Cameroun,Sociétés d’Etat: Le boulet de la gouvernance
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Valse de nominations de directeurs généraux dans les sociétés d’Etat.  De nouveaux responsables font leur apparition à la tête du Labogénie, du Matgénie et de l’Agence de régulation des télécommunications. D’évidence, il s’agit d’un frémissement dans le petit monde des établissements publics administratifs, considéré à juste titre comme l’un des plus immobiles de l’administration publique au Cameroun : Nommés par le président de la République, les Dg y mettent en moyenne dix ans, indépendamment de leur rendement. Ceci en violation de la loi de 1999, qui fixe le plafond de leurs mandats à neuf ans. 

C’est également le secteur où se recrute le plus grand nombre de hauts commis de l’Etat emprisonnés pour corruption et détournements de fonds publics. Sans être exhaustif, l’on peut citer Emmanuel Gérard Ondo Ndong (Feicom), Gilles Roger Belinga (Sic), Joseph Edou (Crédit foncier), Zaccheus Forjindam (Chantiel naval), Iya Mohammed (Sodecoton), Charles Metouck (Sonara), Gervais Mendo Ze (Crtv) et Amadou Vamoulké (Crtv). Normal donc qu’après chaque limogeage d’un directeur général d’une entreprise publique, l’on entrevoit son avenir en prison.

La gouvernance des sociétés d’Etat au Cameroun laisse donc, globalement, à désirer. Cette problématique doit être véritablement adressée au moment où l’on observe un retour en force de l’Etat dans la gestion de certaines entreprises, concédées à des privés, sous la pression du Fonds monétaire international (Fmi). Dans les prochains mois, la Camerounaise des eaux (Cde) sera avalée par Cameroon Water Utilities (Camwater). Au sein Cameroon Railways (Camrail), l’Etat va renforcer sa présence. Hier dans l’escarcelle d’Eneo, la gestion du transport de l’électricité est reprise progressivement par la Sonatrel.

Faut-il simplement se satisfaire de ce vent de « nationalisation », en occultant le logiciel de gestion des entreprises publiques, toujours utilisé, lequel est plein des virus de corruption et de détournements de fonds publics ? Admettons-le. Avant les privatisations, nombre de sociétés d’Etat n’étaient pas des modèles de management moderne. Par la seule volonté du président de la République, beaucoup étaient devenues des épiceries laissées, pendant des années, aux mains d’«amis». Les cas de la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec) ou de la Société nationale d’électricité (Sonel) sont éloquents.

Logiciel

En reprenant dans son portefeuille des « entreprises de souveraineté », le gouvernement va-t-il tirer les leçons des expériences passées ? Les mêmes causes ne produiront-elles pas les mêmes effets ?

Au demeurant, dans son livre « Les privatisations en Afrique. L’exemple du Cameroun » (L’Harmattan, 2012), Célestin Tchacounte Lengue, le dernier dirigeant de la Régifercam, qui a ensuite travaillé pendant une dizaine d’années au sein de la Commission technique de privatisation et de liquidations (Ctpl) affirme que « tous les pays qui se sont développés sont ceux qui ont basé leurs économies sur l’entreprise privée ». Bien entendu, les privés (qui offrent plus de gages en termes de réactivité, d’efficacité et de transparence) ne sont pas nécessairement des expatriés. Et tous les secteurs ne sont pas privatisables. Pour cet expert, le Cameroun doit s’arrimer au standard international sous peine de s’installer dans la stagnation économique.

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