Le procès de l’affaire Bicec s’ouvre le 20 juillet à Douala
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Parmi les personnes attendues à la barre, deux anciens directeurs généraux de la Bicec de nationalité française, Pascal Rebillard et Pierre Mahé.

L’affaire Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) va connaitre une avancée dès ce jeudi 20 juillet 2017. Et pour cause, le procès opposant la banque à d’anciens cadres et employés s’ouvre ce jeudi au tribunal de grandes instances du Wouri. Un procès qui fait suite à la plainte déposée auprès du tribunal par la Bicec contre X avec constitution de partie civile pour escroquerie aggravée.

Sont attendus  lors de ce procès, d’anciens cadres et employés camerounais et d’anciens cadres de la banque expatriés parmi lesquels deux anciens directeurs généraux de nationalité française, apprend-on. Il s’agit notamment de Pascal Rebillard, directeur général de la Bicec de 2008 à 2012, et Pierre Mahé, qui lui a succédé de 2012 à 2015. D’après certaines sources, ces deux responsables français sont accusés de complicité d’abus de confiance et d’escroquerie aggravés, de complicité de faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce.

Ces dirigeants résidant en France avaient d’ailleurs déjà été convoqués à Douala il y a quelques mois, mais, n’avaient pas répondus présents à la convocation du juge. Et un mandat international avait été émis contre eux en mai 2017, apprendon. Selon plusieurs observateurs, cette inculpation de ces anciens cadres français montre que ceux-ci sont impliqués dans cette affaire de fraude qui a secoué la banque en 2015. A la suite d’un audit, il avait été découvert le détournement de plus de 50 milliards FCFA au sein de l’institution bancaire. Toute chose qui avait conduit par la suite à l’arrestation et l’emprisonnement de certains cadres camerounais de la Bicec.

Notamment, l’ancien directeur général adjoint Innocent Ondoa Nkou et le comptable de la banque. Ces arrestations des cadres de nationalité camerounaise n’avaient pas manqué de susciter le courroux de plusieurs personnes qui ont immédiatement dénoncé le fait que ce soit seulement des Camerounais qui aient été inculpés. Pourtant la culpabilité des cadres français dans cette affaire ne pouvait pas être exclue d’autant plus qu’ils occupaient des postes clés au sein de l’entreprise à  cette période là.

Et même, l’ancien directeur général adjoint actuellement écroué à la prison centrale de Douala n’a eu de cesse d’affirmer qu’il n’est qu’une victime dans cette affaire. Il dit être utilisé pour couvrir les fautes de gouvernances des expatriés de la Bicec. Cependant, au-delà du satisfecit de cette ouverture du procès, des interrogations subsistent au sein de l’opinion publique et dans le milieu de la banque quant au dénouement de cette procédure judiciaire.

« On risque de s’en tenir à une procédure qui condamne les Camerounais, et une condamnation par défaut des Français », craint un avocat. On attend donc de voir quelle sera l’issue de ce procès qui débute ce jeudi. A la Bicec, l’on dit être soulagée du début de ce procès et dit rester dans l’attente du verdict final. L’on se souvient que l’affaire Bicec s’est déclenchée en début d’année 2015 avec une enquête ouverte au sein de la banque.

Celle-ci avait permis d’identifier un réseau de détournements avec la complicité des partenaires externes de cette structure. Des actes qui avaient causé à la Bicec un préjudice financier estimé à plus de 50 milliards FCFA sur une période de 12 ans. Ce, au moyen de nombreuses surfacturations et des factures fictives, régulièrement payées à des prestataires «via un circuit hors procédure ». Lors d’une conférence de presse à Douala il y a quelques mois, le président du conseil d’administration de la Bicec Jean- Baptiste Bokam, avait affirmé que cette fraude n’avait pas été découverte durant toutes ces années, parce qu’elle était savamment orchestrée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la banque. La mécanique était si bien huilée que même les structures de contrôle qui sont passées faire des vérifications au sein de la banque n’ont rien constaté.

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