CE N'EST PAS AVEC DE BELLES PHOTOS QUE L'ON DISCUTE ET REGLE LA QUESTION DE LA DIASPORA AU CAMEROUN !
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Ce N'Est Pas Avec De Belles Photos Que L'On Discute Et Regle La Question De La Diaspora Au Cameroun ! :: Cameroon

Comment peut-on être " Camerounais " et payer ou obtenir ( gratuitement ) un visa pour se rendre dans son pays pour un forum ou une visite à la famille ? 

Apparemment, nous allons continuer à vivre d'hypocrisies nationales, d'entorses à géométrie variable à la loi sur la nationalité et de flou artistique. Continuer à avoir ceux qui ont voix au chapitre comme ces ministres, détenteurs de plusieurs nationalités, sans qu'on n'y trouve rien à redire et ceux qui sont bannis, tenus à distance, parce que francs de leurs positions, tels Richard Bona et bien d'autres, qui doivent montrer patte blanche : le fameux visa exigé aux " Camerounais d'origine ".

Hormis l'ivresse de très belles photos, l'ego flatté par le privilège de la Une de Cameroon Tribune et des reportages laudateurs de la Crtv, aucune de ces figures de la diaspora, de membres du Rdpc pour la plupart et de camerounais de l'extérieur accommodants, qui militent pourtant en France et à l'étranger pour les libertés et l'alternance et ne lèvent jamais le petit doigt sur la situation du Cameroun ( défense des droits de l'Homme, dysfonctionnements de la Gouvernance, catastrophes et scandales, etc ) n'a eu le cran de dire, devant le parterre de membres du Gouvernement, au ministre Mbella Mbella que les idées sympathiques ne peuvent et ne doivent remplacer la clarté et la cohérence :
- demander au président de la République de publier les résultats de l’étude annoncée à Paris en juillet 2009 sur la double nationalité, aux députés membres de son parti, le RDPC, d'examiner les propositions de lois de l'UDC et du SDF en la matière et d'avancer définitivement sur la question de cette loi, mise en place sous le président Ahidjo pour donner un cadre légal à la traque des upécistes et des patriotes camerounais en lutte pour l'indépendance et la souveraineté effective du Cameroun.

Le rendez-vous du Palais des Congrès à Yaoundé était à la question de la diaspora, ce qu'est un pot de fleur pour une maison : un objet de décoration, certes joli, avec de bonnes intentions, mais dont la résonance ne peut être sérieuse que si les problèmes structurels et profonds sont abordés. Ailleurs, dans tous les pays africains ambitieux, ce sont les chefs d"Etat en personne qui président les rencontres avec la diaspora, compte tenu des enjeux multiples que recouvrent cette question.

Au Rwanda, au Kenya ou en Ethiopie, par exemple, l'équivalent du montant que versera le FMI au Cameroun correspond à des investissements ou des contributions des diasporas de ces pays à de grands projets d’infrastructures, des emprunts obligataires d'Etat et des partenariats qui n'ont pas besoin de discours paternalistes. Imaginons l'impact dans un pays comme le Cameroun où les flux formels de fonds envoyés par les Camerounais de l'extérieur représentent une part substantielle du PIB, la richesse nationale produite chaque année.

Et puis, comme ce qui est dit de la patate qui à la différence du macabo a toujours refusé de se faire manger crue, tant que les Camerounais auront un faible niveau d'exigence à l'égard de leurs gouvernants, tant qu'ils se contenteront d'une photo avec le ministre, tant qu'il suffira d'avoir le numéro d'un grand de Yaoundé, alors la diaspora restera " ce grand enfant " de la République, mangé à toutes les sauces !

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