrans d’être maintenu au port de Kribi, ce qui de fait renforcerait le pouvoir du Breton sur cette infrastructure symbole de l’émergence du Cameroun.

La logistique portuaire est un levier stratégique donc le contrôle par une entité peut être préjudiciable pour la sécurité du pays, notons par la que les grandes firmes et multinationales sont généralement des instruments de politiques étrangères (pressions, négociation) des pays. ’’Qui contrôle le port de Douala et de Kribi contrôlera le Cameroun’’

Bolloré au port de Kribi, décision souveraine ou mafia francafricaine ?

En 2000, le gouvernement camerounais déclenche le processus de privatisation de la Regifercam, le président souhaitait que cette concession soit remise à un opérateur expérimenté pouvant respecter le cahier des charges. Selon une source anonyme proche du dossier, il sera présenté au chef de l’état une entreprise Sud-Africaine du nom de COMAZAR qui, avec une forte expérience et gérait les lignes de chemins de fer en Afrique Australe.

En signant cette convention avec COMAZAR, les autorités camerounaises en charge avaient ignoré l’accord signé au préalable par les groupes français et sud-africains, Vincent Bolloré va finalement régner en maitre absolu sur les rails camerounais. ‘’Le Cameroun venait de louer au français qui je rappel n’avait aucune expérience dans la gestion ferroviaire, ses infrastructures avec en prime un contrat de 400 milliards de FCFA sur le pipeline’’ explique cette source avant de préciser, ‘’ je vous loue mon camion, et pour honorer votre engagement en terme de recette, je vous donne un marché qui non seulement est supérieur au montant de la location, vous fera en plus rembourser vos créances même sans travailler ‘’.

Le même scenario se serait produit au port de Douala, selon l’ONG Survie, le concessionnaire du port de douala Bolloré Logistics avait en charge le dragage, il utilisait le personnel du port, les engins du port et revenait surfacturer les travaux au gouvernement Camerounais.

Le consortium constitué de Bolloré Transport & Logistics, CMA CGM et du groupe chinois CHEC a finalement signé la concession pour une durée de vingt-cinq ans pour la gestion du terminal à conteneurs du port de Kribi au Cameroun. Depuis deux ans, le gouvernement hésitait à signer, que s’est-il finalement passé » ?

Une chose est certaine, Vincent Bolloré peut célébrer sa victoire « L’Afrique participe à 20% dans le chiffre d’affaire du groupe Bolloré. Mais avec ces 20%, l’Afrique contribue au bénéfice de Bolloré à hauteur de 80%. Trop c’est trop : cela doit cesser » martèle le président de l’Organisation non gouvernementale ‘’Time’’, Aimery Bongho-Mavoungou

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo