L’unité nationale entre vœux et germes de division
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La 45ème édition de la fête nationale a été célébrée le 20 mai 2017. Avec en toile de fond, la crise anglophone.

Sur les places de fête des différentes unités administratives de l’Ouest, dans une ambiance animée, entre autres, de défilés des élèves exécutant des chants patriotiques en l’honneur de Paul Biya ; des militants des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et extra parlementaires ; de remise des distinctions honorifiques à certains citoyens, la célébration de la 45ème édition de la fête nationale a été commémorée avec faste.

L’événement qui s’est déroulé sous le thème : « Armée et nation en parfaite synergie pour un Cameroun uni dans sa diversité, attaché aux idéaux de paix, de stabilité, et de prospérité, » a été fortement marqué par la crise anglophone. Motivée par les velléités sécessionnistes du Nord-Ouest et Sud-ouest. « Il y a une expression à la mode : le vivre ensemble, qui revient de plus en plus. J’avoue que quand on commence à utiliser une telle terminologie, c’est qu’il y a un problème. Le vivre ensemble, n’a pas sa place dans une nation, cela veut dire que je refuse mon semblable ; cette terminologie est un slogan creux, pompeux. Je pense qu’il est urgent, vital que ceux qui président aux destinées de cette nation, c’est-à-dire le président Biya et ceux qui l’entourent, pensent à une nation où véritablement chaque Camerounais se sentirait chez soi.

La politique d’exclusion ne peut que raviver les tensions comme celle des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Quand on a de la chance d’être aux affaires dans une nation, il faut éviter de croire que l’histoire commence avec vous et pour en finir avec vous. Chacun joue sa partition, » confie un analyste politique. Il ajoute : « le Cameroun a une grande histoire de nationalisme et de patriotisme. Cela veut dire qu’il y a des personnes qui, même avant le 1er janvier 1960, date des indépendances, se sont données en holocauste pour que le Cameroun survive et soit une nation. On ne peut pas aujourd’hui le laisser à certains individus qui le considèrent subitement comme un lopin de terre qu’ils ont acheté et dont le titre foncier porte leur nom. C’est de l’exclusion qui n’est pas supportable, c’est cette politique qui fait en sorte que certains camerounais ne se sentant plus pris en compte se manifestent comme les présumés sécessionnistes du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Il est important de faire en sorte que chaque Camerounais de quelque région qui soit se sente véritablement Camerounais par des actes dépouillés de toute politique d’exclusion. »

Selon Fabien Tsafack, enseignant, les revendications sécessionnistes constituent en termes de cohésion nationale ce que l’on peut appeler crise majeure. Surtout que l’histoire a montré que la réaction de la puissance publique en ce genre de chose a toujours été extrêmement forte, c’est le cas de la guerre de sécession aux Usa et de celle du Biafra. « Aucun leader responsable comme le président Biya ne peut facilement céder sur des revendications aussi fortes. Car il faut dire qu’en la matière, toutes les régions ont chacune, quelque chose à souhaiter auprès de l’Etat central. A l’instar de l’Ouest qui ne cesse de réclamer à cor et à cri la création de grandes écoles professionnalisantes dans son université à l’instar de : la faculté de médecine, les écoles normales d’enseignement générale et technique.

Toutes nos populations vivent cette situation comme une frustration étant donné que toutes les anciennes universités ont déjà ces structures, même Bamenda qui venait d’être créé. Elles ne s’en prévalent pour autant pas de continuer à soutenir les institutions et à utiliser les canons idoines pour poser leurs problèmes, » dit, l’enseignant. Pour revenir au thème de la fête, Fabien Tsafack et le président de la section Rdpc des Bamboutos centre à Mbouda, Jean Claude Tatissong estiment que l’armée et la nation entière doivent coopérer pour continuer à consolider dans le pays une atmosphère susceptible de favoriser l’enracinement de la stabilité et la prospérité.

Abondant dans le même sens, le sous-préfet de Galim dans le département des Bamboutos, Daniel Evoung, laisse entendre que « l’armée qui préserve l’intégrité de notre territoire afin d’assurer l’unité de la nation dans sa diversité linguistique, culturelle et ethnique ne peut le faire que dans une synergie avec le peuple. Qui, pour ce faire doit collaborer afin que le résultat soit efficient. »

Guerre d’intelligence

Toutefois, il faut relever selon nos sources que l’armée n’a pas seulement la capacité à défendre le pays dans le cadre d’une guerre conventionnelle ou asymétrique comme celle contre Boko haram; elle a aussi une aptitude à anticiper sur l’ennemi et à faire de la guerre avec des moyens nouveaux, pas en utilisant les armes traditionnelles.

« Il faut que cette  articulation armée-peuple devienne de l’intelligence. Tous les pays du golfe de Guinée n’ont pas de choix que de transformer à court terme, leurs armées, forces de renseignements et de sécurité en forces d’intelligence. Il s’agit d’articuler les forces vives du pays et de faire de celles-ci de véritables agents de services secrets.

Vous avez par exemple des opérateurs économiques qui vont à l’extérieur faire des affaires ; s’ils sont des patriotes, il vous ramène des informations qu’un agent de sécurité ne peut rapporter. Sur ce, Ils vous seront plus utiles qu’une armada de policiers» selon certaines de nos sources.

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