Belgique: Parcours sinueux des étudiants africains en Belgique
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Belgique: Parcours sinueux des étudiants africains en Belgique :: BELGIUM

Depuis le début des années 2000, la Belgique est devenue une destination de plus en plus prisée et convoitée par de nombreux étrangers. Parmi eux, on note une désormais forte communauté africaine. Ce sont généralement de jeunes qui, contre vents et marées, ambitionnent d’y poursuivre leurs études et, pourquoi pas avoir de meilleures conditions de vie.

Malgré les conseils et avertissements, quant aux conditions de vie difficiles pour un étudiant en Europe, que donnent les aînés déjà sur le territoire à leurs frères et sœurs encore au pays, ces derniers ne nourrissent qu’un seul rêve : « quitter la misère du bled pour rejoindre l’Europe, l’Eldorado ». Une fois sur le territoire, nombreux sont ceux qui ayant touché la réalité du doigt, se fient à l’idée que l’herbe n’y est pas si verte qu’ils le pensaient. Entre choc culturel, psychologique, climatique, culinaire, social et autre, ils se retrouvent quelque peu perdus. Que faire donc ? Retourner au « Bled » ? Surtout pas ! Le choix est vite fait. C’est d’assumer et de s’adapter à ce nouvel environnement, surtout après avoir assez roulé sa bosse dans son pays.

Sandra, jeune étudiante camerounaise dans la ville de Liège nous livre un témoignage de son parcours académique jusqu’ici. « J'ai terminé mes études secondaires en 2013 dans un lycée de la place (Cameroun) où j'ai obtenu mon baccalauréat littéraire option allemand. En 2014, je m'inscris en première année à l’Université de Yaoundé I en lettres modernes anglaises. A la fin de cette même année, j'obtiens mon visa d'étude pour la Belgique où je suis inscrite au cycle de Bachelier en Ecriture Multimédia à la HEPHC. À cause de la distance et la difficulté de se lever tous les matins pour prendre le train, je quitte cette école l’année d’après pour la HEPL (Haute Ecole de la Province de Liège) où je m’inscris en cycle de Bachelier en Communication ».

Des difficultés à l’intégration au nouvel environnement

« Bien évidemment, j'ai rencontré des difficultés pour m'intégrer. Elles étaient de deux ordres : Culturelles et psychologiques. A mon arrivée, j'ai réellement vécu un choc de cultures entre celle d'ici (accent, mode de vie, attitudes face aux étrangers etc.) et celle d'où je viens. Au-delà, je suis arrivée très jeune et je ne n'y étais pas préparée mentalement à ce changement brusque ; surtout que mes camarades de classe ne me facilitaient pas les choses non plus », nous confie Sandra.

Gilles Martial, un autre jeune camerounais rencontré à Charleroi a un témoignage tout aussi captivant. « J'étais étudiant en géographie 2ème année à l'Université de Douala en Faculté de Lettres et Sciences Humaines avant mon départ pour la Belgique. Des difficultés d'intégration j’en ai rencontré. Notamment la difficulté d’adaptation, le changement climatique, le décalage horaire selon la saison, le système de transport complètement différent, la cuisine européenne à laquelle je n’avais jamais goutté.

Des dispositions visant à faciliter l’intégration des futurs étudiants étrangers en Belgique

A la question de proposer des solutions de facilitations ou d’améliorations de l’intégration des étrangers en Belgique, Gilles Martial nous répond : « je propose une intégration mieux adaptée à leur attente c'est à dire une visite de Bruxelles la capitale et de la ville où se situe l’école dans laquelle ils suivront les cours. Une fois arrivés sur le territoire, c’est à chacun de se débrouiller comme il peut, cela n’est pas du tout aisé pour un jeune comme moi venant directement du bled ».

Pour Daniel, étudiant nigérian en 3ème année de Soins Infirmiers, « L’école devrait mettre sur pied un suivi personnalisé des nouveaux étudiants au moins pour les quatre premiers mois de cours. S’assurer que l’étudiant dispose dès son arrivé d’un logement adéquat, ceci en facilitant l’accès aux logements universitaires pour les étudiants étrangers surtout nouvellement arrivés. Il faudra sensibiliser les enseignants et les étudiants résidants sur la nécessité de comprendre le contexte, le mode de fonctionnement des étudiants étrangers qui viennent poursuivre les études ici. Faciliter et encourager la mise sur pied d’associations d’étudiants étrangers dans l’école ».

La différence de culture : force ou faiblesse ?

« La différence de culture est en même temps une force et une faiblesse. Étant donné que chacune des deux cultures propose un contenu assez diversifié, il y a certainement des bonnes et des moins bonnes choses à en tirer de chacune », nous confie Sandra. La différence de culture est forcément positive selon Gilles Martial. Il affirme d’ailleurs « non ma culture ne pose pas problème c'est un atout, un avantage en plus. L'homme n'est rien sans sa culture. Je l'explique des fois à certains de mes camarades européens et asiatiques ».
Des étudiants africains nés et vivant en Belgique pointés du doigt

Un constat est fait, on note généralement une fâcheuse tendance qu’ont les jeunes d’origines africaines, nés en Belgique, à ne pas vouloir « se mélanger » aux autres jeunes sortis tout droit d’Afrique. Sandra nous donne son avis face à ce constat : « A ces étudiants d'origine africaine, "nés" en Belgique, je leur dirai que c'est un privilège mais pas une fin en soi s'ils sont nés en Belgique. Leurs origines c'est l'Afrique. Ils ont tendance à se comporter comme des "pseudos" blancs et à mépriser leurs propres frères étrangers, ceci se vérifie dans les écoles et les universités. Je les invite à une prise de conscience de leur vraie identité, je ne leur demande pas non plus de rejeter leur culture "belge", mais de concilier les deux et surtout d'être plus accueillants et réceptifs avec leurs frères étrangers »

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