L’indignation au sein de la Grande muette
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Au ministère de la Défense, les accusations de Amnesty International sont prises avec des pincettes.

Le rapport de Amnesty qui est rendu public ce jour provoque l’indignation au sein de la « Grande muette ». « De manière constante, Amnesty international s'ingénie à nous faire des procès fondés sur des accusations gratuites. Une mauvaise foi qui nous pousse à suspecter leur objectivité. Nous n'allons pas leur interdire de transformer les bourreaux en victimes, c'est un principe de démocratie que de laisser aux gens dire ce qu'ils pensent, tout comme c'est notre droit de dénoncer la sincérité et l’objectivité de leur rapport qui s'inscrit dans une logique d'acharnement », commente un haut gradé au ministère de la Défense.

Toujours au sein de la « Grande muette », l’on indique que le ministre de la Défense a mis un point d'honneur sur le respect des droits de l'homme et des règlements. Et que, à chaque visite des centres de formation, ce principe est rappelé. « Les modules du Droit humanitaire sont présents dans toutes les formations, des soldats aux officiers. Notre armée est professionnelle et disciplinée et continuera à faire son travail avec ces principes, malgré les entreprises de délation qui sont tissées avec acharnement », martèle-t-on au ministère de la Défense.

La même source ajoute qu’il y a mieux à faire que de passer le temps à se justifier contre des gens qui ont des idées préconçues ou qui poursuivent un agenda. Amnesty International, pour sa part, reconnaît le groupe Boko Haram s’est rendu coupable de crimes relevant du droit international et d’atteintes aux droits humains, dont des attentats-suicides dans des zones civiles, des exécutions sommaires, des actes de torture, des prises d’otages, des enlèvements, le recrutement d’enfants soldats, ainsi que le pillage et la destruction de biens publics, privés ou religieux.

« Pendant l’année, il a perpétré au moins 150 attaques, dont 22 attentats-suicides, qui ont fait au moins 260 morts parmi les civils. La population civile vivant autour du lac Tchad a ainsi été prise pour cible de manière systématique », confesse l’ONG spécialisée dans les droits de l’homme. Amnesty reconnaît par ailleurs que Boko Haram a délibérément visé des civils en commettant des attentats contre des marchés, des mosquées, des églises, des écoles et des gares routières.

Rien qu’en janvier, au moins neuf attentats-suicides ont coûté la vie à plus de 60 civils. Le 10 février 2017, dans la ville de Nguéchéwé, à 60 kilomètres de Maroua, deux femmes se sont fait exploser lors d’un enterrement, tuant au moins neuf civils, dont un enfant, et blessant plus de 40 personnes.

Le 19 février suivant, deux autres femmes ont fait de même sur un marché extrêmement fréquenté dans le village de Mémé, non loin de Mora, faisant au moins 24 morts et 112 blessés parmi les civils. Cinq personnes ont été tuées et au moins 34 autres blessées lors de deux attentatssuicides sur des marchés de Mora, le 21 août et le 25 décembre 2016.

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