Cameroun, Dénonciation d’un cas de violation des droits de l’Homme: La lettre du FFCI adressée à Monsieur le Procureur général près la Cour d'Appel de l'Ouest à Bafoussam
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Cameroun, Dénonciation d’un cas de violation des droits de l’Homme: La lettre du FFCI adressée à Monsieur le Procureur général près la Cour d'Appel de l'Ouest à Bafoussam :: CAMEROON

Monsieur le Procureur, Deux semaines après l’assassinat de M. Pousseu Jean De Dieu dans un bar de Bangangté dans des conditions les plus troubles de la nuit du 29 au 30 juin dernier, notre organisation des droits humains, FFCI (Frontline Fighter’s for Ciizen’s Interests) a l’honneur de vous informer de ce qui suit :

Après minutieuse enquête de FFCI sur le crime, nous avons pu déterminer les responsabilités suivantes :

- Le propriétaire du bar, après une altercation généralisée entre clients de son établissement aux environs de 2 heures du matin, profite de la situation pour lier les mains et les pieds de M. Pousseu avant de profiter pour fermer le portail de son bar de l’extérieur, séquestrant ainsi l’infortune

- lorgnant depuis l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur, le propriétaire du bar que M. Pousseu était déjà au stade agonie suite aux violences extrêmes subies. Il s’oriente alors précipitamment au domicile du commissaire de sécurité publique de la ville pour se défaire de cette situation où il est inextricablement mêlé

- le commissaire de Sécurité Publique (CSP) M. SOM MBENDE, sort de chez lui ayant reconnu, dit-il, la voix du propriétaire du bar.

- rendu sur les lieux du drame, il avance les propos suivants a la victime si je t’avais trouve debout, je t’abattais. Il prendra ensuite une chaise en fer trouvée sur les lieux pour taper sur l’infortune.

- ensuite, empoignant par ses vêtements tout ensanglanté la victime, il la trainera sur une distance de 20 mètres a même le sol – la victime est toujours pieds et poings lies – jusqu’à son véhicule d’où il le jettera a l’intérieur pour l’emmener au commissariat.

- arrive au commissariat, il soulèvera l’infortune du haut de son pickup up pour le lâcher brutalement au sol.

- Pousseu sera jeté en cellule de la même façon, c’est à dire traine a même le sol et sans ménagement aucun.

- Au petit matin, le frère direct de la victime surnommé Monaco, se rendra au commissariat pour implorer que la victime soit conduite dans un hôpital pour recevoir des soins urgents mais s’est aussi vu rabroué sans ménagement.

Organisation crée en 1997 et reconnue sous le N°08 /RDA/F 36/SAAJP du 23 février 2010

Siège social : Yaoundé; BP : 16547 ; Tél : 695 344 818 / 697 419 232.

- selon certains témoignages des Camerounais venus se faire établir une CNI, il apparait que Pousseu lançait des cris de « pardon, sauvez-moi » chaque fois qu’il entendait une voix à l’extérieur de sa cellule

- ainsi, le commissariat de SP restera indifférent aux souffrances de Pousseu qui se verra agoniser à petit feu de 2h du matin jusqu’à 15 h où il sera enfin conduit par le commissaire a l’hôpital de district de Bangangté.

- Le Procureur de la République (PR) ne sera informé d’ailleurs qu’à ce moment-là, à travers une version fausse puisque Pousseu, bouché de son état, est présenté comme un bandit notoire. De ce fait, il instruira qu’il soit déféré immédiatement a son parquet et ensuite en prison.

- il ressort de nos investigations que c’est sur la pression des policiers voyant l’état déclinant de sang de la victime qu’il ne sera pas procédé a son audition de suite comme prescrit par le PR

- c’est alors seulement que Pousseu sera conduit àl’hôpital

- une fois àl’hôpital, le commissaire instruira qu’on ne s’occupe pas de lui sous prétexte que la victime est un délinquant notoire

- mais un membre de la famille présent fera en sorte qu’il lui soit administré clandestinement des soins.

- Pousseu décèdera une heure après son arrivée à l’hôpital de suite d’un traumatisme crânien selon les résultats de l’autopsie.

Monsieur le Procureur Général,

Non seulement les personnes qui on participe à la chaine de responsabilité ayant conduit ce boucher de la vie a la mort ne sont pas inquiétées jusqu’à ce jour mais encore le débit de boisson lieu du crime a ouvert ses portes dès le lendemain.

Pire encore, à la suite de notre dénonciation précédant, le propriétaire du bar commanditaire de l’assassinat de Pousseu, interpellé par la Police Judiciaire (PJ) de Bafoussam le mercredi 12 juillet a été relâché le vendredi 14 juillet, ce qui lui fait bomber le torse pour clamer a qui veut l’entendre que l’argent tord le fer et que FFCI, défenseur des droits humains n’a qu’à aller se faire foutre.

Ce sont là des indices suffisants qui montrent l’inertie patente des autorités publiques face au phénomène de la justice populaire. Nous en appelons donc humblement a votre sens aigu du droit et de la justice, ce d’autant plus qu’en collaboration avec la famille du défunt, notre organisation de défenses des droits humains, entend conduire la dépouillede feu Pousseu Jean Dedieu au Commissariat de SP pour la veillée mortuaire du vendredi 21 au samedi 22 juillet 2017.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur Général, l’assurance de notre parfaite collaboration

Président National FFCI

Franklin Mowha

Ampliations :

Ø Monsieur le Président du Sénat

Ø Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement

Ø Ministre de la Justice Garde des sceaux

Ø Ministre de l’administration Territoriale et de la Décentralisation

Ø Monsieur le Délègue Général de la Sureté National

Ø Président de Commission Nationale des Droits de l’Homme et de liberté

Ø Madame la Directrice du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Central

Ø Médias Nationaux et Internationaux

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