Les biens de Comeci saisis pour 1 million de FCFA
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Depuis le 7 juin dernier, certains biens meubles corporels de 2 agences de Comeci de Yaoundé font l’objet de saisie conservatoire, suivant acte de Me Tchimdou Mekiage Micheline, huissier de justice à la 6è charge près les tribunaux de Yaoundé et cour d’appel du Centre.

Comble de ridicule, c’est pour la modique somme de 01 million de FCFA que ces biens, pour lesquels les responsables régionaux Comeci du Centre ont été constitués gardien, suivant les dispositions de l’article 64 de l’Acte uniforme Ohada, pourraient être vendus aux enchères dans les prochains jours, une situation qui traduit la précarité financière dans laquelle baigne Comeci depuis plusieurs mois. C’est à la requête du directeur de publication de votre journal que cette procédure est en cours d’implémentation à Yaoundé. En effet, c’est ayant constaté l’incapacité de la micro finance à satisfaire ses demandes de retrait d’argent que notre directeur de publication, a dû saisir les autorités judiciaires pour solliciter cette mesure de sauvegarde de ce qui restait de sa créance auprès de cet Emf -Etablissement de micro finance, manifestement en difficulté.

Tout a commencé le 14 février 2017, lorsque Nestor Djiatou sollicite de Comeci le virement de la somme de 239 950 FCFA au profit de la direction générale des impôts pour le renouvellement du dossier fiscal de son journal. L’agence Comeci-Katios, où est logé le compte du journal, oppose une fin de non-recevoir à cette demande, malgré la situation créditrice du compte de plus de 875 000 FCFA. Une incurie qui a valu au journal de renouveler son dossier avec des pénalités de retard, autant que d’autres préjudices liés au paiement de son loyer, qu’il régularise généralement en début d’année.

Depuis cette dame, toutes les demandes de retrait des fonds du requérant sont restées lettres mortes, alors que curieusement, la micro finance se permettait pourtant de percevoir chaque mois près de 5 000 FCFA de son compte au titre des agios. Un enrichissement sans cause persistant que le journal a tenu à stopper. Dans une correspondance datée du 6 mars 2017, le journal écrit à l’Emf pour solliciter la clôture de son compte et le paiement du solde y contenu. Sans succès.

Le 4 mai 2017, le Dp, par l’intermédiaire de Me Onah Mbourou Dieudonné, huissier de justice à Yaoundé, somme à nouveau Comeci de clôturer son compte, et de lui payer le solde, requête restée également lettre morte. Et le 10 mai, le requérant tire un chèque de 868 400 FCFA, correspondant au montant du solde de son compte sur la micro finance, qui une fois de plus refuse de le payer, faute de liquidités. Ordonnance de saisie conservatoire Une résistance injustifiée qui oblige le Directeur de publication à se retourner auprès des instances judiciaires pour solliciter la sauvegarde de la créance de son journal. Par l’intermédiaire de son avocat, une requête aux fins de saisie conservatoire est adressée à Mme la présidente du Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif, le 29 mai 2017. Constatant la pertinence de la requête, qui s’adosse sur l’ancienneté, la certitude et l’exigibilité de la créance, mais également sur le mépris, l’inertie et la mauvaise foi de Comeci, Mme Bongueno Graces, ne tardera pas à donner suite à la requête du journal.

Et le 31 mai 2017, elle a signé l’ordonnance N° 784 de saisie conservatoire des biens meubles corporels au préjudice de Comeci, pour servir de sûreté et de paiement de la somme de 868 400 Fcfa de principal et de 200 000 FCFA de frais de procédure, au profit du journal Sans Détour, avant de dire son ordonnance exécutoire sur minute et avant enregistrement.  

Bluff et dilatoire

C’est dire si la saisie que vient d’opérer Me Tchimdou Mekiage Micheline, en exécution de l’ordonnance de Mme la président du Tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif, s’adosse sur des motivations légales et judicaires irréfutables. Une grosse humiliation pour cette micro finance qui, à coups de publicité ronflante, se targuait d’être classée 3ème Emf sur l’échiquier national en 2014. Une humiliation qui pourrait tourner en risée cauchemardesque dans les jours à venir, lorsque les biens ainsi saisis seront mis en vente aux enchères publiques pour le recouvrement de la modique somme d’environ 1 million de FCFA.

De quoi couvrir de déshonneur cet Emf au capital social de 03 milliards de FCFA, qui dispose de plus d’une vingtaine d’agences à travers le pays, incapable de payer une créance d’à peine 1 million de FCFA ! Une espèce qui met en relief la précarité des Emf qui écument l’espace financier camerounais, et discréditent le système financier national. Il faut dire que c’est depuis le mois d’août 2016 que les clients et autres déposants de Comeci broient du noir, ne parvenant pas à se faire payer dans les différentes agences qui pullulent dans les villes.

Dans un communiqué rendu public le 25 août 2016, les dirigeants de Comeci avaient voulu relativiser la situation, laissant entendre qu’il s’agissait d‘une simple tension de trésorerie. Et pour calmer les épargnants dont certains avaient déjà commencé un mouvement d’humeur à Bafoussam, ils avaient publié un communiqué dans lequel ils laissaient miroiter la mobilisation d’un financement de ses partenaires extérieurs, en l’occurrence une mystérieuse banque dénommée Impex Bank de Suisse, à hauteur de 50 milliards de FCFA. Dans la foulée de cette annonce qui s’est avérée une véritable entourloupe, l’entreprise révélait que l’argent serait disponible dans ses comptes 2 mois après, soit en fin octobre au plus tard. Dans cette démarche communicationnelle pernicieuse, Comeci annonçait en novembre la vente de certains de ses biens immeubles pour pouvoir faire face à la situation déliquescente de sa trésorerie.

Près d’un an après le début  de la crise, la situation s’est suffisamment dégradée. En dépit de l’ouverture de ses bureaux, les opérations de dépôts et de retrait semblent visiblement à l’arrêt. Quelques agences, de Yaoundé notamment, se sont délestées de certains employés, dont quelques-uns ont déjà trouvé emploi ailleurs. Des situations qui traduisent le grand Bluff et le dilatoire d’une éventuelle reprise dans lesquels ses dirigeants voudraient complaire pour les endormir les créanciers.

Et dire que depuis lors, ni la Cobac - la Commission bancaire d’Afrique centrale, gendarme des établissements financiers, ni le ministère des Finances, ne semblent se préoccuper de cette débâcle qui trace progressivement les sillons d’une faillite inéluctable. Au grand dam des milliers de ses épargnants, obligés de mettre entre parenthèse leurs investissements, faute de pouvoir rentrer dans leurs fonds. Dommage !

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