Inoni Ephraim : “Je n’ai pas choisi de naître dans le Sud-Ouest”
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Depuis hier la haute juridiction examine le pourvoi formulé par les deux anciens secrétaires généraux à la Présidence de la République après leur condamnation à 20 ans d’emprisonnement.

Lorsqu’Inoni Ephraïm prend la parole ce 13 juin dans la salle d’audience de la Cour suprême, quelques membres de sa famille venus pour assister à l’audience se montrent plus tristes. C’est le premier président de la Cour suprême, Daniel Mekobe Sone, qui a donné la parole à l’ancien premier ministre (2004-2009). Cette prise de parole venait clôturer l’audience de la section spécialisée de la Cour suprême dans l’affaire ministère public contre Atangana Mebara et Inoni Ephraïm. Une fois en possession du micro, l’ancien premier ministre a déclaré :

«Monsieur  le premier président, Jésus Christ quelques heures avant sa mort était au courant de tout ce qui devait lui arriver, mais il a décidé de garder le silence. Lorsqu’on est en communication régulière avec Jésus Christ, on ne parle pas beaucoup. Je n’ai pas choisi de naitre dans le Sud-Ouest, ou à Yaoundé. Malgré tout je suis et je reste Camerounais. Je m’en remet à votre conscience ».

L’on attendra encore pour savoir à quelle « sauce » ces deux hautes personnalités seront mangées par la haute juridiction. La Cour suprême a gardé le suspense jusqu’au 27 juin prochain. C’est ce jour que le verdict de l’affaire ministère public contre Atangana Mebara et Inoni Ephraïm, examinée depuis hier devant la haute juridiction dans le cadre d’un pourvoi en cassation, sera donné. L’audience ouverte aux environs de 10h, s’est achevée vers 16h. Le 2 octobre 2013, ces deux anciens hauts cadres de l’administration ont été condamnés à 20 ans d’emprisonnement ferme par une décision du tribunal criminel spécial (Tcs).

Cette décision avait été contestée par les deux accusés qui se sont pourvus en cassation devant la Cour suprême. Les deux personnalités sont poursuivies pour deux infractions. La première porte sur un présumé détournement des deniers publics de la somme de 287 millions F.Cfa et la deuxième infraction sur le détournement d’un milliard quatre cent millions F.Cfa. Ils sont poursuivis pour une affaire liée à la location des avions par la défunte Camair. Les faits qu’on leur reproche se sont déroulés entre 2002 et 2003, période à laquelle Jean Marie Atangana Mebara était secrétaire général à la présidence de la République et Inoni Ephraïm secrétaire général adjoint à la présidence de la République.

Cabale judiciaire ?

Le tribunal reproche aux deux accusés d’avoir violé les règles de passation de marché ayant conduit à un détournement de 287 millions F.Cfa. Le tribunal estime que le montant de plus d’un milliard qu’on impute aux deux accusés était un trop perçu. Selon l’accusation, les deux accusés ont délibérément versés plus que ce qu’ils devaient reverser à une société qui louait les avions à la Camair.

Selon les avocats des accusés, la procédure de passation de marché dans ce dossier n’avait pas été violée, parce que le Premier ministre, l’autorité compétente des marchés au moment des faits, avait donné son accord au ministre des Transports de l’époque, John Begheni Ndeh, pour signer un contrat de gré à gré de avec la société Aircraft portfolio management (Apm).

La défense des deux accusés soutient c’est le ministre des Finances et du Budget de l’époque, Michel Meva’a Meboutou, qui avait décidé d’ordonner le paiement à la faveur de la société Ansett qui louait des avions à la Camair. Car aucun des deux accusés n’a donné l’ordre à l’ancien ministre des Finances et du budget de payer le montant querellé auprès du loueur d’avions. Atangana Mebara a rappelé hier devant la Cour suprême qu’il n’a empoché aucun franc dans ce dossier de location d’avion.

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