QUE FONT LES MINISTRES ASSIS AU CAMEROUN ?
CAMEROUN :: POINT DE VUE

QUE FONT LES MINISTRES ASSIS AU CAMEROUN ? :: CAMEROON

Il faut donc toujours être dos au mur, comme pour ce qui s'annonce de l'organisation de la Can 2019, pour que les membres du Gouvernement sortent de leur torpeur... Stupeur et tremblements ! A Bafang, on dira : " A meu paniké " !

Il a fallu que l'Algérie et le Maroc, quelques jours avant un symposium de la Confédération africaine de football aux conclusions inédites, évoquent la possibilité d'un retrait du Cameroun de l'organisation de la Coupe d'Afrique prévue en 2019 pour que le ministre des Sports et de l'Education physique, Pierre Ismael Bidoung Mpkatt, songe à organiser un point de presse. Toujours assis comme un nkukuma au repos, alors que le sujet est préoccupant. Flanqué de son collègue de la communication, comme un lamido assiste à une fantasia, alors que le temps n'est pas à la fête. Qui donc, parmi ces auteurs que nos professeurs, docteurs et têtes pleines de dirigeants, a dit que gouverner, c'est prévoir ?

Avec la pompe des grands jours, gandouras et costumes pimpants de mise, sur des trônes comme des monarques en début de règne, une grappe de micros sur la table, il faut - pense t-on, rassurer l'opinion, à la hussarde, comme un Sinkot dégageant à l'emporte-pièce un ballon sur la ligne de but. Mieux éteindre les premières étincelles du doute raisonnable d'une grande partie de cette opinion, qui pour certains connait la saveur de la viande de vipère, mais s'harasse d'avaler tant de couleuvres. Pour qui Olembé renvoie davantage au nom d'un célèbre footballeur des Lions Indomptables, champion d'Afrique et Japoma, à une bourgade près de Douala, plutôt qu'à des stades. L'un en préfabriqué aux normes modernes - choix en dernier ressort -, sauvé des maquettes par un improbable financement italien et l'autre, échappé d'un feuilleton à rebondissements entre flou sur l'identité des adjudicataires du marché et incertitudes sur l'emploi d'ouvriers camerounais par le constructeur turc de ce complexe multi-sports.

Que retient-on finalement de cette version locale de la représentation de l'autorité assise ? Le concerto des trompettes comme à Rome pour magnifier le Jules César local ou le Sphinx d'Etoudi qui reste, dit-on, clairvoyant malgré l'évidence des retards dans la construction des stades, l'aménagement de nos villes, bref la mise à niveau du Cameroun pour une compétition dont le format vient d'être radicalement changé. Alors même que la vérité commande de dire qu'après avoir obtenu une première faveur, celle du report de la Can féminine organisée en 2016 au Cameroun, déjà pour cause de non-disponibilité de l'ensemble des sites, notre pays n'a pas tiré, malgré un sursaut appréciable au cours de cette compétition, les leçons pertinentes du passé.

Faut-il le rappeler, l'attribution de la prochaine Can est effective depuis 2014...Alors, de manière cohérente, pourquoi n'avoir pas intégré cette donnée importante dans la conception des projets du Plan triennal d'urgence pour l'accélération de la croissance qui pourtant engloutit des milliards de nos francs ? Peut-être en saupoudrant moins les crédits, comme sur peau de léopard et en les concentrant sur des projets phares, aux effets induits sur le développement - ces externalités dont parlent les économistes - des journalistes comme Jean-Bruno Tagne, de retour de Bafoussam, n'aurait pas été dépités par le retard de la capitale régionale de l'Ouest, ville hôte de la prochaine Can, dépourvue, d'équipements et d'un réseau urbain à la mesure de sa dimension.

A l'évidence, face aux mille travaux d'Hercule ou d'Imhotep de notre pays, c'est tous les jours et debout que nos ministres doivent être en alerte, au front et devant les pupitres. Que faut-il pour mettre en place un dispositif plus moderne de communication, moins guindé et plus dynamique qui n'a nullement besoin d'une situation de crise pour se déployer. A une époque, au Premier ministère, la presse avait droit à des points de presse quasi hebdomadaires. Ce temps du tandem Hayatou-Moukouko Mbonjo semble déjà relever du néolithique. Mais, ne l'oublions pas, le néolithique était aussi le temps de l'âge du fer, donc du solide !

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