Mutinerie : Emeute à la prison centrale de Kondengui
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Un mort parmi les prisonniers.

Selon des sources proches du pénitencier jointes par Le Messager, une émeute s'est déclenchée samedi dernier à la prison centrale de Kondengui. « Pour l'instant il y a eu un mort. Le meurtrier serait un certain "pipo dollars". Il a donné deux coups de couteau à un autre prisonnier qui devait sortir de prison hier. Le greffe de la prison ayant refusé de signer la levée d'écrou. On lui réclamait 5000 FCFA. Ce matin, ce prisonnier qui devait retrouver sa liberté a été assassiné », affirme la source.

Qui souligne par  ailleurs qu’une grosse frayeur s’est emparée des autres détenus de cette maison d’arrêt. Toutefois, affirme notre source, la sérénité est revenue au sein de la prison à la suite de l'intervention des gendarmes. Il faut dire que la prison centrale de Yaoundé a ceci de particulier qu'y sont incarcérés des prisonniers pas tout à fait comme les autres.

D’anciens ministres, des ex directeurs généraux de sociétés nationales, des hauts responsables de l'administration camerounaise... des Vip derrière les barreaux. A la prison de Yaoundé où 4000 détenus s’entassent dans un lieu prévu pour en abriter quatre fois moins, les chanceux dorment assis, les autres debout.

Outre la surpopulation carcérale, il y règne une violence inouïe. « Une fois que tu descends à Kondengui (…) Tu entres d’abord en cellule de passage. Dans cette petite cellule, vous êtes 100 ou 150, 200 parfois. Le plus petit nombre se situe entre 50 et 80 pensionnaires. On est trop serrés. Tu as des gens qui dorment debout, d’autres assis. On est serré-serré. L’air que tu respires est fortement vicié. Il y a des gens partout. Pas un endroit où poser le pied (Pas d’espace pour soi).

Dans les  quartiers si tu veux avoir où dormir, tu payes 3 000 FCFA au « maire » et à son équipe. Tu as l’adjoint aussi, et le commissaire. Eux c’est des anciens qui sont là depuis 10 ou 20 ans. Sinon tu vas dormir debout parfois dans la cour… et faire la corvée par la suite, c’est-à-dire : laver les toilettes avec leur contenu », Confie un prisonnier.

Evoquant en rafale la surpopulation  et l’insécurité, il souligne : « Si quelqu’un te bouscule, excuse-toi vite sinon ça peut mal finir… les gens se poignardent pour rien là-bas ». Sans omettre d’évoquer le dénuement et la désolation : « il y a des gens avec des habits sales, d’autres ont des habits déchirés ; on dirait des fous ».

Des paroles qui rejoignent celles de différents acteurs extérieurs qui interviennent dans les prisons camerounaises (ONG, organisation de droits de l’homme, organisations de santé des détenus, organismes internationaux…). Ils déplorent l’indigence des détenus de cette prison qui est à reconstruire et à harmoniser.

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