Cameroun, Elections: Paul Biya confisque le calendrier électoral
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Cameroun, Elections: Paul Biya confisque le calendrier électoral :: CAMEROON

C’est l’unique Camerounais à même de dire avec une précision chirurgicale, quand auront lieu les consultations électorales prévues en 2018 dans notre pays. Et pour cause, ce chef de parti a confisqué le calendrier électoral.

Les présidents des partis politiques de l’opposition ont beau ruer sur les brancards, rien n’y fait. Paul Biya est le maître absolu du temps des élections au Cameroun. De ce point de vue, bien malin qui pourra avec exactitude, donner les dates de la tenue de la valse des élections qui devront se dérouler, sauf caprice du chef de l’Etat en 2018. Si pour la présidentielle, on sait qu’en 2011, cette consultation s’était tenue le 9 octobre, avec en course 23 candidats qui ont été battus à plate couture par le président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), élu à un score bolchevik de 77,99%, il reste que le président de la République peut faire anticiper ou proroger cette échéance électorale, fort des dispositions querellées, non consensuelles du Code électoral et selon ses desideratas.

En effet l’article 86 du Code électoral issu de la Loi N°2012/001 du 19 avril 2012 dispose en son alinéa un que «le corps électoral est convoqué par décret présidentiel». Ce postulat à forte valeur juridique valable pour la présidentielle tient tout son pesant d’or pour ce qui est des sénatoriales, législatives, municipales et probablement régionales qui devraient consacrer l’entrée en fonction du Conseil régional, institution prévue par la Constitution et de nature à accélérer le processus de décentralisation dont la mise en œuvre piétine et patine.

Au sujet des sénatoriales,  l’opinion sait que le mandat des sénateurs arrivent à échéance le 13 avril 2018 quand l’on sait que les premières élections sénatoriales se sont déroulées le 13 avril 2013 après convocation du collège électoral constitué uniquement des conseillers municipaux en l’absence de la mise en place du Conseil régional.

Comme il faut s’y attendre, Paul Biya devra encore faire ronger le frein aux Camerounais, toujours pas informés de la date exacte de la tenue des sénatoriales et qui devront élire 70 sénateurs sur 100. Les 30 autres devant être les privilégiés du décret présidentiel. Dans le même traité de chapitre, il est fort possible qu’on ouvre le bal des joutes électorales avec les sénatoriales, puisque Biya Paul et ses affidés ont une avance confortable en termes de nombre de communes conquises, 305 sur 339. Le parti au pouvoir compte le plus grand nombre de conseillers municipaux devant choisir le moment venu les sénateurs. On peut aussi résolument s’attendre à ce que le Sénat soit dominé par des élus d’obédience Rdpc.

Usages antidémocratiques

Si les dernières législatives et les municipales se sont déroulées le 30 septembre 2013 après un mandat des députés et conseillers municipaux forclos depuis des lustres, l’on est fondé de penser que de nouvelles élections des députés et conseillers municipaux qui éliront les maires au cours des sessions dites de plein droit, doivent se tenir le 30 septembre 2018. A condition, que le maître du temps, ne les anticipe ou ne décide de les proroger à sa guise. C’est en cela, que les partis politiques de l’opposition sont courroucés lorsqu’ils constatent qu’un seul individu maîtrise et confisque le calendrier électoral.

Ces chantres de l’opposition, estiment pour l’essentiel qu’en l’état actuel du système électoral, le régime Rdpc est difficilement détrônable compte tenu de son passé de l’un des plus vieux partis du Cameroun après l’Upc, né de l’absorption de l’Unc d’Ahmadou Ahidjo et le verrouillage du jeu démocratique au travers des règles taillées sur mesure. Son implantation dans les quatre coins du pays et l’utilisation quasi abusive des ressources humaines, financières et matérielles étatiques complexifie la tâche à ces leaders qui rêvent d’un destin national.

Toutes choses qui sont aux antipodes des bonnes pratiques en matière de démocratie. Justement, dans les vieilles démocraties comme en France, aux Usa le calendrier électoral est connu de tous car publié de longs mois avant échéance. Ce qui permet à toutes les formations politiques et aux différents candidats de ne pas se lasser dans les préparatifs d’échéances électorales harassantes et coûteuses étalés sur une longue période.

Toutes choses qui n’ont rien à voir avec les usages antidémocratiques qui ont pignon sur rue sous les tropiques.

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