DÉCLARATION DU COMITÉ DE LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES (CL2P) SUR LA DÉTENTION ARBITRAIRE DE PATRICK SAPACK ET DAVID EBOUTOU
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17 juin 2016 -17 juin 2017. Cela fait un (01) an jour pour jour que Messieurs Patrick Sapack et David Eboutou, consultants pour la chaîne de télévision Vision 4, sont tombés dans un guet-apens tendu par le tout puissant président directeur général du groupe de presse l’Anecdote (auquel appartient Vision 4), Jean Pierre Amougou Belinga, au siège de l’entreprise à Yaoundé.

Dans un scénario digne des années noires du stalinisme, ils ont été roués de coups par la garde rapprochée du patron de presse, menottés, filmés par les caméras de la chaîne, embarqués dans un véhicule de Vision 4 et conduits à la police où ils ont été gardés à vue. Ils ont quelques jours plus tard été écroués à la prison centrale de Yaoundé où ils séjournent jusqu’à ce jour. Aux dernières nouvelles, Patrick Sapack est dans un état de santé préoccupant et marche à peine.

Sur la base d’une facture fabriquée de toutes pièces dans les officines de sa chaîne de télé, M.Amougou Belinga accuse MM. Patrick Sapack et David Eboutou d’avoir fait «usage de faux en écriture privée» pour percevoir une somme de 200 millions de F CFA auprès des services de la présidence congolaise après une campagne de communication stratégique menée par les deux consultants lors des élections présidentielles au Congo au premier trimestre de 2016.

Pourtant, il s’agit d’une somme qui leur est due par le patron du groupe l’Anecdote, mais qu’il rechigne à leur reverser. Depuis un an, le procès de Patrick Sapack et David Eboutou s’enlise au Tribunal de première instance de Yaoundé – Centre administratif. L’énième audience prévue ce 16 juin 2017 s’est une fois encore soldée par un renvoi au 21 juillet prochain, le motif avancé à chaque fois étant l’indisponibilité du plaignant.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P):
– Se dit préoccupé par ce cas grave de détention arbitraire qui viole les instruments juridiques internationaux ratifiés par l’Etat du Cameroun, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en ses articles 9 alinéa (1) et (3) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples en ses articles 6 et 7 alinéa (1-d)

– Dénonce les méthodes du patron du groupe de presse L’Anecdote, Jean Pierre Amougou Belinga, qui consiste pour ce dernier à s’appuyer sur sa magistrate d’épouse et sur son amitié avec le tout puissant ministre camerounais de la Justice, Laurent Esso, membre très influent du sérail camerounais, pour écraser de paisibles citoyens dont le seul tort est de lui avoir réclamé le fruit de leur travail.

– Est en droit de conclure à une détention pour des raisons politiques au regard de de l’impasse dans laquelle se trouve cette procédure, et de l’implication du ministre de la Justice via son ami Jean Pierre Amougou Belinga dans ce procès sans issue.

Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P):

– Interpelle le président de la République du Cameroun, Paul Biya, garant de l’indépendance judiciaire, afin qu’il mette fin au zèle d’un homme d’affaires véreux qui, avec la bénédiction de Laurent Esso, un de ses proches collaborateurs, a fait main basse sur la justice camerounaise pour régler des comptes à des innocents.

– Lance un appel à des organisations de défense des droits de l’homme telles que Nouveaux Droits de l’Homme – Cameroun, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), le Réseau camerounais des organisations de défense des droits de l’homme (Recodh), Amnesty International, Human Rigth Watch, la Fédération internationale des droits de l’homme afin qu’elles engagent une action de lobbying tant sur le plan national qu’international pour la mise en liberté de Patrick Sapack et David Eboutou.

– Appelle à la libération immédiate de Patrick Sapack et David Eboutou à défaut d’être jugé sur des faits clairs et précis.

Fait à Paris, le 17 juin 2017

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