Cameroun,Cérémonie de prise de fonction du sous-préfet de Bangangté : la mise en garde du Préfet du Ndé.
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Cameroun,Cérémonie de prise de fonction du sous-préfet de Bangangté : la mise en garde du Préfet du Ndé. :: CAMEROON

Oumarou Haman Wabi, préfet du Ndé, n’est pas allé du dos de la cuillère pour formuler des recommandations strictes à Aurélien Bamdja Djoh, qui a officiellement pris les commandes de l’arrondissement de Bangangté ce 14 juin 2017.

Premier constat : faible mobilisation. Comment l’expliquer dans une si importante cérémonie ? De toutes les façons, aucune entrave dans l’ordonnancement des activités. Tout s’est passé selon les règles républicaines établies. Dans son allocution de circonstance, le préfet du Ndé a prescrit au promu, de gérer les litiges fonciers de manière efficiente et efficace, comme il aime bien le dire, en proscrivant la vente anarchique des terrains, la terre appartient à l’Etat. Il lui a été recommandé d’établir une collaboration franche et sincère avec les populations, de lutter contre l’insécurité grandissante en promouvant la dénonciation des hors la loi qui sont à n’en point douter, bien connues des populations. Non sans lui demander de mener une bataille féroce contre les trafiquants de drogue, contre le désordre urbain perpétré par les mototaximans et de ne lésiner sur aucune énergie aux fins de traquer des instigateurs des manifestations de masse non autorisées par l’autorité compétente et visant à spolier l’ordre public.

Voila autant de défis et d’enjeux qui interpellent Aurélien Bamdja Djoh. Pour réussir cette mission, et méritée la confiance du Chef de l’Etat, il devra mettre à contribution sa riche et douloureuse expérience engrangée comme sous-préfet de Bassamba, poste qu’il a occupé pendant 6 ans avant de monter d’un cran à Bangangté. Ville, réputée panier de crabes, il lui faut un sursaut d’orgueil : faire son travail et rien que son travail. « Vivement, que finisse les bars et autres points chauds qu’il fréquentait. L’on ne le dira jamais assez, s’il se respecte, les populations vont le respecter », prévoit un habitant.

Comme un contrat de performance, le préfet s’est engagé à être disposé et entièrement disponible pour son accompagnement à tout niveau, à temps et à contretemps. A son tour, le sous-préfet devrait garder à l’esprit la relation d’hiérarchie qui semble ne pas être le plat le mieux consommé dans l’administration d’aujourd’hui. D’où la maxime d’un célèbre écrivain, « une personne qui trahit la pudeur est capable de tous les crimes »

Deux hommes…

Avant d’inventorier les pesanteurs et les crises d’influences qui minent l’unité administrative dont M Bamdja Djoh tient désormais la manette de son destin, le préfet du Ndé s’est d’abord prêté à un heureux devoir : celui de remercier Messieurs le Président du Sénat et le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain pour leurs constantes sollicitudes aux administrateurs en service dans le Département du Ndé. L’on a encore en mémoire, les causeries citoyennes instaurées par Marcel Niat Njifenji chaque 31 décembre de l’année, lesquelles causeries ont jusqu’ici porté des fruits et ont débouché sur la résorption des problèmes ponctuels et prioritaires qui minent les sous-préfectures du Ndé. Dans cette strate, l’on peut aussi citer l’engagement pris par Jean Claude Mbwentchou pour faire connaitre à qui de droit, la réalité de la sous-préfecture de Bazou en état de décrépitude. Là, les choses semblent s’accélérer.

Le préfet a également félicité Bangya Bertrand, adjoint au sous-préfet qui a assuré et réussi l’intérim dans la gestion des affaires courantes de l’arrondissement pendant 13 mois, du fait que joseph Eyebe Eyebe, installé à ce poste par ses propres soins, est culpabilisé pour détournement de deniers publics. Le mis en cause officierait désormais à la prison centrale de Kondengui où il dispenserait à ses voisins de geôles, les notions d’administrations reçues à l’Enam.

Chasse aux sorcières

Dans le même filon, le préfet a martelé qu’Aurélien B doit être au dessus et non en dessous des divisions sociales. Qu’il doit réduire à zéro, le silence complice des chefs de quartiers en faveur des malfrats qui opèrent en toute impunité. Il a accusé les populations victimes d’agressions de toutes sortes, de protéger des sources d’infractions, ce qui verrouille et rend les investigations impossibles. Pour l’illustrer, Oumarou Haman Wabi prend l’exemple de la famille d’une petite fille violée, mais qu’à l’évidence, ne reconnait plus l’acte de viole quand les enquêteurs descendent sur le théâtre des opérations pour en savoir plus. C’est aussi le cas d’un meurtre dont la famille relativise et dit que cela devrait après tout arriver. Que pour le cas de vol, ce n’était pas un vol. Des situations désolantes particulièrement légions. A ce sujet, l’on pointe du doigt accusateur à tort ou à raison, « des autorités qui ont été soit directement ou indirectement impliquées dans des exactions diverses ces derniers temps. Quand le forfait est fait, elles influencent les familles de victimes parfois en leurs rassurant qu’elles vont leurs donner de quoi organiser les obsèques. Et les enquêtes s’estompent, on ne dit plus rien. Le plus souvent, elles viennent faire des discours politiques aux cérémonies funèbres pourtant ce sont elles des vraies meurtrières », lance un observateur averti sous cape.

Bangoua dans la sauce !

Le sous-préfet est également tenu à mettre la lumière sur les rôles et les prérogatives des chefs et des sous-chefs, car selon le préfet du Ndé, les sous-chefs veulent devenir les chefs et inversement. Dans le chapitre des priorités, il devra coordonner le développement avec l’accompagnement des chefs de groupements. Cela colle comme un gant aux doigts pour faire allusion au groupement Bangoua, et ce pour le déplorer, où le chef et mme le maire de la commune de Bangangté se livrent à une guéguerre qui coince le développement. L’on a encore en date, « l’arrêt des travaux de construction du marché moderne de Bangoua, projet financé par Théophile Kwendjeu, élite du Ndé, le blocage du château d’eau de Kamna, privant les populations d’accès à l’eau potable alors qu’elles se sont battues pour relever le défis que le projet Modeab (maitrise d’ouvrage dans le domaine de l’eau et de l’assainissement dans la commune de Bangangté) n’a pu réaliser avec d’énormes moyens…(1 milliard 300 millions par là). Pourquoi tant de haine à l’égard du village Bangoua» ? S’interroge un fonctionnaire affecté à Bangangté qui semble mieux connaitre l’incompréhensible différend entre le maire de Bangangté et le chef, roi des Bangoua. Exactement comme dirait cette chanson à succès, « la mairie de Bangangté a mis le rayonnant village Bangoua dans la sauce ».

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