EXTRÊME-NORD : Beti Assomo au front contre l’indiscipline
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Après avoir reçu des explications des chefs militaires de la ligne de combat contre la secte terroriste nigériane, le Mindef a esquissé une grille de solutions.

Officiellement, le séjour de Joseph Beti Assomo dans certains postes militaires de la région de l’Extrême-nord avait un agenda dépouillé. Selon le communiqué qui annonçait cette descente dans cette partie du pays, il était question pour le ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense (Mindef) de faire le point sur les opérations militaires en cours dans la lutte contre la secte Boko Haram d’une part et de dire toute la reconnaissance de la nation aux soldats d’autre part. Le communiqué galvaudait suffisamment la vraie raison du déplacement du Mindef (en posture d’envoyé spécial du chef de l’Etat, chef suprême des forces de défense camerounaises). De sources dignes de foi, l’on apprend que le thème de l’indiscipline dans les rangs des soldats est revenu en boucle partout où il est passé.

Psychologie des effectifs

Des informations qui ont filtré des huis clos avec les chefs militaires au front, il ressort que Joseph Beti Assomo a voulu comprendre les causes des insubordinations de certains éléments. A travers les réponses qui lui ont été fournies par les officiers supérieurs, le Mindef a appris que «toute guerre a ses mutins et la guerre contre Boko Haram n’échappe pas à cela».

Pour expliquer cet état de fait, les interlocuteurs du «représentant de Paul Biya» ont emprunté au contexte militaire à l’Extrême-nord. Selon eux, celui-ci est propice à l’émergence de ces cas d’insubordination. Ils sont d’abord la conséquence de la dureté des conditions de vie. Le climat, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l’état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats au mécontentement.

A Kolofata par exemple, il a été signifié à Joseph Beti Assomo que «la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court». A la base du Bataillon d’intervention rapide (Bir) de cette ville frontalière du Nigéria, de nombreux officiers se sont accordés pour donner une explication apolitique des «mutineries».

A les en croire, ces dernières seraient davantage la démonstration d’un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l’expression d’une adhésion à un discours révolutionnaire. Commentant les comportements de la bande qui a pris d’assaut la route reliant Kousséri à Maroua en début du mois en cours, un haut-gradé a fait valoir que la difficulté principale pour connaître ces événements réside dans le fait qu’il s’agit d’actions qui ne sont pas préparées et annoncées à l’avance.

Solutions

«Dans la victoire comme dans la défaite, la discipline est un élément fondamental au bon fonctionnement des armées», a martelé le Mindef à chaque étape de son périple dans l’Extrême-nord. Il a proscrit le «syndicalisme» au sein de l’armée. Selon lui, il recèle un danger potentiel: celui de la division en une multitude de courants qui viendraient rompre l’unité des contingents. «Laisser des courants d’opinions variés s’affirmer dans les rangs, c’est cultiver des ferments de division», a insisté Joseph Beti Assomo.

Dans la foulée, ce dernier a suggéré aux officiers supérieurs de savoir distinguer des cas de «réelle rébellion » de ce qui peut n’être que l’expression d’un refus de la discipline ou d’un simple mal-être, et veiller à limiter les effets pervers de celui-ci, capables selon lui de nuire à la cohésion dont ont besoin les contingents au front.

Pour cela, il a émis l’idée d’encouragement via un système de récompenses et de punitions. Afin d’obtenir l’adhésion en plus de l’obéissance, il a promis prendre des dispositions pour améliorer les conditions de vie des hommes. Entre autres, il a notamment évoqué la construction de nombreux baraquements, l’élévation du taux des permissions, l’amélioration de la logistique de manière à permettre un meilleur ravitaillement en matériel et en nourriture.

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