Accord de  Partenariat économique : Le Cameroun a perdu 518, 4 millions FCFA en 9 mois
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Accord de Partenariat économique : Le Cameroun a perdu 518, 4 millions FCFA en 9 mois :: CAMEROON

Selon les experts, ledit Accord ne serait viable que si les autres Etats de la sous-région Afrique centrale s’y engageaient.

La ville de Kribi a accueilli les 11 et 12 mai 2017 derniers, un séminaire d’information à l’attention de la société civile et des membres du Réseau des journalistes économiques sur les enjeux et la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique bilatéral Cameroun-Union européenne. La rencontre de Kribi, facilitée par le ministère de l’Economie en partenariat avec la presse économique du Cameroun, visait plusieurs objectifs. La maîtrise des défis, contraintes et perspectives liées à la mise en œuvre de l’Accord (pour les entreprises, l’économie nationale) en ce qui concerne notamment la question des règles d’origine ; la maîtrise de la dimension développement de l’accord ; la bonne connaissance des mesures prises par l’Etat camerounais et les autres acteurs pour accompagner la mise en œuvre de l’Ape bilatéral Cameroun-UE ; la maîtrise des enjeux des négociations  des clauses de rendez-vous.

Au cours des travaux, les experts ont révélé les derniers chiffres concernant les droits de douanes depuis l’entrée en vigueur de l’Ape d’étape le 4
août 2016. Ainsi, nous avons appris qu’entre août 2016 et avril 2017, la douane camerounaise a perdu 518,4 millions FCFA de recettes. Soit 57,6 millions FCFA en moyenne par mois, pour un ratio perte effective/perte estimée de 9,6% en 2016 et de 3,4% en 2017. Sauf que, selon les experts, cette perte enregistrée par la douane est récupérée par d’autres acteurs économiques, que sont les entreprises et les consommateurs.

« D’une manière générale, on ne perd pas vraiment. Il y a juste un  transfert de ressources entre l’Etat et les entreprises », souligne l’économiste Samuel Yemene. Sauf qu’il est avéré que l’Etat qui est un acteur économique majeur voit une partie de ses ressources diminuer alors qu’il doit continuer à faire face à ses missions régaliennes. Pour Samuel Yemene, Il y a plusieurs options pour atténuer ces pertes. « D’abord, il y a le partenariat européen, qui de par les textes de l’accord, doit apporter une compensation des pertes subies.

Pour le moment, on est encore en train de mettre sur pied l’outil qui permettra d’évaluer ces compensations. Il y a également une possibilité de réformer le système douanier pour l’orienter vers plus de modernité. Il y a enfin la possibilité pour l’Etat de trouver d’autres niches fiscales au niveau intérieur en élargissant l’assiette fiscale », explique l’expert.

Mise à niveau

Sur la question globale de l’Accord d’étape engageant le Cameroun et l’Union européenne, l’ensemble de la société civile et les journalistes spécialisés en questions économiques, ont exprimé leur pessimisme sur les retombées palpables de cet Ape. En avouant que cet acte « a été un échec pour le Cameroun », les responsables de la mise en œuvre dudit accord espèrent capitaliser sur ce qui est fait, car il n’est point question pour le Cameroun de faire un rétropédalage.

Ainsi,  concernant le démantèlement des barrières tarifaires, le Comité de mise en œuvre de l’Ape regrette que de nombreuses entreprises et de nombreux opérateurs économiques sont ignorants des avantages que procurent l’Ape d’étape Cameroun-Union européenne. Et fort de constat, le Comité a appelle à une intensification de l’information autour de l’Ape. Par ailleurs, a-t-on appris, pour faire face aux effets néfastes de l’Ape, le Cameroun projette de mettre 600 entreprises locales à niveau en 4 ans. Un projet surréaliste au regard des Fonds qui manquent le plus au Bureau de mise à niveau.

Le Cameroun en solitaire

Autre révélation faite dans le cadre de ce séminaire, c’est l’impact négatif de la non-participation à cet Accord des autres pays de la sous-région. Au niveau du Comité de mise en œuvre de l’Accord d’étape, celui-ci « ne serait viable que si les autres Etats de la sous-région y étaient engagés ». Or, les autres Etats de la sous-région ont opposé leur « véto » à ratifier cet accord et demandent que les négociations soient reprises avec l’Union européenne. Ce que l’Union européenne refuse de faire et demande à son tour aux Etats de la sous-région de s’adosser sur les documents engageant l’Accord d’étape. Notons que pour l’heure, l’accord signé par le Cameroun ne concerne que le volet commercial.

Ici, seuls les droits de douane sont revus à la baisse de façon progressive et sur un certain nombre de produits. Certains produits ont été exclus  de la libéralisation parce que cet accord met en scène des pays de niveau de développement différent. Ces produits ont été exclus afin de protéger la  production locale, de préserver l’emploi et les recettes douanières, et pour des raisons de sécurité, de santé publique et de protection de  l’environnement.

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