CAN 2019 : Des matériaux « provisoires » pour le stade Paul Biya d’Olembé
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Plombé par les lenteurs administratives et les tracasseries diverses, le chantier de construction de cette importante infrastructure qui va coûter à l’Etat du Cameroun, la bagatelle de 163 milliards de Fcfa, se verra bâti en matériaux préfabriqués. Confessions du directeur général du projet pour le compte de l’entreprise italienne Piccini Construction.

Le Cameroun et les retards, c’est une vieille tradition qui dure depuis que les vocables « planification et respect des délais » ont foutu le camp dans la réalisation de certains importants projets. Habitué à perdre du temps, à baigner dans les lenteurs des procédures et par-dessus tout, champion du bricolage, du rafistolage et du replâtrage, revoici le pays de Christian Bassogog, hôte de la prochaine Can masculine Seniors en 2019, englué dans une histoire rocambolesque.

Des lenteurs observées dans l’exécution d’un chantier qui risquent de lui valoir les foudres de la Confédération africaine de football (Caf), très regardante sur le cahier de charge assigné au pays organisateur au moment de l’attribution de la compétition il y’a deux ans. Installée depuis mars 2016 sur le site devant abriter le futur stade d’Olembé, situé dans la banlieue de Yaoundé, la société italienne Piccini accuse un an de retard sur les travaux de construction de cette infrastructure sportive d’une capacité de 60 000 places.

La Commission ministérielle au banc des accusés

Afin de rattraper ce retard que l’entreprise met sur le compte de «tracasseries administratives », Sam Thamin, directeur de ce projet, vient de confier à nos confrères du quotidien gouvernemental Cameroon tribune que le stade sera construit en matériaux préfabriqués. «Ça suppose que l’on importe des pièces préfabriquées à installer directement sur le site, au lieu de tout construire sur place. Il va également falloir louer des bateaux pour tout acheminer au Cameroun. Bref, on fera le nécessaire pour rattraper les délais qui sont impératifs», a-t-il précisé non sans confier qu’on ne peut pas commencer les travaux d’une telle envergure sans avoir des études validées par la commission ministérielle mise en place à cet effet.

Une manière implicite de pointer d’un doigt accusateur les fonctionnaires des ministères concernés. Eux qui sont reconnus comme des recordmans des dossiers qu’on laisse moisir dans les tiroirs à cause de l’inertie qui a investi ce milieu telle une pieuvre. Investissement d’un montant de 163 milliards de Fcfa, le stade d’Olembé, co-financé par la Banque italienne Intesa San Paolo et l’Etat camerounais, accuse en fait, un retard global qui est de plusieurs ordres. « Les marchés ont été signés en décembre 2015 et la première étude déposée vers mars 2016. La commission de suivi du dossier technique qui a été mise en place n’avait pas de financement. Les membres ont néanmoins commencé les travaux autour de novembre 2016. Mais après, les engins ont recommencé à tourner au point mort », souligne Sam Thamin.

Blocages et attentes contreproductifs

Sur le site, tout le monde s’accorde à dire que les blocages et le retard accusés par le démarrage effectif des travaux, viennent de la présidence de la République. Le nom d’un certain Ayem Jean Claude, conseiller technique à la présidence de la République ; nommé par le Chef de l’Etat. Toutes les attentes tournées vers cet homme, apprendon, sont contreproductives, insusceptibles des résultats probants. Selon nos sources, « Ayem Jean Claude et Ferdinand Ngoh Ngoh (Sg/Pr), se livrent à une espèce de jeu de ping-pong suspect, alors que sur le terrain, on attend de l’argent.

Comme dans un jeu de cache-cache, chacun des deux renvoie la responsabilité de la décision à l’autre ». (Cf Le Messager du 22 mars 2017) Quid de la mobilisation des fonds ? C’est un autre serpent de mer comme le confesse le directeur du projet. « Elle relève du ministère des Finances et celui en charge de l’Economie. A la banque italienne Intesa Sanpaolo qui finance à 85% le projet d’Olembé, les financements sont prêts et disponibles. La contrepartie camerounaise est aussi prête et disponible. Cependant, pour décaisser ces fonds, il y a des préalables à remplir.

L’entreprise Piccini a demandé les avances de démarrage qui ont été payées. Les phases d’études dont nous avons parlé plus haut ont été déjà payées. Mais le temps de payement en appelle aux décomptes et autres procédures, ce qui prend en général un peu de temps », détaille-t-il.

En attendant la Caf

Des révélations qui laissent planer un épais brouillard autour de la réalisation de ce projet à travers lequel, le pays hôte de la Can 2019 entendait séduire les inspecteurs de la Caf, annoncés au Cameroun le mois prochain pour une troisième visite. En effet, si le stade d’Olembé doit abriter des matchs de cette compétition qui se joue dès janvier, l’infrastructure doit obligatoirement être achevée trois mois avant, c’est-à-dire en septembre 2018, selon les exigences de la Caf.

C’est pourquoi, en attendant que les questions techniques et financières soient réglées, l’entreprise a procédé au déforestage du site de 320 000 m2, équivalent à environ 15 kilomètres de route. Elle est en train d’achever avec les remblais. Serontils dans les délais ? Nul ne le sait. Et dire que Paul Biya tient à son stade. Chaud devant !

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