Cameroun, Hôpital général de Douala: Le service d’hémodialyse compte ses morts
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Cameroun, Hôpital général de Douala: Le service d’hémodialyse compte ses morts :: CAMEROON

Depuis la rupture du matériel et des consommables de dialyse intervenue ce mois, trois malades d’insuffisance rénale sont sur le carreau. L’ambiance était lourde mercredi 24 mai 2017. Nous sommes au service d’hémodialyse de l’hôpital Général de Douala. Il est presque 10h. Au hall principal, des patients et leurs accompagnateurs devisent assis sur des chaises de couleurs bleue, verte et blanche.  

A l’intérieur des salles de dialyse, des malades sont couchés sur des lits attendant d’être connectés aux machines qui assurent la suite de leur vie. Des infirmiers et infirmières, sanglés dans leurs tenues de travail de couleur blanche, le cœur à l’ouvrage, apprêtent soigneusement les consommables de dialyse, devenus rares en ces lieux. L’angoisse est perceptible sur des visages gonflés pour quelques uns des patients. L’anxiété semble avoir trouvé un havre auprès de ces malades à la mine d’enterrement et aux pieds enflés pour bon nombre. C’est que la faucheuse rôde. Eh oui ! La mort a frappé et ne cesse de provoquer désolation et tristesse. 

Pour ce seul mois de mai finissant et ce, depuis que le matériel et autres consommables de dialyse s’avèrent insuffisants pour garantir deux séances d’hémodialyse par semaine à quelque trois centaines de malades,  selon les usages de l’hôpital Général de Douala, trois malades d’insuffisance rénale sont passés de vie à trépas, selon des sources proches des malades et du personnel soignant.  Dans la foulée, on cite Eric Tchiadji décédé mercredi 10 mai 2017, Rodrigue Samajo qui a rendu l’âme samedi 20 mai et le sieur Nouboudouo qui a avalé son acte de naissance avec des reins défectueux. 

C’est dans cette grisaille que les autres malades ont convergé comme à l’accoutumée au service d’hémodialyse pour leur désormais unique séance hebdomadaire. Au menu des conversations captées ça et là, le passage télédiffusé des témoignages d’un certain nombre de patients qui racontent au bord des larmes leur calvaire et le cauchemar qu’est devenue leur vie, sur les antennes d’Equinoxe Tv mardi 23 mai 2017 dans la nuit.

Le chef de l’Etat interpelé Une vie sans espoir d’un lendemain meilleur avec la rupture quasi consommée des consommables de dialyse qui perdure sans que les pouvoirs publics ne lèvent le petit doigt, malgré les interpellations plaintives des malades qui étouffent et sollicitent une oreille attentive du chef de l’Etat afin que des solutions durables soient prises pour ces Camerounais qui ne demandent qu’à vivre et à mieux servir leur pays.  «Nous ne savons plus où mettre la tête. Nous avons toutes les peines du monde à tenir une semaine sans faire de dialyse. Lorsque les déchets s’accumulent avec des eaux souillés dans l’organisme qui ne peuvent être évacués du fait de la défectuosité des reins, nous étouffons. 

Comment un être humain peut-il vivre des jours entiers sans uriner ou éliminer des déchets ? C’est presqu’impossible. Nous avons le sentiment que le gouvernement nous a abandonnés. Rien n’est fait pour que cette situation revienne à la normale. Nous craignons qu’à un moment donné qu’on en soit à ne plus être à mesure de faire la seule séance de dialyse encore possible en ce moment. C’est pénible de voir aussi nos camarades qui tombent comme des mouches, impuissants face à la maladie, impuissants face aux trouvailles scientifiques du génie humain» explique une malade au comble de l’anxiété. 

Lorsque nous allions sous presse, hier jeudi 25 mai 2017, nous apprenions un cas de décès d’un malade d’insuffisance rénale de l’hôpital Général de Yaoundé, survenu dans la ville éponyme. 

En l’occurrence, il s’agit d’un insuffisant rénal centrafricain d’origine, mort des suites d’une agression, vendredi 19 mai 2017. Ainsi va la vie dans nos mouroirs d’hôpitaux dits de références…

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