Cameroun: Briser le silence autour des crimes contre la Vie
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun: Briser le silence autour des crimes contre la Vie :: CAMEROON

La  délinquance morale, sous toutes ses formes,  ne cesse de gagner du terrain dans notre pays.  Le terme délinquance a été forgé à partir d'un verbe aujourd'hui anachronique dérivé du latin delinquere, qui signifie commettre une faute. Il désigne l'ensemble des comportements qui contreviennent au droit pénal, ainsi qu’à la loi morale,  et exposent  leurs auteurs à une peine.

La délinquance constitue la déviance ou la violation  d'une norme particulière. Dans chaque société, coexistent de multiples systèmes de normes. On les distingue selon leur plus ou moins grande formalisation, leur plus ou moins grande proximité aux situations ou conduites qu'ils prétendent régler.  Dans une organisation sociale simple où prédominent les relations  interindividuelles : un groupe d'enfants qui joue aux billes, une réunion amicale ou familiale, un club de sport..., les normes peuvent demeurer largement informelles: elles sont adoptées et appliquées sans procédure particulière dans le cours ordinaire des échanges sociaux. Mais lorsque  la relation sociale devient  plus complexe, alors apparaissent aussi des normes plus formelles auxquelles chacun doit se conformer. 

En partant de ce précepte, nous voulons  faire  allusion à la violation des normes  morales   dans notre pays.  A  côté des détournements des fonds publics et de la corruption généralisée, notre société est  insidieusement rongée par la crise des valeurs, ainsi que  le non respect de  la loi morale. Celle -ci se manifeste à travers certains fléaux auxquels les dirigeants  semblent  à court de solutions : l’infanticide, l’avortement, l’irresponsabilité familiale, l’homosexualité, la pédophilie et l’inceste. Si nous  en sommes arrivés à ce niveau de déliquescence, c’est parce qu’au Cameroun, les dirigeants  mettent  plus l’accent sur la politique politicienne, la démagogie et  la délation vulgaire que sur la  formation de l’homme, et sur la valeur de la Vie.

Ces fléaux que nous venons de citer, menacent  notre  tissu social. De la même manière qu'un virus tue le corps humain, ce danger pourrait conduire à long terme,  à  un effondrement  moral de la société  si rien n’est fait.  Ces  fléaux sont les signes annonciateurs  de la dégradation des valeurs morales qui sont indispensables pour maintenir une société dans la droiture spirituelle.  Quand  la Vie n’a plus aucune  valeur, lorsque  la Vie n’a plus aucune signification,   cela voudrait  dire que notre société a perdu le sens de son  orientation. Conséquence, nous courons le risque de   vivre  dans les décombres d’une lente déconstruction des valeurs qui nous éloigne davantage  de la porte de la Foi et   qui se manifeste à travers les fléaux tels que : l’indifférence religieuse, le syncrétisme facile, l’avortement, l’infanticide, l’abandon des enfants dans les poubelles, l’inceste, la pédophilie. Comme un mauvais parfum, ils propagent  le mal et nuisent  gravement   à l’équilibre de  toute la société. L'intense propagande ainsi que les pressions internationales   qui sont  faites autour  de l’inceste, l’homosexualité et la pédophilie  présentent  ces malédictions comme  symboles d’une  modernité qui promeut la liberté. Mais, en réalité, ce n’est  que leurres et désillusions, car ils  conduisent  à la déchéance morale de quiconque pose ces actes.

L’observation attentive  du fonctionnement de notre société  montre  que  la dégradation des bonnes  mœurs  est inévitable puisque la cellule familiale ne fonctionne plus. Les parents n’assument plus leur rôle vis-à-vis de leurs enfants. Au contraire, ils sont étonnement  les destructeurs insoupçonnés de leurs propres  progénitures ! Qu’est-ce qui peut expliquer qu’un parent viole sa propre fille ?  Qu’est ce qui peut expliquer qu’un parent  puisse sodomiser un enfant qui n’attendait de lui qu’amour et  affection ? La déliquescence morale de notre société  est  inévitable puisqu’une convention non écrite, édictée ici et là,  veut que l’homosexualité, la pédophilie et l’inceste soient des passages obligés pour l’obtention d’une promotion sociale ou d’un emploi. 
   
Face aux vents diaboliques qui  soufflent  et  répandent le vice dans notre société dans le but de  fausser la valeur des réalités et le sens  réel de la  notion de famille, face à l’entreprise de falsification  de  l’anthropologie humaine qui est mise en œuvre dans notre pays, face aux  souffrances provoquées  par ces fléaux   qui détériorent  les relations dans les familles, il est urgent pour les croyants réfléchis,  consciencieux, dotés d'une foi ferme en Dieu,  d’organiser une  résistance  farouche contre toutes ces propositions indécentes. C’est à eux de contrer au nom de leur foi, les  promoteurs de l’abjection  dans notre pays,  ainsi que tous  ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre pour nous imposer ces affreuses abominations. 

Suivons surtout l’exemple de Jésus Christ qui a béni les enfants et nous a recommandé : «  Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits » (Mt 18,10), car «  Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Avec les Evêques du Cameroun, nous exhortons la société à accentuer la protection des mineurs à tous les niveaux, à dénoncer et à combattre avec fermeté les auteurs de ces crimes tout en leur assurant un suivi médical ; appelons les parents à couvrir leurs enfants d’affection et de respect, à leur garantir une bonne éducation et à les préserver  de ces abus à l’intérieur comme à l’extérieur du milieu familial ; demandons aux éducateurs de protéger les enfants, de les informer sur les abus qui les menacent et sur les conduites face à toute agression.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo