Cameroun: QUARANTE-CINQ ANS À FÊTER CE QUI N’EXISTE PAS…
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Cameroun: Quarante-Cinq Ans À Fêter Ce Qui N’existe Pas… :: Cameroon

Ce jour au Cameroun, on célébre l’unité nationale. Comme chaque année, on a vu les citoyens défiler, comme chaque année depuis 45 ans, on a fait défiler les enfants en chantant des chansons qui n’ont parfois rien à voir avec l’unité. Mais au-delà du défilé et des autres cérémonies qui entourent la célébration de cet événement, je pense qu’il faudrait s’arrêter une seconde pour s’interroger sur l’unité qu’on dit célébrer au Cameroun chaque 20 mai.

Sommes-nous unis au Cameroun ?

Si la question est posée à plusieurs Camerounais, ils répondront par l’affirmative et sans hésiter une seconde. Pourtant, dans la réalité les faits obligent à considérer certains points avant de répondre.

Au Cameroun, il existe des groupes sécessionnistes qui réclament la séparation des parties anglophone et francophone du pays. Plusieurs mouvements dans ce sens ont vu le jour (Southern Cameroons National Council (SCNC), All Anglophone Conference (AAC), etc) et continuent à se battre pour la sécession. Ces groupes, pourtant datent d’après la pseudo réunification des deux Cameroun, ce qui remet en question l’unité qui est célébrée chaque année.

La réaction du gouvernement face à ces revendications laisse perplexe : aucune tentative de dialogue, les sécessionnistes sont simplement mis aux arrêts. Autant dire que le problème n’est pas résolu.

Deux systèmes juridiques pour un pays uni ?

Depuis un certain temps au Cameroun, les avocats anglophones exigent un système bi-juridique pour de nombreuses raisons parmi lesquelles figure le problème de langue. Je suis incapable de trancher ce différend entre professionnels de la loi, mais je pense que c’est bien un symptôme de la désunion qui règne au Cameroun.

Des preuves du manque d’unité au Cameroun, il y en a à suffisance. Le tribalisme, par exemple, en est une manifestation flagrante. Alors, que représente réellement la cérémonie organisée chaque 20 du mois de mai au Cameroun ?

Ne pas se contenter de défiler

Si le défilé et la réception offerte par le chef de l’État (aux frais des pauvres citoyens que nous sommes) ne sont pas forcément une mauvaise chose, il me semble que cela ne devrait pas être la seule façon de célébrer l’unité. 

Le préalable, à mon avis, serait de s’assurer que cette unité est effective, et, le cas échéant, de mettre en place des stratégies et mener des actions pour qu’à chaque célébration, il y ait un bilan positif, des réalisations palpables allant dans le sens de la préservation et de la consolidation de l’unité nationale.

Les mouvements sécessionnistes et le tribalisme, entre autres sujets de division, sont autant d’éléments qui remettent en cause le caractère unitaire du Cameroun. Il est impératif que ces questions soient étudiées de près, et des solutions efficaces proposées. Autrement, on aura passé quarante-cinq années à célébrer quelque chose que nous n’avons pas.

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