Cameroun, Vacances scolaires: Les petits écoliers prennent d’assaut les rues de Yaoundé
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Leur ambition étant d’aider les parents dans l’optique d’une bonne rentrée scolaire moins pénible. Il est environ 7heures dans les rues de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun lorsque les jeunes commerçants se lancent dans leurs occupations habituelles. Il s’agit ici du petit commerce de toute nature.

Martial Etoundi, 15ans élève en classe de 5ème au lycée bilingue d’Etoug-Ebé dans le 6ième arrondissement de Yaoundé a reçu une somme de 5000 FCFA de ses parents pour commencer son commerce durant les trois mois de vacances scolaires. Son but « préparer la rentrée scolaire », lance t-il le regard porté sur son plateau de kola, citron, etc. 

Encore dans l’attente de son bulletin, le 29 juin prochain, il sort chaque matin comme s’il se rendait à l’école avec sur sa tête un plateau. Il ne rejoint le domicile qu’en soirée autour de 19heures. « Je parcours Etoug-Ebe, Mvogmbi, Marché central avec mon plateau sur la tête et quand la marchandise finit, je remplace avec celle qui est dans mon sac à dos », lance Martial Etoundi.

Comme lui, d’autres jeunes élèves ont pris d’assaut les coins populeux de « la ville aux Sept collines »: les buvettes, les restaurants, les gares routières… Pour les commerçants d’arachides, ils ont pour slogan « arachides du village » et en sifflotant, ils attirent l’attention des passants. C’est le cas du petit Robert, âgé de 13 ans en classe de 5ème. Il fréquente le collège Catiba au lieu-dit « Titi garage » et réside à Mobile Essos. Il marche jusqu’à Mvog-Ada avec son plateau d’arachides sur la tête, tout en s’arrêtant sur tous les petits coins qui ont de l’affluence. « Il y a deux semaines, mes parents m’ont remis une somme de 2 000 FCFA pour commencer mon commerce d’arachides pendant ces vacances, car c’est ma part de contribution que je puisse apporter à la préparation de ma rentrée scolaire, et c’est ce que je fais depuis 2015 », avoue l’enfant. Avec ce modeste capital, il a acheté un sceau d’arachides de 5 litres.

Après la vente, il peut tirer un bé- néfice oscillant autour de 1 200 FCFA par jour. Parfois, l’arachide ne finit pas le même jour et il conserve pour réchauffer le lendemain en complétant avec une autre petite quantité pour faire le plein de son plateau.

Un coup de pouce pour les parents

Dans les marchés, c’est la même ambiance qui y règne. Les parents assis sous les hangars envoient les enfants dans les rues du marché pour proposer les marchandises aux passants en parcourant le marché en longueur de journée et ne viennent se ravitailler que lorsque la marchandise est finie.

Toutes ces activités se déroulent sans la prise en compte des règles d’hygiène. « Comme ce sont les vacances, je ne vends plus seul. Au fur et à mesure qu’ils finissent de composer, ils viennent me retrouver ici chacun avec son plateau et se lance dans le marche. Celui qui finit en premier vient verser l’argent et recharge son plateau, ce qui me permet aussi de me reposer un peu. Donc en ce moment, je suis juste leur caisse et pour faire des économies, chacun essaye de manger à la maison », confie Julienne, vendeuse au marché Mfoundi.

Sous le soleil ou sous la pluie, peu importe, l’essentiel est de vendre. Certains parents pensent que les enfants doivent leur donner un coup de main à la rentrée, mais ils ne tiennent pas compte de la tranche d’âge. « Quand je sors de chez moi le matin, personne ne reste à la maison. Du premier au dernier, tout le monde sort de la maison pour chercher son argent », affirme Raoul, père de famille rencontré au quartier Essos.

Même les étudiants s’y retrouvent aussi. Certains sont obligés de travailler pendant les vacances pour subvenir aux besoins de la famille.

C’est le cas de Samuel Ndjock, étudiant en 3ème année à l’université de Yaoundé 1 qui se rend à l’Avenue Kennedy non seulement pendant les vacances pour la vente de ses costumes, mais aussi les week-ends en période de cours. Il déclare : « je le fais depuis 3 ans pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes frères qui se trouvent au village avec les parents qui ne peuvent presque plus rien ».

C’est grâce aux revenus de cette activité qu’il loue une chambre.

Entre les cours et la recherche du gagne-pain, la formule est simple : « il suffit juste d’établir un emploi de temps et je peux gagner une somme qui varie plus ou moins à 20 000 FCFA par semaine», se réjouit Samuel Ndjock.

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