Transport routier : «Clandos», danger
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Ce mode de transport exploité en marge de la loi est évidemment très risqué.

Les habitants des quartiers  Oyom-Abang, Nkolbisson, Dagobert, Béatitudes,  Leboudi, à l’Ouest de Yaoundé, n’imaginent  pas  leur  quotidien sans  «  clandos  ».  Pour  la moindre  course  au  centre ville,  le  voyage  passe  obligatoirement par ce qu’ils appellent ici « opep ». Des voitures, pour la plupart, ne répondant pas aux normes exigées dans le transport public au Cameroun.

Ce jeudi 15 juin  2017, ils sont nombreux à guetter le client dans les lieux dits « Mokolo en haut », « Mokolo en  bas  »,  «  ancien  stationnement ». Il y a là des véhicules surannés que le fabricant  aurait  du  mal  à  reconnaître entre la carrosserie cabossée,  le  vitrage  remplacé par d’épais plastiques ou de vieux  morceaux  de  contreplaqué  et  ces  portières empruntées à d’autres modèles.

Et que dire de l’habitacle ?  Pour la plupart, les fauteuils d’origine n’existent plus. A la place, de vieilles éponges enveloppées  dans  du  skaï.  Là aussi, l’usure du temps a fait son œuvre. L’on voit en effet, des morceaux de mousse jaunâtres et des ressorts émerger de l’enveloppe craquelée.

Dans  différentes  de  ces vieilles guimbardes, le chauffeur est obligé de recourir à des  coussins  pour  colmater les brèches. « Il n’est pas rare de sortir de ces véhicules sali. Certains  sont  de  véritables poubelles  ambulantes.  L’on voit  à  la  tapisserie,  quand elle  existe  encore,  qu’ils  ne frayent  plus  avec  la  laverie depuis  fort  longtemps.  Ce n’est  donc  pas  surprenant qu’une fois à bord, un cafard ou une araignée vous rende visite. Parfois, le socle où l’on pose les pieds est troué.

Imaginez seulement ce que cela peut donner en cette saison des pluies ? », se plaint une habituée. La surcharge est l’exercice favori de ces transporteurs. Un petit véhicule de cinq places se retrouve plein  comme un œuf, investi par le double des effectifs  prévus,  en  plus  du constructeur.  Sur  les  axes desservant les petites bourgades  environnantes,  la  situation  est  plus  grave  :  généralement les usagers, sans autre choix, sont obligés de porter  d’autres,  tout  étant encombrés de bagages.

« Je porte trois personnes devant et je partage mon siège avec l’une d’elle. C’est ce qu’on appelle  «  petit  chauffeur  ». Comme la voiture est large à l’arrière, je fais asseoir quatre personnes  adultes.  Et  elles portent  les  autres  clients. C’est  comme  cela  que  nous nous débrouillons », explique tranquillement un chauffeur à la gare routière de fortune sise  à  Coron.  Les  clients  ne se  plaignent  même  plus  et subissent stoïquement la situation,  tout  en  payant  le plein tarif.

Aux  commandes  de  véhicules  ainsi  surchargés,  les chauffeurs doivent faire une gymnastique  inappropriée pour passer les vitesses. Et un accident a vite fait d’arriver. «  Le  drame  c’est  que dans ces  conditions, les  victimes  ne  sont  ni  prises  en charge, ni dédommagées. La raison est que ces transporteurs ne sont pas assurés et ne  disposent  généralement pas des éléments constitutifs d’un dossier leur permettant de  circuler  »,  soutient  une autorité .

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