Transport : Haro sur les « clandos »
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L’insuffisance du nombre de  véhicules  régulièrement engagés dans le transport public tant en  ville  qu’en  campagne, et  la dégradation  du  réseau  routier qui décourage de nombreux investisseurs qui auraient pu accroître l’offre en engins, ont favorisé  le  développement  d’un  mode informel de transport communément appelé transport clandestin. Véritable fléau social, en ce  qu’il  constitue  une  menace par  la sécurité  des  usagers  et l’économie nationale, le transport clandestin « a  pris du galon » dans les années 1990, à la faveur de la crise économique qui n’a  pas  épargné  le  Cameroun.

Et dont les effets ont été particulièrement durs dans le secteur des transports, qui n’arrivait plus à  satisfaire  une  demande  de plus en plus croissante en raison notamment  de  l’explosion  démographique.  Appelés  «  taxis-brousse  »,  « clandos » ou « opep » dans le parler camerounais, les véhicules de transport clandestin peuvent être classés en deux catégories. La  première  est  constituée  de véhicules de tourisme en relatif bon état, généralement conduits par leurs propriétaires, véritables larrons de circonstance, qui font du ramassage en allant au travail, à la fin de la journée, le week-end, tout  simplement  pour  arrondir leurs fins de mois. Ils opèrent très souvent dans le centre urbain  ou  en  banlieue.  

La deuxième catégorie est constituée de véhicules en piteux état, des guimbardes plus proches de la  casse  que des parkings, qui évoluent dans les zones d’accès difficile du fait du mauvais état des routes. Ces fidèles compagnons des revendeurs qui sillonnent les villages périphériques des métropoles en quête de vivres, portent bien leur nom de « taxis-brousse ».  

Pourtant, ces deux groupes de «  clandos  »,    qu’ils  soient  de ville ou de brousse, ont en commun les constantes suivantes : ils évoluent en marge de la réglementation  en  matière  de transport ; ils ne paient ni impôts, ni  taxes,  et  échappent  totalement à la comptabilité nationale donc  à  la  régulation  de  l’Etat, leur activité n’étant pas déclarée. Les « clandos » font de la concurrence déloyale aux transporteurs qui évoluent dans le secteur formel  et  sont  en  règle  vis-à-vis de l’Etat. Plus grave encore, ces clandestins  ne  disposent  pas d’une assurance de transport et souvent  d’aucun  autre  papier exigible,  ce  qui  expose  leurs clients en cas d’accident. Ils ne sont  affiliés  à  aucun  syndicat et,  ce  faisant,  sont  difficiles  à joindre en cas de problème.  

Selon une récente enquête menée par le ministère des Transports, 40 à 60% des véhicules roulant sur nos routes seraient des clandos. Et bon nombre d’entre eux sont impliqués dans des accidents  mortels  de  la  route. Selon des statistiques fournies par  la  gendarmerie  nationale, 3888  accidents  ont  été  enregistrés sur nos routes en 2014, avec  un  lourd  bilan  de  1102 morts et 4262 blessés dont de nombreux  handicapés et traumatisés.

Face aux drames provoqués par l’insécurité  sur  nos  routes,  les pouvoirs  publics  ne  pouvaient pas  rester  indifférents.  C’est ainsi  que  des  campagnes  de communication  ciblées  ont  récemment été organisées par le ministère des Transports sur la lutte  contre  l’alcool  au  volant, l’excès de vitesse et les mauvais dépassements, le respect de la réglementation en vigueur. Il était temps que le crible réparateur des autorités en charge du  transport  au  Cameroun touche enfin les clandestins.

La campagne de communication de masse qui démarre ce jour vise à éduquer et sensibiliser les populations  et  les  usagers  de  la route sur les dangers du transport routier clandestin en insistant sur la prévention, la pédagogie et le cadre réglementaire .

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