Déficit énergétique dans le septentrion au Cameroun : Les solutions du gouvernement et d’Eneo.
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Déficit énergétique dans le septentrion au Cameroun : Les solutions du gouvernement et d’Eneo. :: CAMEROON

Les premières mesures permettront « de réduire à près de 80% le niveau actuel de coupures pour défaut de production. » à fin juillet. On l’a appris à l’occasion de la visite à la centrale de Lagdo du Ministre de l’Eau et de l’Energie du Cameroun ce 29 mai 2017. Une visite qui intervient dans un contexte difficile marqué par des délestages dans le grand Nord. 2 à 3 jours par semaine et par ménage. Avec en cause, un déficit de production à la centrale de Lagdo. Eneo et le gouvernement ont égrené un chapelet de solutions d’investissements pour maitriser la situation à moyen et à long terme.

Basile Atangana Kouna « Le Gouvernement exécute en ce moment deux importants projets qui vont résoudre de manière durable le problème d’électricité dans le RIN »

Extraits du Discours du Ministre de l’Eau et de l’Energie à la centrale de Lagdo

La Centrale de Lagdo est un ouvrage mythique sur lequel repose le Réseau Interconnecté Nord (RIN), au même titre que celui de Song loulou et d’Edéa, qui constituent la base de la production de l’électricité dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS).

Comme l’a si bien relevé le Directeur Général de la société ENEO, dans son propos, la Centrale de Lagdo a toujours été et demeure d’ailleurs la seule source de production d’énergie électrique dans le Réseau Interconnecté Nord.

Ainsi donc, l’objet de ma visite de travail de ce jour, se justifie par les préoccupations que connait cette centrale, ce qui impacte directement sur production que nous rencontrons dans le Réseau Interconnecté Nord.

Je ne voudrais pas également manquer de saisir cette occasion pour évacuer une fois pour toute, qu’il ne s’agit

guère d’un problème de négligence ou d’entretien de la Centrale de Lagdo, comme certains semblent se plaire à dire certains.

En effet, nous sommes la, en présence d’un ouvrage qui a 35 ans d’âge, du moment où il a été construit en 1982. Les effets de vieillissement commencent à se faire ressentir, en même temps que les Experts nous disent qu’il peut y avoir également un phénomène naturel, celui de l’ensablement.

Ayant donc été mis au courant de la situation, j’ai fait réaliser une étude de réhabilitation complète de la Centrale, avec pour option de faire passer sa capacité de 72 MW à 80 MW. Le coût prévisionnel affiché de cette opération, est de 100 milliards de francs CFA.

Tenez par exemple, lorsqu’en 2015 et en 2016, nous avons constaté la mauvaise hydrologie sur ce versant, j’ai directement instruit la société ENEO, pour qu’elle démobilise un module de 20 MW de la Centrale d’Ahala à Yaoundé, pour le remonter à Djamboutou à Garoua. Cette solution fonctionne très bien et permet aujourd’hui de réduire le déficit constaté.

En dehors de cette solution qui est déjà mise en place, je voudrais vous annoncer que le Concessionnaire ENEO, va installer et rendre opérationnelle, au plus tard au mois de juillet 2017, une Centrale thermique de 10 MW à Maroua. Tous les contrats y afférent ont d’ores et déjà été conclus avec la société Aggreko.

Dans le moyen terme, la société ENEO va construire deux centrales solaires à Maroua et à Guider, d’une capacité respective de 15 et 10 MW, soit 25 MW au total. Les procédures de contractualisation des entreprises sont déjà en cours.

Le premier projet concret que je voudrais évoquer ici, est le Projet Bini à Warak dans l’Adamaoua. Il apportera 75 MW au réseau Nord, soit à lui seul, plus de la capacité demandée actuellement à la pointe. Donc en réalité, avec la mise en service prochaine de cet aménagement, le RIN devrait être largement excédentaire en matière de capacité d’énergie installée.

Mais ce n’est pas tout. Avec l’accompagnement de la Banque Mondiale, nous envisageons connecter les Réseaux Interconnectés Sud et Nord. Ce qui permettra un échange d’énergie et une plus grande marge de manœuvre dans l’approvisionnement en électricité.

Le Gouvernement ne ménage aucun effort pour trouver des solutions aussi bien immédiates que pérennes aux problèmes d’électricité au Cameroun. Nous y travaillons jour et nuit, mais soyons clair, il n’y a pas d’autres solutions que de multiplier les sources de production et même de les diversifier, dans le cadre d’un mix énergétique. C’est ce qui est en train d’être fait.

C’est pourquoi, je voudrais, pour clore mon propos, remercier en particulier, les populations des trois Régions Septentrionales, et en général, celles du Cameroun tout entier, pour leur résilience.

Malgré la situation délicate et surtout les sirènes de la désinformation, vous avez su garder l’esprit républicain.

Pour l’instant, je voudrais demander à la société ENEO de tenir sa part d’engagements, en conduisant à terme, tous les projets susmentionnés et dans les délais requis.

Ce que je note avec satisfaction, c’est que d’ici le mois de juillet 2017, c'est-à-dire dans environ deux mois, il y aura un léger mieux. En 2018, il est attendu également d’autres améliorations pour le bien être de nos populations.

C’est donc sur cette note d’espoir et surtout d’assurance que je voudrais encore une fois de plus, remercier tous les acteurs pour leurs apports multiformes.

Ainsi, comme l’a si bien instruit le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA, la bataille de l’énergie, nous devons la gagner, la gagner ensemble, pour un Cameroun émergeant à l’horizon 2035.

Joël Nana Kontchou « Ces capacités nouvelles auront pour bénéfice de réduire à près de 80% le niveau actuel de coupures pour défaut de production. »

Extraits du Discours du Directeur Général d’Eneo à l’occasion de la visite du MINEE à Lagdo

Depuis sa mise en service en 1983, Lagdo est la principale source de production dans le réseau interconnecté Nord. D’une puissance installée de 72 MW et doté d’un réservoir unique, il a dans le passé couvert l’intégralité des besoins en électricité de la région. Mais avec une demande qui croit de 7.8% par an, 72 MW de puissance à la pointe a déjà été atteinte cette année. C’est dire que l’ouvrage est arrivé presqu’à saturation sur le plan électromécanique, et en plus, sur le plan de l’exploitation, le remplissage de son réservoir souffre de aléas climatiques et environnementaux. Des études ont démontré un ensablement qui est naturel , compte tenu de la durée de l’exploitation et de la géotechnique des sols dans cette région.

Ce phénomène ne peut pas être totalement éliminé mais pourrait être ralenti avec des actions concertes de toutes les parties prenantes.

Ces deux dernières années, la centrale de Lagdo a délivré en énergie des capacités au-delà des limites prévues par les concepteurs. Une sollicitation extrême pour un ouvrage de 35 ans et qui contribue à réduire le taux de disponibilité de ses quatre machines.

Comme il a été souligné au début de mon intervention, Il est bon de rappeler, que même au mieux de sa forme, la centrale de Lagdo n’est plus en mesure de couvrir l’intégralité des besoins en énergie du septentrion. Aujourd’hui, nous faisons face à un déficit entre l’offre et la demande dans toute la région et il se traduit par le rationnement de l’électricité dans les villes et villages de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême Nord.

Face à ces contraintes, Eneo a mis sur pied un plan d’action pour atténuer ces désagréments et travaille avec le gouvernement pour trouver des solutions pérennes.

Au titre des premières mesures prises ces derniers mois, on peut citer :

ü L’installation d’une centrale thermique à Djamboutou dont l’apport actuel se situe autour de 16MW. ü La signature d’un contrat pour l’installation de 10MW supplémentaires en thermique dans la ville de Maroua, disponibles à partir de juillet 2017. ü L’amélioration du temps d’intervention pendant les pannes et opérations de maintenance sur le réseau

Ces capacités nouvelles auront pour bénéfice de réduire à près de 80% le niveau actuel de coupures pour défaut de production.

Afin que les usagers de l’électricité ressentent le moins possible l’impact de cette situation sur leur vie quotidienne, nous avons parallèlement obtenu l’effacement de certaines industries grosses consommatrices d’énergie pendant les heures de pointe. Je voudrais les remercier ici.

Un plan de rationnement est par ailleurs largement diffusé dans les médias.

Comme à Bertoua, Ebolowa, Bafoussam ou Bamenda que j’ai visité ces dernières semaines, je voudrais dire ici que nous sommes à l’écoute de nos clients et nous réaffirmons notre volonté de travailler ensemble pour améliorer le rendement du système électrique. Dans certaines régions, les communautés se sont organisées pour protéger les poteaux bois des feux de brousses, dans d’autres, elles protègent les pylônes du vandalisme. Mais le plus important pour nous tous est de trouver le meilleur mécanisme pour signaliser les pannes et les situations dangereuses.

Pour aller plus loin, le plan solaire d’Eneo prévoit l’installation de 15MW à Maroua et de 10 MW à Guider. Au cours du dernier Conseil d’administration d’Eneo, il a été approuvé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour environ 10 MW de solaire à N’Gaoundéré pour une exploitation à l’horizon 2019.

Le solaire ouvre de belles perspectives et nous sommes convaincu qu’avec le soutien des pouvoirs publics et les projets structurants du gouvernement dans le grand Nord, un nouveau pas sera franchi dans la sécurisation de la fourniture en électricité des régions du Nord, de l’Extrême Nord et de l’Adamaoua.

Monsieur le Ministre, tout le personnel de la Centrale de Lagdo et au-delà tous les employés d’Eneo des régions Nord, Extrême-Nord, Adamaoua et moi-même vous remercient d’avoir trouvé le temps pour venir voir, écouter et travailler avec nous sur la problématique de la fourniture en électricité du septentrion

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