La diaspora camerounaise dans l’étau du marchandage politique ?
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La diaspora camerounaise dans l’étau du marchandage politique ? :: CAMEROON

Comme à la veille de la présidentielle de 2011 une portion des camerounais vivant à l’étranger vient d’être réunie à Yaoundé. Sauf que du 28 au 30 juin 2017, le Fodias a accouché des même résolutions que celles du Forecdia organisé en 2010.

Contrairement à ce qui est prétendu, le Cameroun vient d’organiser le deuxième forum de sa diaspora. Le premier, dénommé Forum économique et commercial avec la diaspora (Forecdia) avait eu lieu en août 2010 sous le thème: «La Diaspora camerounaise, un véritable acteur du développement». 

La deuxième édition baptisée Forum de la diaspora (Fodias) s’est tenue comme la première à la veille de l’élection présidentielle de 2018. Du 26 au 30 juin 2017, ils étaient près de 400 participants venus de l’étranger à se retrouver dans les mêmes locaux du Palais des Congrès de Yaoundé. Formulant les mêmes revendications qu’il y a sept ans. Preuve que les choses n’ont pas vraiment bougé depuis la dernière rencontre.

Parmi ces résolutions qui reviennent, l’on note entre autres : l’opportunité de créer un secrétariat d’Etat en charge de la diaspora ; de mettre sur pied un fonds d’appui pour l’investissement des Camerounais vivant à l’étranger ; de créer une base de données de la diaspora intégrant les différentes catégories socioprofessionnelles et les expertises, et d’explorer les possibilités d’amélioration de la qualité de l’accueil et des prestations dans les missions diplomatiques du Cameroun. 

Sur la forme, rien ou presque n’a également changé, si ce n’est la présence effective du Premier ministre Philémon Yang, qui, en 2010, était représenté par Jean Nkueté, à l’époque Vice-premier ministre, ministre de l’Agriculture et du développement rural.

A la clôture du Forum, le représentant du Premier ministre avait laissé croire que les choses ne seraient plus comme avant. Jean Nkueté est allé jusqu’à annoncer la création pour bientôt d’un Fonds d’investissement de la diaspora camerounais, avant de prendre rendez-vous en 2011 avec les participants pour faire un bilan des recommandations de Yaoundé 2010. Rendez-vous qui n’a finalement pas eu lieu. 

Or, ce dernier avait souhaité « que les recommandations de ce forum ne soient pas de simples vœux pieux qui viendront garnir nos placards déjà suffisamment encombrés». Sans doute que ces placards ont gagné en épaisseur. Puisque la diaspora en est toujours à exiger du gouvernement de créer un fonds d’investissement de la diaspora, d’améliorer davantage le climat des affaires qui, à leur avis, reste encore miné par une pression fiscale assez forte, des tracasseries de toutes sortes, des procédures administratives trop longues et coûteuses, et une corruption sans cesse croissante.

De son côté, le gouvernement camerounais, qui avait affiché une volonté de matérialiser l’implication de tous ses fils et filles dans la bataille pour le développement, avait invité la diaspora à emboîter le pas aux diasporas indiennes, chinoises ou sénégalaises qui, selon Jean Nkueté, sont des modèles de développement pour leurs pays respectifs.

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