Train de vie de l’Etat : 100 milliards d’économie sur l’achat des véhicules
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Pour 2017, c’est l’un des premiers résultats des réformes pour faire face à la crise.

L’information a été lâchée par le directeur général de l’Economie, Isaac Tamba. Les chiffres approximatifs qu’il a avancés ont ensuite été précisés par le secrétaire général du ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa. On retient qu’en 2017, l’Etat du Cameroun économisera quelque 100 milliards F.Cfa sur l’achat des véhicules. Voilà, selon lui, une réponse concrète à ceux qui demandent les résultats de la réduction du train de vie de l’Etat. Cette fameuse réduction qui revient depuis des années dans les discours du président de la République, sans que les fruits ne soient visibles.

Il est question ici de la qualité de la dépense publique. Plusieurs mesures sont mises oeuvre, assure le secrétaire général du ministère des Finances. Il rappelle notamment que tout achat de véhicule reçoit désormais une autorisation du Premier ministre en personne. Par ailleurs, les missions des fonctionnaires et les comités sont réduits ; ainsi que le nombre de personnes y participant.

Les dépenses de carburant sont également en baisse. Il en est de même du coût des formations et recyclages. Les apprenants ne vont à l’étranger que dans l’impérieuse nécessité. Sinon, ils se forment ou se recyclent prioritairement sur place, notamment à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), à l’Institut supérieur de management public (Ismp) ou ailleurs au Cameroun. Il s’agit là du déploiement des réformes qui s’imposent plus que jamais au moment où le Cameroun produit moins de richesse et donc moins d’argent.

Certes le Sg du Minfi et le Dg de l’Economie refusent de l’admettre, mais la mauvaise qualité de la dépense publique explique en partie la situation difficile que traverse le Cameroun. Ces hauts commis de l’Etat reconnaissent tout de même que les caisses publiques se porteraient mieux si la gouvernance était meilleure, malgré la baisse des recettes pétrolières et la coûteuse guerre contre Boko Haram. Ces deux chocs remontent à l’année 2014. En ces temps difficiles, le gouvernement n’a pas d’autres choix que de prescrire la discipline dans l’usage du budget de l’Etat. Celui-ci n’a d’ailleurs pas d’autre choix car, le Fonds monétaire international (Fmi) y veillera.

En effet, l’institution de Bretton Woods est de retour avec ses quelque 400 milliards F.Cfa prêtés au Cameroun. Toutefois, il ne faut pas croire que l’Etat s’est engagé dans un nouveau Plan d’ajustement structurel (Pas). Il s’agit seulement d’un programme économique avec le Fmi ; tout comme le Cameroun va mobiliser environ 900 milliards F.Cfa auprès d’autres partenaires financiers au rang desquels la Banque africaine de développement (Bad).

L’Etat manque d’argent et doit s’endetter afin de poursuivre ses projets de développement. Tel est le principal message de la communication gouvernementale faite hier, 24 juillet 2017, par le ministre de la Communication, Issa Bakary Tchiroma. Cette fois, il s’est entouré de ceux qu’ils appellent les « experts ». En plus du Sg du Minfi et du Dg de l’Economie, il y avait le Pr Désiré Avom, doyen de la faculté de Sciences économiques et de gestion de l’université de Dschang.

Baisse des salaires

Ils ont tous expliqué que le Fmi ne revient pas avec un nouvel ajustement structurel. Et pour preuve, la baisse des salaires n’est pas à l’ordre du jour. Les fonctionnaires peuvent dormir tranquilles. L’Etat va seulement réduire sa masse salariale en extirpant les fictifs de son fichier solde, bref ceux qui émargent sans droit au budget public. Aussi, n’y aura-t-il pas de dévaluation du franc Cfa. Et pour cause, les pays de la Cemac ne sont pas dans la situation critique de 1993. En plus, les signaux du Cameroun restent au vert. A savoir un taux de croissance projeté à 4,7% en 2017, après les 4,8% réalisés en 2016.

Il n’empêche que le Cameroun demeure en deçà des 5,5% de croissance qu’il s’est lui-même prescrit sur la période 2010-2020 dans son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce). Plus grave, le taux de pauvreté pointe encore à 37% et ne pourra pas descendre à 29% d’ici 2020. Le sous-emploi s’est même aggravé, se situant désormais à 79% contre 75% en 2010. C’est dire combien les Camerounais continuent de souffrir. Et la crise n’est pas prête de s’arrêter. L’Etat manquera toujours d’argent car, le pétrole se vendra moins cher sur le marché international. Il ne dépassera pas les 50 $ le baril jusqu’en 2020, bien en deçà des 150 $ de la période faste.

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