Téléphonie mobile : La vente de cartes SIM à la sauvette se poursuit malgré l’interdiction
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Nonobstant un décret du Premier ministre, la commercialisation des puces activées bat son plein dans les rues des grandes villes.

Le décret n° 2015/3759 du 03 septembre 2015 du Premier ministre fixe les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques au Cameroun. Il demande en son article 12 de manière formelle, aux opérateurs de téléphonie mobile de n’activer les puces que pour des usagers distinctement identifiés.

« Les opérateurs de téléphonie  devront identifier tous leurs abonnés à l’aide d’un système d’identification harmonisé disposant d’un module de détection automatique du code MRZ de la pièce d’identité présentée par l’abonné », ajoute un communiqué du ministère des Postes et télécommunications sur l'identification des abonnés.

Philemon Yang et Linette Libom Li Likeng ont eu beau proscrire ce commerce, il est toujours possible d’acheter des cartes SIM aux abords des rues de Douala. Au rond-point Madagascar par exemple, plusieurs personnes s’adonnent à cette activité qui, selon elles, est un moyen de vaincre le chômage. Il est 08h30 ce mercredi matin 07 juin 2017. Debout sur le terrain-plein central qui sépare les voies de circulation, Évariste, cartes SIM en mains, écoule son produit. Chaque fois qu’un usager emprunte cette route, il attire son attention. Ici, la puce, quel que soit l’opérateur, se vend à 500 FCFA au lieu de 100 FCFA comme dans les agences commerciales d’Akwa.

«  Lorsqu’un client achète la carte SIM, nous l’identifions sur place en nous servant de notre téléphone portable Android», rassure Évariste. Tout comme Évariste, beaucoup de jeunes installés dans les carrefours de la capitale économique s’adonnent à la vente de cartes SIM. Ils sont facilement identifiables grâce aux couleurs de leurs chasubles flanqués du logo des divers réseaux au Cameroun. Michel, qui en fait son quotidien depuis maintenant trois ans, estime vendre environ cinq cartes durant sa journée.

« Je parviens à joindre les deux bouts grâce à cette activité ; nous écoulons aussi des crédits de communication », confie le vendeur à la sauvette. « Les clients préfèrent se procurer les cartes Sim aux carrefours, parce que c’est une perte de temps que d’aller se mettre en rang devant les agences commerciales pour acheter une seule carte. Ils gagnent en temps et en énergie en achetant chez nous », affirme Michel. Pour lutter donc contre ce commerce, l’Agence de régulation des télécommunications (ART) organise régulièrement des campagnes contre la vente des cartes SIM activées aux abords des rues sans identification préalable des acquéreurs.

Les opérateurs de la téléphonie mobile (Nextell, MTN, Orange et Camtel) ne sont pas en reste. Dans son rapport de contrôle d’identification des abonnés au téléphone rendu public en avril 2016, les délégations régionales de l’ART du Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-ouest se plaignaient du non-respect des modalités d’identification des abonnés se traduisant par des numéros à identification incomplète, des numéros à identification douteuse et des numéros actifs sans informations d’identification des détenteurs.

Les opérateurs qui ne se conforment pas à la réglementation en vigueur s’exposent aux sanctions pécuniaires : des amendes qui peuvent aller jusqu’à des milliards de FCFA en fonction du nombre de SIM non identifiées. Et la suspension des agréments, si on se rend compte que l’opérateur persiste dans  l’infraction.

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