Climat social : Grève des dockers au Port de Douala
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Ils ont cessé toute activité le 12 mai 2017 à 2h, pour réclamer de meilleures conditions de travail résumées en onze points.

Bertrand et ses collègues faisaient de la manutention vendredi 12 mai 2017 à bord d’un navire contenant une cargaison du Programme alimentaire mondial (Pam). Autour de 2h, alors que le déchargement se poursuivait encore, les ouvriers ont reçu injonction de leurs confrères dockers, de cesser toute activité. Le travail a aussi été paralysé dans tous les autres quais du port de Douala. Les dockers se sont tous dirigés au lieu-dit Bureau d’embauche, sis à l’ancienne direction des Douanes, pour une « manifestation pacifique » qui a débuté à 4h.

Les dockers ont pris le soin de coucher l’essentiel de leurs revendications sur des pancartes. Une lettre adressée au délégué régional du Travail et de la sécurité sociale du Littoral résume l’ensemble de ces revendications en onze points. Une copie de cette lettre a été envoyée au Premier ministre, au ministre du Travail, au gouverneur du Littoral, au président de la Cour d’appel du Littoral, entre autres.

«Nous, travailleurs manutentionnaires du Groupement des aconiers du Cameroun (Gpac), vivons dans la précarité dans l’enceinte portuaire », précise le document signé de Jean Pierre Voundi Ebale, président national libre des dockers et activités connexes du Cameroun. Les dockers mécontents réclament l’application de la convention et des accords, le paiement du 13ème mois, la prise en charge des familles dockers, le contrat d’assurance, les Equipements de protection individuelle (Epi) adéquats, entre autres.

«Nous n’avons pas de salaire de base. On ne sait sous quelle base on est payé. Nous avons été embauchés par le Gpac comme dockers, mais nous travaillons de manière occasionnelle. En plus, on nous coupe les impôts dans nos bulletins. Sur 100 000 F. Cfa de revenus, un employé peut être débité de 40 000 F. Cfa d’impôts, dont 5200 d’assurance maladie prélevée chaque mois», se désole un gréviste.

Levée du mot d’ordre

La manifestation s’est déroulée sous l’encadrement de la police. Mais Le Jour a appris que deux dockers ont été grièvement blessés lors d’une altercation avec la gendarmerie à l’intérieur du port au Poste 6, alors que les ouvriers faisaient la ronde pour s’assurer que les siens avaient effectivement quitté tous les navires et magasins. Le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er est descendu sur les lieux. Le préfet du département du Wouri aussi. Joseph Bertrand Mache Njouonwet s’est entretenu avec les grévistes et a pris connaissance de leurs doléances.

Les représentants des manifestants ont en outre pris part à une réunion avec le directeur du Port autonome de Douala et le gouverneur de la région du Littoral. Le mot d’ordre de grève a été finalement levé, après que les grévistes aient obtenu promesse de la résolution dans les brefs délais de quatre points dans la liste de leurs revendications. Les dockers ont par exemple pu obtenir le remplacement de la carte blanche qu’ils utilisaient jusqu’à présent, par la carte rose. « Cette nouvelle carte procure quelques avantages non négligeables. Son détenteur bénéficie de 500 F. Cfa de transport journalier. Il a également un accès prioritaire dans l’enceinte portuaire », explique Jean Pierre Voundi Ebale.

Le travail n’a repris au port  de Douala qu’autour de 15h samedi, apprend-on. Selon les estimations, il y a près de 4000 dockers en service au port de  Douala. Ce n’est pas la première fois qu’ils manifestent pour revendiquer de meilleures conditions de travail. La lutte a été entamée depuis 2004. « Certains engagements pris au préalable n’ont pas été respectés », indique la lettre des travailleurs dockers du Gpac.

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