BOURSE DE DOUALA : L’affaire Dieunedort Kamdem
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Dieunedort Kamdem dit ne pas être le propriétaire de l’entreprise à l’origine de la collecte de fonds.

Le 30 mai dernier, la Commission des marchés financiers (Cmf), régulateur de la Douala Stock Exchange (Dsx), la bourse des valeurs mobilières au Cameroun, a rendu public un communiqué dans lequel elle attire l’attention sur une campagne de collecte de fonds auprès du public, lancée par une entreprise dénommée Gesem Forex Trading, et dont la paternité est attribuée au célèbre évangéliste Dieunedort Kamdem, le promoteur de la « Cathédrale de la foi ».

Cette société qui aurait collecté auprès de 250 à 300 personnes des fonds dont le montant n’est pas révélé par la Cmf, destinés à des spéculations sur le marché des changes (Forex) afin de faire des bénéfices de l’ordre de 25% sur chaque opération, « ne remplit pas les conditions réglementaires requises pour procéder à de telles opérations et n’offre pas les garanties de transparence et de fiabilité nécessaires », insiste le gendarme du  marché financier.

Le pasteur, qui reconnaît avoir effectivement incité des usagers à souscrire, dit ne pas être lié à Gesem Forex Trading, que l’on présente comme étant une filiale de Gesem Group, propriété de l’Ivoirien Kouadio Kouakou Koffi Nathan, implantée en Côte d’Ivoire et au Ghana. « Qu’il me soit permis de dire d’entrée de jeu qu’en aucune manière, je n’ai créé un réseau, une entreprise dans le but de pouvoir collecter des fonds. Gesem n’a rien à voir avec Dieunedort Kamdem ; je n’en suis ni actionnaire, ni dirigeant.

Pendant un séjour à Abidjan en Côte d’Ivoire, j’ai été approché par certaines personnes, des chrétiens dans une église qui m’ont fait part de ce qu’ils investissaient dans une société qui fait dans le Forex Trading. Après des enquêtes, ça marchait de ce côté-là, et moi-même j’ai souscrit pour 10 millions F Cfa. Les intérêts variaient entre 15 et 40%, selon les investissements et selon un certain nombre de structures qui devaient être mises sur pied », explique le prédicateur.

Lorsque ces investisseurs décident de s’installer au Cameroun, « en tant que pasteur et travaillant dans le cadre de l’oeuvre sociale, je me suis rendu compte que beaucoup de chrétiens venaient à mon bureau pour me demander de l’argent pour payer la scolarité de leurs enfants ou pour bien d’autres choses. Je me suis dit que s’il y a une entreprise qui est capable de faire une telle chose et permettre aux gens d’avoir de tels revenus, c’est une aubaine », poursuit-il.

A l’en croire, « au niveau de Douala, plusieurs souscripteurs ont bel et bien gagné de l’argent au départ [lui-même avoue en avoir gagné, Ndlr]. Nous avons les reçus. C’est en février que nous rendons compte qu’il y avait anguille sous roche. Et c’est dès cet instant qu’on décide de se déconnecter de la structure et de porter plainte au Secrétariat d’Etat à la Défense. Il s’agit d’un collectif d’une cinquantaine de personnes sous mon égide, qui ont souscrit à Yaoundé et Douala (…) Je n’étais qu’un client qu’ils ont utilisé parce que je connaissais beaucoup de gens. Ils ont utilisé mon image et jusque-là je pensais que c’était correct ».

Dieunedort Kamdem fait savoir que Gesem Forex Trading avait engagé dès son arrivée au Cameroun, une procédure de légalisation auprès de Me Gérard Kack Kack, un notaire de renom. Il n’en sait rien de la suite, mais à partir du communiqué de la Cmf, il apparaît clairement qu’elle n’avait pas abouti. Et sous réserve des procédures judiciaires engagées aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Cameroun, l’homme de Dieu déclare que dès lundi prochain (19 juin), à Douala, « les premières personnes auront les premiers remboursements. Leur argent tourne autour de 40 millions F Cfa. Pour Yaoundé, je ne maîtrisais rien. C’est un chef d’agence venu d’Abidjan [une certaine Myriam, Ndlr] qui collectait les fonds et les expédiait du côté d’Abidjan ».

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