Cameroun:: Elisabeth Medou Badang (DG Orange Cameroun) : « Nous couvrons aujourd’hui 80% de la population en 2G, 3G et 4G »
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Cameroun:: Elisabeth Medou Badang (DG Orange Cameroun) : « Nous couvrons aujourd’hui 80% de la population en 2G, 3G et 4G » :: CAMEROON

A l’issue du Forum international sur l’économie numérique qui s’est tenu du 15 au 17 mai 2016 à Yaoundé, la Directrice Générale d’Orange Cameroun qui s’est confiée à la presse, souhaite la gestion d’une fibre optique qui soit claire et équitable, loyale et impartiale à l’endroit de tous.

Madame la Directeur générale, peut-on savoir quelle est la contribution d’Orange Cameroun dans le développement de l’économie numérique au Cameroun ?

La contribution d’Orange Cameroun peut se décliner en quatre points principaux. Le premier point qui est le cœur de notre métier traditionnel, c’est faciliter l’accès aux services. L’accès ce sont les infrastructures, le réseau. Aujourd’hui nous couvrons plus de 80% de la population en 2G, 3G et 4G. En ce qui concerne le haut débit mobile, nous avons près de 70% de notre réseau qui est déjà couvert. Une fois que les réseaux sont là, il faut que les clients, qu’ils soient entreprises, individus ou l’Etat, puissent utiliser les services. Pour cela, nous avons une politique de terminaux qui permet de faciliter le taux de pénétration des Smartphones. Aujourd’hui nous avons des Smartphones qui coûtent moins de 20 000 FCFA. Nous avons des terminaux 4G pour lesquels il ne faut débourser que 25 000 FCFA, et les modems qui permettent de connecter plusieurs ordinateurs dans les entreprises.

Nous avons des offres que nous voulons segmenter et adapter aux usages des différents clients. Ensuite une fois que vous avez la technologie et les outils, il faut encore la connaissance de l’utilisation qui peut en être faite. C’est pour cela que nous sommes engagés dans des programmes pour faciliter l’éducation numérique et cette approche se veut inclusive. Nous avons par exemple la maison digitale

des femmes, que nous formons à l’usage des ordinateurs et du numérique pour les autonomiser. Nous avons des écoles numériques qui sont un programme que nous avons lancé avec le Minedub (ministère de l’Education de base, Ndlr) au titre duquel on équipe les écoles primaires pour les enfants jusqu’au Cours Moyen II pour l’usage du numérique avec les tablettes avec des contenus didactiques.

Il y a quand même que Madame la Directrice Générale, l’économie numérique a aussi vocation à générer richesses et emplois. Comment Orange Cameroun appréhende-t-il ce versant ?

A côté de cette partie accès que nous avons évoqué tantôt, pour que le numérique devienne vraiment un créateur de richesses, il faut de nouveaux usages qui soient adaptés à la résolution de problèmes quotidiens de nos concitoyens. D’où la nécessité de développer un écosystème local avec des contenus spécifiques, des contenus locaux. C’est pour cela qu’avec Orange Fab par exemple, nous nous attelons à aider les startups. Dans notre stand aujourd’hui nous avons deux startups de la première promotion d’Orange Fab, notamment Gift Mom et Shake Shake, qui permet de retrouver des objets perdus. Ça c’est pour faciliter l’émergence de cet écosystème. A côté de ces startups dont nous contribuons à l’accélération, nous avons des Api, c’est un dispositif qui permet de donner accès à notre réseau à ces startups-là. Nous avons en même temps des plateformes au-delà de l’internet qui donnent accès à l’USSD pour que ces fournisseurs puissent toucher nos clients.

En ce qui concerne la partie payement, vous savez, l’inclusion financière c’est l’un des objectifs important du Social development Gold à l’horizon 2020. Le levier principal aujourd’hui dans le monde avéré de développement de l’inclusion financière plus rapide, c’est la finance mobile avec Orange Money en ce qui nous concerne. Donc nous développons ce service pour faciliter les transactions parce que pour parler d’E-commerce, il faut que les clients puissent payer en ligne. Pour dématérialiser les transactions, il faut dématérialiser les modes de payements et c’est la brique de payement que nous avons avec Orange Money. Avec tout cet écosystème, il y a la démultiplication des données qui peuvent être très pertinentes dans les décisions y compris d’urbanisation d’un pays, mais données qui sont aussi essentielles à la fois pour les individus et les autres. Les besoins de sauvegarde et de sécurisation de ces données sont énormes. C’est pour cela que nous créons un data center que nous inaugurons dans les prochains jours, l’un des plus grands d’Afrique francophone. Grâce à toutes ces actions, nous nous définissons comme au cœur de la transformation numérique au Cameroun. Nous voyons notre rôle comme étant Digital Ecosytem Manager. Nous sommes au centre, par le biais de partenariat divers et variés. Nous rendons certains services aux clients ainsi qu’aux entreprises. Orange Cameroun est véritablement au centre de cet écosystème qui pour nous est porteur de beaucoup d’opportunités, à condition qu’on lève toutes les barrières qui peuvent exister aujourd’hui.

Il demeure malgré tout, Elisabeth Medou Badang, le problème de la couverture réseau sur l’ensemble du territoire camerounais. Qu’est-ce qu’Orange fait pour pallier ce manquement ?

Chez Orange, je vous l’ai dit, nous avons un réseau étendu et nous continuons à l’étendre. Cette problématique de couverture est un enjeu important. Parce qu’il ne faut pas que la transformation numérique soit confinée aux villes urbaines et c’est pour cela qu’il faut trouver les mécanismes les plus pertinents, pas seulement chaque opérateur, mais de manière collective pour ne pas marginaliser les populations qui sont dans les villages et qui aujourd’hui encore, n’ont toujours accès à rien. Nous avons un certain nombre d’initiatives qui sont en cours qui doivent être mutualisées parce que le modèle économique traditionnel ne permet pas nécessairement de couvrir 100% de la population. Il faut des mécanismes inclusifs qui facilitent l’accès et c’est un enjeu vital, si on veut que cette économie numérique soit porteuse d’opportunités pour l’ensemble de nos populations, et elles en ont souvent beaucoup plus besoins que nos concitoyens qui sont dans les villes.

Madame la Directrice Générale, il y a la gestion de la fibre optique qui est confiée à Camtel, et nous avons assisté à un exposé de la Banque mondiale qui montrait qu’il fallait peut-être confier la gestion de cette fibre optique à un opérateur indépendant , qui ne soit pas en même temps juge et partie. Quel est votre avis à ce sujet ?

Ce que je pense, c’est que la fibre optique est essentielle. On parle de données, de débit. Il en résulte donc que nous avons besoin d’une fibre optique fiable et efficace, l’avoir de la manière la plus étendue et dans des conditions de qualité et de coût les plus pertinents. On a besoin pour que ce marché se développe, d’un environnement concurrentiel qui soit clair, équitable et loyal. Quel est le modèle ? J’ai envie de dire en réponse à cette question, qu’il n’y a pas de modèles fixes. Il y a des principes tels que la transparence, un accès équitable à cette infrastructure qui est essentielle. Comment arrive-t-on à assurer la qualité, l’accès équitable à tous les acteurs, l’accessibilité financière pour que cela ne devienne pas rédhibitoire ?

Ces principes là, eux sont indispensables maintenant. On peut les atteindre avec une société privée tiers pour gérer cela. Une structure qui ne serait pas en concurrence avec les autres fournisseurs de services de TIC et télécommunications. Mais il y a également des mécanismes de régulation qui permettent d’obtenir ce résultat et de mettre une étanchéité entre l’activité de détail et cette activité de mise à disposition de l’infrastructure. Il appartiendra à l’Etat de choisir le modèle qui lui semble le plus pertinent.

Etes-vous finalement satisfaite de la gestion actuelle de la fibre optique ?

Comme vous devez bien le savoir, l’œuvre humaine est perfectible. Cela est évident dans le domaine de l’économie numérique que dans tout autre secteur d’activité.

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