Organisation de la Can 2019 au Cameroun:  Armand Nghemkap, médecin urgentiste à Paris « Il n’y a que Bidoung Mkpatt pour croire en ce qu’il a lui-même déclaré »
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Organisation de la Can 2019 au Cameroun: Armand Nghemkap, médecin urgentiste à Paris « Il n’y a que Bidoung Mkpatt pour croire en ce qu’il a lui-même déclaré » :: CAMEROON

Face à la pression du Maroc et de l’Algérie qui espèrent arracher au Cameroun l’organisation de la CAN 2019,la pression des médias nationaux et internationaux,ainsi que les récentes déclarations pessimistes des acteurs du football camerounais comme Patrick MBOMA qui ne semblent pas rassurés par la vitesse avec laquelle les travaux de construction des Complexes sportifs devant accueillir la prochaine CAN avancent, la sortie médiatique du ministre camerounais des Sports et de l'Education physique était indispensable afin de rassurer l'opinion publique nationale et internationale sur la capacité du Cameroun à organiser la CAN 2019 qui aura lieu dans 16 mois. 

La sortie médiatique de monsieur Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt devait rassurer l'opinion publique internationale et mettre un terme aux différentes spéculations par une communication bien maitrisée sur l'avancement des travaux de préparation de la CAN 2019 mais également sur l'état d'esprit du gouvernement camerounais et du comité d'organisation de la CAN 2019 sur les grandes réformes en projection et applicables dès la CAN 2019.

Parmi ces réformes, on note l'expansion de la CAN à 24 équipes au lieu de 16 équipes comme dans les éditions précédentes, le projet de mutation de son calendrier en juin/juillet au lieu de janvier/février,
comme c’est le cas jusqu‘à présent. 

Le ministre camerounais des sports dans sa communication n'a point rassuré sur ces éventuelles réformes en cours. Ce point de presse ministériel a donné une impression d'improvisation généralisée qui pourrait davantage soumettre le Cameroun à plus de pression au cas où les réformes annoncées étaient finalement entérinées. Aussi, lorsque le ministre camerounais affirme dans sa sortie médiatique que le retard dans les travaux n’a rien de préoccupant et que les délais seront respectés, il n'y a que lui pour y croire. Il faut avoir le courage d'admettre que le retard pris par le Cameroun dans la construction des infrastructures sportives ainsi que hôtelières, aéroportuaires, routières, hospitalières jette en ce moment un réel discrédit sur la capacité du Cameroun à organiser la prochaine CAN 2019.

Je tiens à préciser que la crise politique qui mine la Fédération camerounaise de football depuis près de quatre ans n'a pas favorisé le bon déroulement des préparatifs de cette CAN 2019. Avec toutes ces infrastructures à construire, le comité d'organisation devait être mieux structuré afin que tout soit clair et que les rôles et les différentes compétences soient véritablement bien définis au préalable dans l'attribution des travaux et la conclusion des marchés avec les différents prestataires et partenaires de la CAN 2019.Il n'y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir. L’état d'avancement des préparatifs de la CAN 2019 est particulièrement inquiétant.

Sur 32 stades attendus, seuls 11 stades sont opérationnels à 16 mois de la phase finale de la CAN 2019. 7 stades sont encore à construire et 14 stades doivent être réhabilités. Il faut y rajouter la construction et la réhabilitation des infrastructures hôtelières pour l'hébergement des délégations et des équipes nationales participant à cette phase finale.

Le réseau routier au Cameroun est d'un autre âge et doit absolument être rénové. Les plateaux techniques des infrastructures hospitalières doivent être aux normes internationales à savoir dotés de moyens de diagnostics et thérapeutiques appropriés.

Bref la situation me paraît très préoccupante si le Cameroun souhaite conserver l'organisation de la CAN 2019. Le gouvernement doit résolument se mettre au travail sous peine d'une disqualification humiliante pour le Cameroun et les Camerounais. 

Il faut reconnaître que pour la Can féminine 2016, le Cameroun a montré à la face du monde son génie en matière d’organisation des événements sportifs internationaux.

Toutefois, nous ne devons pas dormir sur nos lauriers car en cas de changement du format de la CAN qui imposerait un passage à 32 équipes participantes, le cahier des charges de cette CAN 2019 s’en trouverait modifié, avec plus de stades à prévoir. 

Ce nouveau cahier des charges eu égard à ses contraintes n'aura rien à voir avec celui de la Can féminine ni même des précédentes phases finales des Coupe d'Afrique des Nations. Je pense pour ma part que pour l'organisation de la prochaine CAN 2019, au vu du retard pris dans l'avancement des travaux, le Cameroun n’est plus totalement maître de son destin et ceci, d'autant plus qu'il n'a plus son atout majeur que représentait monsieur Issa Hayatou à la présidence de la CAF. L'Urgence est d'agir maintenant afin de se montrer digne de la confiance des peuples africains et de la famille du football africain.

L'organisation de la CAN 2019 est un nouveau défi que doit relever le gouvernement camerounais.

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