Accusé de détournement… : Le sénateur Menye Ondo se défausse sur le gouvernement
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Dans une « note d’information » publiée sur les réseaux sociaux, le notaire rejette la faute sur l’Etat. Loin de l’absoudre, la missive épingle pourtant sa propre responsabilité.

Acculé par son client, le sénateur équato-guinéen Edjo Avomo Melchor Esono, qui lui réclame environ 450 millions FCFA, le sénateur nommé de la Vallée du Ntem, Pierre François-Xavier Menye Ondo a sans doute raté une bonne occasion de se taire. Dans une « note d’information » relative à cette affaire en fin de semaine dernière sur les réseaux sociaux publiée en réponse aux informations relayées par Le Messager dans son édition no 4814 du mardi 2 mai courant celui qui est aussi notaire y donne sa version des faits.

A  la lecture de cette missive que nous publions ci-contre dans son intégralité, le sénateur choisit de se défausser sur l’Etat et tente ainsi de se réfugier derrière une bataille souterraine que se livreraient les hommes du sérail. La tactique n’est pas nouvelle. « En dépit de l’avancement des transactions, les différentes opérations ont été arbitrairement interrompues par l’Etat qui détient actuellement le bien et l’argent », expliquait-il déjà dans un compte-rendu à l’avocat de son client en 2015.

Même si une telle possibilité n’est pas à exclure, il apparaît néanmoins de manière constante que la responsabilité de Me Menye Ondo ne saurait être occultée dans cette affaire. Cette note d’information est révélatrice surtout par ses non-dits. Le notaire (qui connaît mieux que quiconque les méandres des opérations immobilières chez nous) n’explique pas le fait d’avoir entièrement payé dame Bikié Jeanine (une illustre inconnue sur laquelle nous reviendrons) sur la simple foi de la promesse de vente d’un bien qu’elle ne possédait même pas encore !

Mieux, le 23 février 2015, pour clore cette scabreuse affaire, il s’engageait à rembourser à son client« (Les) sommes dues par anticipation en une fois ou trois tri-mensualités constantes avant la fin de l’année en cours ». Plus de deux ans après, cela n’est toujours pas effectif.  

Moyen de pression

Si « le versement, en guise de bonne foi, d’une somme de 20 millions FCFA » a été acté, la réalisation de cet engagement achoppe sur la restitution par le sénateur Edjo Avomo Melchor Esono du titre foncier 13461/Wouri. Présenté dans sa lettre comme une forme de garantie pour le rassurer, le précieux sésame constitue actuellement un bon moyen de pression sur le sénateur camerounais qui va devoir expliquer comment un bien de l’Etat se retrouve entre les mains d’un étranger.

C’est du reste la énième fois que Me Menye Ondo s’engage à restituer à son client désabusé les fonds détournés. C’était déjà le cas deux ans plus tôt, en septembre 2013 lorsqu’il suggérait : « si tu insistes toujours sur la restitution des espèces, je te propose ce qui suit après le coup que j’ai eu : 100 millions FCFA à la fin de la campagne et des élections, soit le 3 octobre (2013) ; le reste avant la fin de l’année ». Ou encore quand un an plus tard, en octobre 2014, il jurait de rembourser les sommes querellées.

« … merci de me retourner le titre foncier en ta possession suppliait-il alors. A compter de la date de transmission et dans un délai de trois mois maximum, tu seras définitivement désintéressé », écrivait-il.

Promesses non tenues

Plusieurs promesses non tenues donc, et un dilatoire qui se poursuit allègrement au grand dam d’un potentiel investisseur qui se demande toujours comment des personnalités au plus haut rang de l’Etat peuvent continuer à couvrir un individu qui fait tant de mal à l’image de son pays. Le comble c’est lorsqu’il annonce à son créancier qu’après avoir retiré de l’argent à la banque pour le transporter en voiture jusqu’en Guinée équatoriale pour le lui restituer (on parle 350 millions FCFA !), sa voiture a été cassée et l’argent emporté.

Alors qu’il suffisait, comme le lui demandait son confrère, de déposer la somme réclamée dans le compte de l’intéressé ouvert à cet effet. On n’ose penser à une mise en scène... Il faut noter que déjà à l’époque, l’alternative offerte par Dame Bikié était évoquée et évacuée et ne peut donc comme le laisse aujourd’hui croire la note d’information publiée sur les réseaux sociaux, servir de prétexte.

« Je signe et persiste, aucun franc n’a été détourné à des fins personnelles, jure pourtant Me Menye Ondo. Ce serait moi-même me condamner devant le tribunal de l’éthique et de la famille », ajoute celui qui préfère voir dans le traitement de cette affaire par les médias, la main cachée de quelque adversaire politique dans sa Vallée du Ntem natale là où il faudrait qu’il interroge sa conscience professionnelle et sa probité morale.

Dans tous les cas, il aura beaucoup de mal à convaincre l’opinion publique et, surtout, un client désillusionné qui ne demande qu’une seule chose : que son argent lui soit intégralement restitué.

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